Bien vu. Je
crois que nous portons en nous une sorte de gène du totalitarisme, du
grégarisme, de la simplification qui nous permet de définir un « camp »,
celui du « bien », dont bien entendu on fera partie. Cette opposition
« bien/mal » qui ne cesse de tourner dans nos têtes est paradoxale à
notre époque qui tend (du moins en Europe) à réduire le fait religieux fondé
justement sur la notion du « mal ». La pensée laïque réinvente l’inquisition,
qui ressort comme une permanence, un invariant de nos structures mentales.
A propos de
liberté d’expression, je me suis fabriqué un indicateur : le site du Figaro.
Les commentaires sont ouverts à tous, ce qui est assez remarquable quand on
pense au confrère Le Monde qui a fermé ses commentaires aux non abonnés il y a
de cela une dizaine d’années. Ce qui fait que Le Monde compte 50 commentaires
sur un sujet donné, quand Le Figaro en compte 500 voire 1000.
Je poste sur
Le Figaro des avis opposés au mainstream, un peu provocateurs (juste un peu), avis
qui ne reflètent pas forcément mon avis sur le fond mais visent à tester la
modération, et attends de voir la réaction de la modération. Mes posts
respectent la forme et la charte du forum. Certains de mes commentaires sont
publiés, d’autres refusés. La tendance est au resserrement des avis autorisés. On perçoit en ce moment une
certaine nervosité de la modération. C’est dans l’air du temps quand on pense
aux nouvelles lois de censure en préparation, au transfert de Frédéric Taddei
sur RT, ce journaliste libre ne pouvant plus s’exprimer sur le service public.
A titre d’exemple,
voici un de mes commentaires qui a d’abord été publié, qui a reçu des réponses
(« consternant », « vous avez forcé sur le Bourbon » …)
puis a été supprimé, passant du statut de « publié » à « refusé ».
Que s’est-il passé ? Une 2ème modération est-elle passée
derrière la 1ère ? Mon commentaire a été « signalé » ?
Je l’ignore.
Voici ce
commentaire finalement censuré :
« Bravo Donald
! Trump est en train de remettre à leur place tous ces vat-en-guerre qui n’ont
jamais connu la guerre, tous ces néoconservateurs frustrés d’une guerre contre
la Russie, tous ces américanolâtres de chez nous à la cervelle de coucou. Que
ces derniers aient la rage de voir Trump insulter l’UE et traiter les barbares
russes avec respect est compréhensible. Ils n’ont simplement pas compris que
Trump fait d’abord du business, et encore du business et que l’UE est un plus
gros concurrent que la Russie. Trump, c’est business + business. Les
néoconservateurs, c’est business + guerre. Trump navigue comme il peut face aux
néoconservateurs type McCain. Au moins défend-il son pays, le business et la
paix mondiale. Un modèle pour tous les dirigeants. »