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Commentaire de Hervé Hum

sur Superprofit : de la différence entre « to merit » et « to deserve »


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Hervé Hum Hervé Hum 13 septembre 2022 21:56

« on ne peut pas déduire ce qui devrait être de ce qui est »

Si, cela s’appelle la causalité dont les lois de la physique dépendent. Ainsi, si on ne pouvait pas déduire ce qui devrait être de ce qui est, on ne saurait pas construire des outils et des machines. Inférer sur la physiologie, la biologie et bien entendu, la physique des atomes.

Ce que Hume ne sait pas, c’est que chaque échelle obéit à des lois différentes qui s’appuient sur les lois établies au niveau des échelles antérieurs. Ce qui rend l’étude de l’évolution d’autant plus difficile.

Prenons le sujet de votre article sur savoir si le superprofit est mérité ou ne l’est pas. Dans une logique capitaliste où la propriété privé de l’outil de production est l’ordre premier, la notion de mérite n’est pas lié au travail, mais au capital. Autrement dit, celui qui détient le capital mérite toujours le profit réalisé, quel que soit sa hauteur et les circonstances dans lequel il est réalisé.

Par contre, dans la logique de la valeur travail comme ordre premier, la propriété privé ou capital ne peut donner lieu à un profit quelconque, car toute production est lié au travail accomplit et non à la détention du capital seul. L’argument faisant valoir que le capital est le fruit d’un travail déjà accomplit est au mieux partiellement fondé, au pire sans fondement aucun. Partiellement, car le principe même de la valeur travail lié au mérite individuel interdit l’exploitation du travail d’autrui à son profit, mais uniquement l’exploitation de son propre travail. Autrement dit, le mérite est personnel donc il ne peut pas être impersonnel et de ce fait, est toujours mis en relation avec le travail de tous les autres et non pas indépendant comme dans le système capitaliste actuel. Prenez n’importe quel milliardaire et citez m’en un seul qui mériterait de près ou de loin ses milliards sur le plan de l’apport personnel ? Il ne peut le justifier que sur la base du capital.

De fait l’éthique et la justice liée à la valeur travail, commande que nul ne peut exiger plus de droits (monétaire et immobilier) qu’il n’accomplit de devoirs par lui même et nul ne peut se voir exiger plus de devoirs qu’il ne réclame de droits pour lui même. Sauf que cette justice là où on peut déduire ce qui devrait être à partir de ce qui est, implique l’abolition de la propriété privé des moyens de production et de son financement permettant la capitalisation du mérite d’autrui à son profit. Encore faut il savoir que la monnaie est la mesure de la valeur du temps de vie dédié à autrui et détenu sur autrui, sachant que la partie droit est dans la possession de la monnaie et la partie devoir dans sa carence, faisant nécessité à disposer d’un droit monétaire et qui implique de devoir dédier de son temps de vie à celui qui détient la monnaie. Sans cette relation d’équilibre entre droit et devoir, la monnaie se retrouve alors confronté au risque de sa destruction.

Bref, Hume était sans doute le plus grand sophiste de son époque.

Pour finir, si Bruno le Maire répugne à taxer ces superprofit, c’est en raison de ce qui se déduit du principe de la propriété privé, c’est à dire, d’en tirer un intérêt via l’impôt ou taxe ou ce que les bourgeois appelle, le profit, qui n’est en réalité qu’un impôt privé prélevé sur le reste de la population, mais dont l’usage du mot profit permet de le rendre moralement acceptable, car si peu de gens sont pour payer l’impôt, tous sont d’accord pour faire du profit ! Et ce qui se déduit parfaitement de ce mécanisme, c’est qu’il s’agit d’une cavalerie ou pyramide de Ponzy dont la seule inconnue réside dans la vitesse ou temps que va prendre l’effondrement du système. Qui jusqu’à présent renaissait de ses cendres après une période de chaos et de destruction.

Cela s’appelle de la manipulation et à ce jeu là, les défenseurs et bénéficiaires du système actuel sont passés maître pour faire passer des vessies pour des lanternes.


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