• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur Misère de la pédagogie


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 19 février 2018 11:33

Pour ma part, je suis ébahi.
J’ai l’impression d’assister à un lynchage en règle et ce qui m’étonne est le degré d’unanimité.
Une vieille loi juive citée par Henri Atlan ordonnerait qu’en cas d’unanimité contre l’accusé celui-ci soit relaxé car cette unanimité est suspecte (de résulter d’une dynamique mimétique ou de groupe et de ne pas constituer un fondement légitime pour l’accusation faute de contradictoire).

La frénésie anti-Meirieu est telle que personne semble-t-il n’a vu que le commentaire cité en exergue (de Luc Cedelle) est sinon laudatif, du moins en défense de Meirieu de sorte que la tonalité de l’article qui suit est très surprenante.
 
Meirieu n’a certainement pas la responsabilité qu’on lui attribue dans le naufrage de l’éducation nationale. Brighelli est juste un agité qui veut faire parler de lui par la radicalité de son propos.
 
Je ne vais pas tenter d’argumenter en profondeur sur le fait qu’il me paraît clair que, oui, assurément, l’enfant doit être au centre du système scolaire.
Mais disons que uand on met les savoirs au centre, on est dans la dictature.
Comme Lavau le pointe avec raison, ce sont les compétences qui doivent être visées.
Et les compétences, c’est celles de l’enfant.
C’est lui que l’on « construit » et il est donc clair que c’est lui qui est au centre du système comme l’automobile est au centre de la chaîne de montage. ça vous va ?
 
Quand le savoir est au centre, on a les vieux systèmes éducatifs encore en cours dans des pays à la culture traditionnelle qui se contentent de faire mémoriser les « vérités » du moment, comme au moyen-âge.
 
Enfin, pour conclure avec la responsabilité de Meirieu, je peux vous dire que j’ai fait l’Ecole Normale juste avant que les IUFM ne soient créés. Et c’était déjà un désastre complet au niveau du contenu de formation.
 
Nous n’avions quasiment que des contenus disciplinaires (le savoir quoi !) certains absolument ridicules comme un cours sur la physiologie cellulaire !!!!!
 
Tous ces distributeurs de savoir en boîte exercent dans une totale méconnaissance de l’enfant. Disons qu’lls n’en savent que les trivialités de la psychologie populaire du quotidien.
 
Le désastre vient de là. Il se résume à l’idée que la plupart des enseignants croient encore avoir le droit de crier, de dénigrer, d’humilier (ou parfois, pour certains) de frapper leur élèves.
 
Nous sommes encore au moyen-âge, ou plutôt dans l’Ancien Régime, comme si la démocratie c’était pas pour les élèves.
 
C’est à pleurer !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès