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Commentaire de JL

sur Vers un « suicide monétaire de masse » ?


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Francis, agnotologue JL 5 février 2018 09:42

@JL
 
 Aujourd’hui, l’acte fondateur de la dévaluation n’est plus une injection de monnaie, mais chacun des prêts octroyés aux acteurs économiques, de la monnaie ainsi créée par les banques. La dévaluation redoutée a déjà eu lieu et perdure.
 
Dans l’Ancien système - on peut dire l’Ancien système comme on dit l’Ancien régime -, quand l’État disposait de la planche à billets, chaque fois qu’on y avait recours, cela se traduisait par une dévaluation de fait qui provoquait inévitablement une inflation, au grand dam des riches et de leurs banquiers.
 
 Hier, par ce moyen, l’État s’enrichissait d’une main et ses sujets s’appauvrissaient de l’autre, mais les riches plus que les pauvres ; les créanciers plus que les débiteurs : en somme, ce système réduisait les inégalités. C’était l’équivalent d’une sorte de flat-tax sur la fortune !
 
 Le système actuel a été inventé par et pour les riches avec pour objet de mettre les riches à l’abri des conséquences fort déplaisantes pour eux de la mise en route de la planche à billets.
 
 Aujourd’hui, l’acte fondateur de la dévaluation n’est plus une injection de monnaie, mais chacun des prêts octroyés aux acteurs économiques, de la monnaie ainsi créée par les banques
 
 Les banques sont de fait en situation de prélever en amont de l’inflation, une marge confortable, quasiment ad libitum sous contrôle des agences de notation, supérieure à ce qu’elles perdront par le fait en aval. Elles peuvent prendre d’une main bien plus que ce qu’elles perdront de l’autre. Ainsi, le recours à la planche à billet n’est plus un danger pour les riches mais une aubaine pour les banques lesquelles, ainsi que des bandits à l’octroi des grandes villes, sont institutionnalisées en position de prélever leur dime à tous ceux qui en franchissent le seuil, c.à.d. les emprunteurs.
 
 Autrement dit, la création de monnaie, au contraire de réduire les inégalités est devenue un facteur d’accroissement des inégalités : pile les riches gagnent ; face l’État, c’est-à-dire le peuple, perd !
 
 Et l’on comprend mieux pourquoi les États y regardent à deux fois avant d’y recourir. Sauf évidemment, les États dirigés par de tristes sires inféodés à l’oligarchie ; ça fait beaucoup de monde.


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