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Commentaire de Christian Labrune

sur Michel Onfray : Analyse de son anti-communisme


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Christian Labrune Christian Labrune 1er mai 2019 18:22

Les prises de position politiques d’Onfray m’agacent de plus en plus, et je n’ai pas une envie particulière de prendre sa défense, mais quand il souligne l’attitude pour le moins ambiguë du PCF au début de la guerre, il ne fait que rappeler ce que le travail des historiens a pu nous apprendre.

Certes après la dénonciation du pacte germano-soviétique, l’Allemagne deviendra automatiquement l’ennemie du PCF puisque l’Allemagne est désormais l’ennemie de Moscou, mais tant que les Soviétiques sont les alliés du IIIe Reich, le PCF ne voit aucune raison d’être hostile à ces braves travailleurs allemands qui débarquent à Paris sous l’uniforme de la Wehrmacht : travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! Une « franche collaboration », comme on dira plus tard du côté de Laval, ne paraissait pas radicalement exclue.

Le PCF après la guerre se présentera comme le « parti des fusillés ». Personne ne songerait à nier le lourd tribut que ses militants ont payé, un peu plus tard, dans la résistance à l’occupation, et c’est ce qui fait que le PCF a toujours bénéficié, après la guerre, même chez les gaullistes, d’une certaine indulgence.

Quand on y regarde de plus près, quand on voit le bilan de l’histoire, c’est une autre affaire ! Sans doute, en théorie, le communisme n’a jamais officiellement été raciste ou belliciste, comme l’hitlérisme. Dans la réalité, il faudrait quand même beaucoup nuancer. Le massacre délibéré de l’élite de l’armée polonaise dans la forêt de Katyn, par exemple, était tellement caractéristique des crimes nazis qu’on a longtemps cru qu’il avait été commis par l’Allemand. Il aura fallu l’ouverture des archives soviétiques après la chute du communisme pour que les Russes soient bien obligés de reconnaître l’évidence : c’était bien l’ouvre des communistes.

Faut-il par ailleurs rappeler l’holodomor en 32 ? Entre un et deux millions de Cambodgiens massacrés par Pol Pot ? Ce n’est pas le vrai communisme, diront les naïfs, mais le vrai, on ne l’a encore jamais vu, on n’a vu que ses simulacres, lesquels ne différent en rien de de l’horreur nazie.

Extrait d’un article de Wikipedia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Parti_communiste_fran%C3%A7ais

. La ligne officielle du parti, émanant de Moscou et appliquée normalement par la Section française de l’Internationale communiste, ne met pas en priorité la lutte contre les nazis. Il est donc envisagé de sortir une Humanité légale (les autres journaux le sont), qui, passée au filtre de la censure, aurait adopté une neutralité vis-à-vis de l’occupant. Les pourparlers concernant le journal avortèrent finalement du fait des Allemands. Hitler désavoua Otto Abetz qui tentait d’amadouer les communistes désorientés. De leur côté, les autorités de Vichy obtinrent gain de cause pour empêcher la légalisation du parti.

Tant que durent les négociations, soit jusqu’à la fin d’août, on ne trouve dans les numéros clandestins du journal aucune attaque explicite contre l’occupant. En échange, note Peschanski, Abetz libère plus de 300 communistes emprisonnés depuis l’automne 1939. Le terme de « fraternisation » apparaît dans les numéros 59 et 61 de l’Humanité clandestine qui sortent respectivement le 4 et le 13 juillet :

« Les conversations amicales se multiplient entre travailleurs parisiens et soldats allemands : Nous en sommes heureux. Apprenons à nous connaître, et quand on dit aux soldats allemands que les députés communistes ont été jetés en prison et qu’en 1923, les communistes se dressèrent contre l’occupation de la Ruhr, on travaille pour la fraternité franco-allemande. »

Simultanément avec les démarches confidentielles pour la reparution de l’Humanité, la direction du Parti mène une politique de légalisation. Après neuf mois de clandestinité, il s’agit de profiter du vide politique pour réoccuper le terrain. Les élus locaux et les responsables syndicaux sont invités à sortir de leurs tanières pour reprendre le chemin de leurs permanences, à réoccuper les municipalités perdues, à effectuer des prises de parole. Cette ligne, suivie approximativement de juin à septembre, s’avère un désastre complet.


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