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Vivre ensemble, être malade ensemble, et demain…mourir ensemble ? Sociétés, maladies et brassages de populations
Publié le 15/05/2013 à 16h20
Depuis vingt ans, la tuberculose, le paludisme et le sida sont
considérés comme des priorités de santé publique mondiale. Les
recherches dans ces domaines bénéficient d’un financement considérable,
afin de développer les vaccins. Sans le moindre succès. Les deux études
mondiales qui paraissaient prometteuses, l’une contre la tuberculose,
l’autre contre le paludisme, ont été arrêtées du fait de leur
inefficacité. Alors même que nous assistons à de nouvelles bouffées
épidémiques en Europe.
Tuberculose,
paludisme et sida sont toujours les trois plus grands tueurs à la
surface de la Terre. Ils semblent présenter des particularités qui sont
autant d’obstacles infranchissables. Le paludisme est une maladie pour
laquelle on peut être infecté plusieurs fois de suite. Dans un de nos
centres au Sénégal,
une personne a pu faire plus de 100 épisodes différents de paludisme.
Cela montre qu’il n’y a que peu, voire pas, d’immunité après une
infection réelle par le paludisme. De ce fait, il y a extrêmement peu de
chances qu’un vaccin arrive à donner une immunité que l’infection
naturelle ne peut générer. Il en est de même pour la tuberculose. La
forme pulmonaire est souvent une réinfection. Le BCG, qui existe
toujours en France
et dans les pays francophones, ne protège pas du tout contre la
réinfection de la tuberculose, qui est à l’origine de la plupart des
pneumonies tuberculeuses. Si ce vaccin qui date de 1921 était évalué
aujourd’hui, avec nos critères actuels d’efficacité, il ne passerait pas
la barre. Il n’a pas été remplacé par un vaccin plus moderne, car aucun
candidat n’a pour l’instant prouvé son efficacité, et, de toute façon,
les anciens vaccins ne sont pas réévalués ! Concernant le sida, le fait
que, dans cette maladie chronique, on ne s’immunise jamais contre son
propre virus est aussi un défi scientifique.
Au
cours du XXe siècle, la médecine a rapidement mis au point des vaccins
contre les infections aiguës que l’on ne présente qu’une seule fois dans
la vie, telles que rougeole, oreillons, rubéole et poliomyélite. Idem
pour les maladies dont la cause était la sécrétion de toxines comme le
tétanos ou la diphtérie. Mais on peut douter de notre capacité
scientifique à trouver, à court terme, un vaccin contre une maladie qui
ne provoque pas d’immunité. Il existe là un problème de connaissance
fondamentale. Le fonctionnement traditionnel des vaccins fondé sur
l’immunité étant voué à l’échec.