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Commentaire de Christian Labrune

sur La France esclavagiste et colonisatrice, stop à la repentance !


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Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2017 10:18

@Garibaldi2
Je n’ai jamais dit que la nécessité de mettre fin aux agissements des pirates barbaresques était la première cause de la colonisation de l’Algérie. C’est celle qui avait été mise en avant par le gouvernement de Charles X parce que c’était la plus présentable mais il y en avait bien d’autres, certes plus contestables, comme toujours en politique. Si vous voulez, en cherchant dans l’histoire universelle, produire l’exemple d’une politique qui n’ait agi qu’au nom des plus hautes valeurs morales et faisant abstraction des intérêts du moment, je vous souhaite bien du plaisir !

On n’est pas en train de justifier la colonisation. Si la France et d’autres pays avaient fait l’économie de cette aventure, peut-être qu’on ne s’en porterait pas plus mal. En tout cas, beaucoup de Français que j’ai connus et qui avaient vécu de tout près les « événements » d’Algérie auraient bien évidemment préféré que leurs ancêtres fussent toujours restés sur les bords de la Loire ou dans le fond de la plaine picarde.

Il reste que si on envisage, à la manière de Braudel, la longue durée, les choses sont beaucoup moins simples. Nous avons été colonisés, nous autres Gaulois, par Jules César. Je ne pense pas que cela n’ait eu que des effets négatifs. Quand l’expédition de Perry, sous la menace de ses canonnières, oblige le Japon des années 1850 à ouvrir ses ports au trafic occidental, au lieu de se penser humilié, le Japon entreprend de battre les occidentaux sur leur propre terrain. En moins de cinquante ans il se sera hissé au niveau des puissances occidentales, au point de pouvoir envoyer par le fond la flotte russe en 1905. La Chine aura salement pâti du colonialisme européen. Je ne sache pas que les Chinois, aujourd’hui, soient encore en train de nous rendre responsables de leurs malheurs. La différence avec le Moyen-Orient, c’est qu’aucune religion des Japonais ou des Chinois ne les persuade que le monde doit rester indéfiniment ce qu’il était à l’époque des anciens empires. Face à la difficulté, ils ne se replient pas sur les rêveries qu’inspire le ressentiment, ils se mettent au boulot. Cette attitude serait à comparer à celle d’un monde arabe, ces derniers jours, qui n’est même pas capable de considérer que quand une grande ville est le siège d’un certain nombre de ministères et d’un parlement (la Knesset), on dit qu’elle est une capitale. Cela correspond à la définition même du mot. Il y a maintenant soixante-dix ans que les anciens migrants venus d’Egypte ou d’Arabie et qui se croient « palestiniens » de toute éternité vivent sans avoir les yeux en face des trous. C’est désespérant.


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