Le meilleur moyen de combattre l’euthanasie ne serait-il pas d’en finir avec le grand mensonge de la condition humaine, dont relève le dogme surnataliste ?
Comme chaque représentant du
vivant, « avant toute autre considération, l’être humain
est un consommateur » Gaston Bouthoul (1896-1980). Parce qu’il
doit impérativement ne serait-ce que se nourrir, se vêtir, se loger
et se soigner, il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort
– les marchés du prénatal et du funéraire en attesteraient s’il
en était besoin – et il se double d’un producteur dès qu’il
est en âge de travailler. Il est ainsi un agent économique au
service de la société, aux dépens de son environnement. Et plus le
nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent –
outre ceux qu’ils s’inventent toujours plus nombreux – ;
plus ils produisent, consomment, échangent et s’enrichissent, avec
l’aide du progrès scientifique et technique, quelles que soient
les conditions du partage de leurs richesses.
Qu’il
s’agisse de gestion de ressources non renouvelables comme de
déchets, ou de pollution, les atteintes à l’environnement
augmentent d’autant et s’ajoutent aux effets des caprices d’une
nature jamais avare de catastrophes inopinées ou cycliques.
Tous
les malheurs du monde que l’homme a la capacité de maîtriser en
découlent et sont aggravés par le caractère incontournablement
pyramidal de sa société, dû aux faits : 1° – que richesse et
pauvreté existent l’une par l’autre, dans leur relativité –
sans riches point de pauvres et réciproquement ; 2° – que
les hasards de sa naissance assignent à chacun sa place au sein de
cette pyramide sociale, quels que soient les aléas heureux ou
malheureux de son existence par la suite ; et 3° – que pour
des raisons purement structurelles, toujours liées au caractère
pyramidal de toute société fondée sur l’interdépendance
hiérarchisée de ses membres, comme l’est celles de l’humanité,
les pauvres s’y multiplient à une cadence qui est moyennement 6
fois celle des riches. C’est dans ces conditions, que sous la
pression de 220 000 êtres humains qui viennent de nos jours
s’ajouter quotidiennement à la population mondiale, la pyramide
sociale s’atrophie toujours plus et que son sommet s’éloignant
incessamment de sa base, les écarts de richesse entre ses occupants
se creusent inéluctablement d’autant.
https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2015/03/schema-sans-commentaire.html
Or
les êtres humains, en dépit de la conscience qu’ils ont
d’eux-mêmes – à moins que ce soit précisément pour cette
raison – prêtent peu attention à ces réalités. Sous l’emprise
croissante de sentiments et d’émotions que leur dictent d’obscures
peurs ataviques et une angoisse existentielle croissant avec le
nombre et les difficultés de gouvernance qui en découlent, ils
préfèrent, à l’observation de faits et chiffres incontestables,
les dogmes lénifiants de croyances religieuses fondées sur le
mystère et les certitudes de doctrines politiques et sociales qui en
tiennent lieu pour les laïcs. Ceci d’autant que depuis qu’ils
existent, certains d’entre eux ont compris ce qu’ils pouvaient
tirer – ne serait-ce qu’en termes de gouvernance – de la
spiritualité de leurs semblables : cette faculté dont ils ont
su se doter pour tenter de s’expliquer ce qui leur est
inaccessible, et que seule une patiente démarche scientifique semble
en mesure de révéler.
Des
pouvoirs se sont ainsi établis, dans une concurrence privilégiant
le nombre de leurs adeptes sur leur bien-être ici et maintenant. Et
ces pouvoirs ne cessent eux-mêmes de croître et de se multiplier
pour faire face
à des désordres
naturels aggravés par les
exigences d’une espèce humaine dont la prolifération,
proportionnelle à ses progrès matériels, se retourne contre elle ;
d’où la naissance du
dernier en date dont l’humanité est en train de se doter sous le
nom d’écologie. Reste
à espérer que cette écologie,
entendue comme « doctrine
visant à un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement
naturel ainsi qu’à la protection de ce dernier »,
saura en tenir compte dans l’extrême urgence.