Erdogan qui est un
personnage antipathique, à défaut d’être le fanatique religieux
que l’on veut accréditer dans la grande opération d’embrouillage
orchestrée par les Médias occidentaux, est voisin de la Syrie et a
un problème insoluble ( sans concessions de sa part ) avec ses Kurdes.
Il avait pourtant ébauché une sortie
de crise, il y a quelques années, pour subitement faire volte-face pour des raisons qui
restent encore à élucider mais qui prouvent en tout cas qu’il
n’est pas le tout puissant potentat dont il affecte de se donner la
posture.
En guise d’explication on peut avancer qu’il est l’otage
de la frange la plus bêtement nationaliste de la société turque
mais ce n’est qu’une hypothèse.
Le putsch qui a failli l’évincer
ne prenait pas non plus racine dans la partie la plus démocratique
de la société.
En tout état de
cause, contrairement aux Occidentaux qui après avoir semé
la mort et la désolation en Syrie auraient plutôt tendance à se
retirer sur l’Aventin des donneurs de leçons, la Turquie est par sa position
géographique directement intéressée par l’évolution des choses
dans le Kurdistan syrien.
Elle mène
probablement un combat vain car de toute manière les Kurdes de Syrie, par leur zèle combatif, ont mérité leur autonomie, celle qui avait été promise à tous les Kurdes de la région par les accords
Sykes/Picot en 1916 et qui ne fut jamais mise en œuvre par les puissances
occidentales de l’époque qui, a la chute de l’empire ottoman,
ont redessiné les frontières de cette région en dépit de tout
sens commun ou en tout cas sans se préoccuper des réalités
ethniques.
La Turquie s’est
affranchie des USA, ce qui est le plus douloureux échec de la
diplomatie américaine, et s’est rapprochée de Moscou qui,
aujourd’hui plus que jamais, dirige les débats dans cette région
du monde en accord avec l’Iran.
Et surtout la
Turquie, sunnite, prend ses distances avec le foyer sunnite l’Arabie
saoudite qui joue les fers de lance de l’influence américaine en
n’ayant, comme le démontrent ses échecs au Yémen, absolument pas
les moyens de sa politique.