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Commentaire de Christian Labrune

sur Vincent Lambert, Hervé Pierra : deux fins de vie loi Léonetti


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Christian Labrune Christian Labrune 20 mai 2019 10:58

On appelle cela « le droit de mourir dans la dignité ».

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@Le421

Et je dirai plus, car en cette matière, on ne saurait être trop précis :
« le droit de mourir dans la dignité, comme un vieux chien sur la table du vétérinaire ».

Par ailleurs, il n’est pas question ici d’un droit du premier intéressé : dans la phrase «  j’ai pris la décision au bout de quatre jours de stopper les soins », le « Je » renvoie à un membre de la famille.

Le premier intéressé n’a rien décidé du tout. Il n’est pas mort, mais on a quand même déjà décidé qu’il ne comptait plus.

Et qui évalue le degré de dignité ou d’indignité d’une fin de vie particulière ? Si le malade mourait seul dans son coin, cette question-là ne se poserait même pas. Ce n’est certainement pas lui qui s’interroge sur l’image qu’on peut avoir de son agonie puisque, pour l’achever, on s’appuie précisément sur le fait que son niveau de conscience serait extrêmement altéré.

Son indignité, il la supporte probablement plus aisément que diverses autres douleurs d’origine purement physique. Ce sont les spectateurs, si on peut oser ce mot, qui évaluent le degré d’indignité. Se fondant sur un sentiment très subjectif, ils souffrent mal qu’on leur fasse subir, d’une manière qui leur paraît injuste, un SPECTACLE INDIGNE de leur exigence de tranquillité, et qui induit en eux une souffrance psychologique dont il leur tarde de voir la fin.

Une description rigoureuse du système famille-mourant conduirait donc à considérer que l’urgence serait de traiter en premier lieu la famille : il y a toute une gamme de tranquillisants auxquels il serait possible d’avoir recours, mais ces sortes de circonstances, aussi longtemps que l’homme sera mortel, se reproduiront naturellement de génération en génération.

La réflexion philosophique seule permettrait d’affronter lucidement, et en adulte, ces sortes de situations. Le malheur veut qu’aujourd’hui, en dépit du fait que l’espérance de vie ait doublé depuis le XVIIIe siècle, très peu sont capables de parvenir durant leur vie à l’âge adulte. Les octogénaires, désormais, meurent enfants, entourés de bambins déjà quinquagénaires.


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