@Luniterre
Bonjour et mille excuses pour ce retard mis à vous répondre.
Je n’ai en effet découvert votre commentaire qu’en parcourant à nouveau les contributions précédentes.
Merci à chaque visiteur-lecteur !
Je retiens ceci des liens que vous communiquez :
Décapant !!!
Le capitalisme est-il déjà derrière nous ? Et si oui, qu’est-ce qui a pris
sa place ???
Débat qui a plusieurs
suites sur VLR, dont une ce matin :
Décapant !!!
(Suite !) Banco-centralistes et capitalistes : que reste-t-il de
leurs amours ???
"Quant à l’intérêt global de toute cette mutation en cours, c’est tout
simplement de sauvegarder le principe même d’un système de domination
de classe, avec tous les privilège attenants à la classe dominante,
quelle qu’en soit la base économique, et qui ne se résume pas forcément
au profit financier, ni même, au profit capitaliste, et surtout s’il
s’avère intrinsèquement impossible à réaliser, globalement, au stade
actuel de développement des forces productives mondiales.
Dans la société banco-centraliste la forme argent n’est plus que
l’apparence extérieure et artificielle du pouvoir réel, qui est en
réalité simplement celui de contrôler directement, même si via une
« crypto-monnaie » de singe, la dépendance vitale des « humains » de ce
temps, par le contrôle des moyens de production.
Dans la société capitaliste la forme argent était le moyen réel de
prendre le contrôle des moyens de production et de reproduire l’argent,
de façon élargie, comme support d’accumulation de la valeur et substrat
en soi-même de la classe bourgeoise, vis-à-vis de la masse
prolétarienne, mais toujours dans une confrontation plus ou moins larvée
et plus ou moins clairement exprimée, en termes de lutte de classes.
Des deux systèmes, et contrairement à ce que tu sembles en penser,
c’est donc bien celui qui induit une dépendance totale qui est à priori
le plus stable, potentiellement, surtout si cette dépendance est
hiérarchisée en termes de niveaux de survie et d’autorités.
L’ « expérience » des
confinements et mesures de contrôles « sanitaires » montre que ce
système est malheureusement déjà en voie de stabilisation et c’est
probablement pourquoi le pouvoir n’a pas choisi la « manière forte »
pour tenter d’enrayer les balbutiements de la révolte, encore incapable
de se transformer en résistance durable.«
Certes, suis-je tenté d’ajouter, mais il est tout à fait possible sinon probable que la manière forte viendra, ne serait-ce que parce que ce »pouvoir« aveugle et imbécile commettra l’erreur de toujours pousser plus loin ce qu’il pense être son avantage.
Une fois muselés, leur patrimoine et pouvoir d’achat passés à la paille de fer, leur liberté de vivre rognée par des multipass pour chaque acte de la vie quotidienne, les gens finiront par craquer mentalement.
Le »Pouvoir« a en effet oublié une dimension fondamentale : il a affaire à des pleutres, des lopettes, des lâches, tout un troupeau de »snowflakes" dont la fragilité psychologique et mentale est immense et ingérable.
Finalement, tous ces gens (la camarilla au pouvoir comme leur clientèle d’hilotes, par essence incapables de résister et de se soulever) seront balayés et termineront très mal.
L’économie va tout rattraper, jusqu’à l’effondrement.
Je partage évidemment l’essentiel
des éléments d’analyse développés par ce Fabio Vighi, avec toutefois une très
grosse réserve sur le fait qu’il s’arrête, en quelque sorte, au milieu du gué :
Au bout de l’évolution
inéluctable de la contradiction interne du système, assez bien résumée par l’auteur,
Marx voyait clairement la limite de ce qu’il définissait lui-même comme
capitalisme : l’élargissement du capital par le travail productif humain.
Ce que l’auteur décrit
lui-même comme un « régime néo-féodal d’accumulation capitaliste », et
qui repose, également selon lui, entièrement sur la dette, qui était déjà une « montagne »
en 2019, et n’a fait que croître encore, avec la crise.
A l’échelle mondiale,
même avec les faramineux profits spéculatifs que la dette a engendrés, la dette
mondiale continue de croître.
En termes brut d’accumulation,
le bilan est donc toujours négatif, et donc on ne peut plus parler d’élargissement
réel, et donc, in fine, on ne peut plus parler de capitalisme, même d’ « une
autre manière » (Doing capitalism differently).
Marx ne pensait
évidemment pas que le capitalisme atteindrait sa propre limite avant d’être
supplanté par le socialisme, mais c’est pourtant bien la situation dans
laquelle nous somme, et où le système de domination de classe doit
inexorablement se transformer pour survivre à cette évolution des forces
productives et de l’économie en général, qui est incontournable et que l’auteur
décrit assez bien, dans l’ensemble.
Ce nouveau système de
domination de classe, je l’ai appelé par ce qui me semble être son nom le plus « naturel »,
en quelque sorte : banco-centralisme, car tout le circuit financier actuel
dépend, in fine, de la création monétaire ex-nihilo constamment renouvelée par
les Banques Centrales sous diverses formes de liquidités injectées en
quasi-perfusion dans ce système.
Bien vu, effectivement.
Renaud Bouchard