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Commentaire de Pasagenoux

sur Refusons le séparatisme linguistique !


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Pasagenoux Pasagenoux 2 décembre 2020 11:50

@AlLusion   « Le français est une langue très difficile », dites-vous, mais qu’en est-il de l’anglais ? 

Force est de constater qu’on a persuadé un grand nombre de gens en leur disant et en leur rabâchant que l’anglais c’est facile et que le français c’est horriblement difficile. On a ainsi créé un cliché tenace qui joue en faveur de l’anglais au détriment de notre langue. Mais en réalité, qu’en est-il au juste, et si on s’appuyait sur des critères objectifs pour répondre plus justement à cette question ?

Des critères comme...

1. l’alphabet :

Anglais : non phonétique, 20 voyelles (phonétiques), 46 phonèmes, 1120 graphèmes.

Français : non phonétique, 16 voyelles (phonétiques), 35 phonèmes, 190 graphèmes.

Notons que le taux de dyslexie est nettement plus élevé en Angleterre qu’en France.

(Article paru dans Science : Jean-François Démonet de l’unité Inserm [Institut national la santé et de la recherche médicale] de l’Hôpital Purpan de Toulouse a mené la partie française de l’étude. Le reste de l’équipe est composé de scientifiques italiens, anglais, canadiens.)

Bien que ce sujet soit peu exploré et que les causes de la dyslexie soient probablement multifactorielles, il est clair qu’il y a un lien entre la phonétique plus ou moins difficile de la langue et la dyslexie.

En France, les enseignants estiment qu’on apprend à lire au CP, en un an.

En Angleterre, les enseignants estiment ce temps d’apprentissage de la lecture à trois années.

2. la prononciation :

Anglais : chaotique, insaisissable ; impossibilité de fixer une norme, les règles existent, mais les exceptions sont trop nombreuses pour pouvoir lire des mots inconnus.

Français : chaotique, règles existent avec quelques exceptions, il est possible de lire des mots inconnus pour la plupart des cas.

3. l’accent tonique :

Anglais : indéfinissable, fixé par l’usage ; aucune norme ne peut être établie.

Français : fixe, sur la dernière syllabe.

4. les verbes irréguliers :

Anglais : 283.

Français : 81.

C’est vrai que les verbes français, ce n’est pas facile, mais l’anglais est-il mieux ? Présent simple, présent progressif, preterit simple, preterit progressif, présent perfect simple, présent perfect progressif, past perfect simple, futur simple, past future, conditionnel présent, futur proche, passé exprimant une habitude... Si on se souvient que plusieurs temps français ne sont pour ainsi dire jamais utilisés... disons, ex æquo pour l’anglais et le français de ce point de vue.

5. l’identification de la fonction grammaticale :

Anglais : très confuse, le même mot pouvant être un nom, un verbe, un adjectif, un adverbe.

Français : plus claire ; il existe des mots faisant office à la fois d’un nom et d’un adjectif, mais les verbes et les adverbes sont identifiables.

6. la syntaxe :

Anglais : ordre des mots rigide, la moindre inversion change le sens.

Français : ordre des mots fixe, mais l’inversion est possible, le sens n’est pas altéré (une belle maison - une maison belle).

Conclusion, cela fait 5 points en faveur du français plus facile que l’anglais !



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