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Commentaire de Pascal L

sur Pourquoi ne pas introduire l'histoire des religions dans les écoles publiques ?


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Pascal L 20 février 2018 22:44

@samy Levrai
Il faut comprendre qu’avant le 7ème siècle avant J.C. la transmission de la connaissance est uniquement orale. Or transmettre un traité de théologie le soir à a veillée est impossible. Il est nécessaire d’avoir un support qui peut être un mythe. Ce n’est pas le mythe qui est important, c’est sa signification. Le Mythe est le doigt qui montre la lune, regardons la lune et pas le doigt.


« d’Adam et Eve, pas de Noé, pas de Moïse, pas d’exode, pas de trace de David ou Salomom » effectivement, il n’existe aucune trace historique de ces personnages et de ces événements et cela n’a aucun intérêt. En général le mythe s’appuie sur une part de vérité, mais nous ne savons pas réellement où elle se trouve. De toutes façon, ce n’est pas le plus important. Dans le livre de la Genèse, ce qui compte, c’est la miséricorde et l’amour de Dieu qui transparaît dès le premier chapitre de la Genèse. C’est d’ailleurs par cette miséricorde que ce mythe se différencie de mythes précédents. Pour des personnages plus récents comme David ou Salomon, il y a probablement existé des personnages de ce nom pour laisser une telle impression, mais nous ne connaissons ni l’endroit, ni le contexte.
En fait le Judaïsme n’est né qu’au 7ème siècle avant J.C. lorsque la Torah a été mise par écrit sous le règne du roi Josias. La suite est beaucoup plus historique. La Bible n’est en aucun cas la parole directe de Dieu, mais une compilation de témoignages qui n’ont que la valeur de témoignage dont la seule partie importante est lorsque ces témoignages parlent de Dieu. Ce qui compte est la convergence entre ces témoignages et les témoignages contemporains. Ces témoignages n’ont jamais cessés depuis l’antiquité et dressent un portrait de plus en plus précis.

Personne ne demande à l’école de traiter de sujet non corroborés par la science. L’enseignement de l’histoire de la religion n’a de sens que lorsque celle-ci interfère avec l’histoire tout court. Parler d’Adam et Eve ou de l’exode dans l’école laïque n’a pas de sens. Mais expliquer comment Muḥammad et ses successeurs ont utilisé la prédication religieuse pour unir des troupes disparates et se lancer à la conquête du monde, cela a du sens. Expliquer les mécanismes d’asservissement des grandes idéologies pour gagner le pouvoir, cela a du sens. Le Marxisme n’est, sur ce plan pas très différent de l’islamisme et pouvoir les rapprocher, cela a du sens. Faire la différence entre un gnosticisme et un messianisme cela a aussi du sens, car le niveau de menace pour l’humanité n’est pas du tout le même.

« tu veux que les petits apprennent les croisades, les guerres contre les orthodoxes, les genocides amérindiens, les colonisations, l’esclavage, ..., comme étant des lègues chrétiens ? » Là, vous êtes en train de me démontrer que vous avez besoin d’un enseignement de l’histoire des religions, histoire de ne rien mélanger.

« ou tu veux qu’ils apprennent les « miracles » qu’aurait pu faire le Christ ? » Cela n’a pas sa place en histoire des religions à l’école. Nous ne savons rien d’historique sur ces miracles et nous n’avons pas besoin de le savoir, mais ils ont tout de même largement impressionnés ses contemporains, vu l’impressionnante littérature dite intertestamentaire. Les miracles du Christ continuent d’attirer les foules aujourd’hui. Pour vous, cela n’a pas de sens, mais pour les malades qui reçoivent encore aujourd’hui une guérisons, cela a du sens. Et si le Christ guérit encore aujourd’hui, il pouvait bien le faire il y a 2000 ans.

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