@Et hop !
"Franco n’était pas allié à Hitler, contrairement à Staline, et il s’est
opposé à ce que Hitler traverse l’Espagne pour aller conquérir l’Afrique
du nord."
Staline n’était pas
allié à Hitler !!! Les Russes avaient lu Mein Kampf et savaient que
le grand dessein de Hitler était de conquérir un vaste territoire à
l’Est donc aussi sur la Russie, d’exterminer les Juifs mais également
de diviser par deux le nombres de slaves, y compris les Polonais puis
transformer en esclaves les survivants les plus incultes pour servir
dans les immenses exploitations agricoles et les usines qui seraient
créées et dirigées par le « peuple des seigneurs »
(Herrenvolk), des Allemands.
Staline espérait
gagner du temps par la signature du pacte de non-agression avec
l’ennemi juré de l’URSS, et inciter Hitler à faire la guerre à
l’ouest où, comme en 14-18, les Allemands s’useraient dans une
guerre de tranchées contre les Français et les Anglais.
Un pacte de
non-agression n’est pas un traité d’alliance comme la France et le
Royaume-uni en avait signé avec la Tchécoslovaquie (qui fut trahie)
et la Pologne. Un tel traité oblige les signataires à entre en
guerre si l’un d’entre eux est attaqué : le traité de
l’Atlantique-nord, incarné par l’OTAN est un tel traité
d’alliance. Le pacte de non-agression n’oblige à rien.
Franco, un général,
savait que son pays était faible militairement et qu’il n’aurait pas
remporté la victoire sur la République sans le soutien actif de
l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste ainsi qu’à la
« non-intervention » de la France et du RU.
En octobre 1940,
quand Hitler le rencontra pour obtenir un droit de passage en Espagne
pour ses troupes, non pas pour conquérir l’Afrique du Nord qui était
sous son contrôle indirect puisque les Vichystes y régnaient, mais
la base de Gibraltar, Franco, qui comprenait que cette manœuvre
équivalait à une déclaration de guerre à l’Angleterre, demanda en
contrepartie du charbon, une aide à la réindustrialisation et même
l’industrialisation, des vivres, toutes choses que Hitler ne pouvait
pas fournir (ni avouer qu’il ne pouvait pas fournir).
Franco n’était pas
certain du tout, en octobre 1940, après donc la victoire de
résistance anglaise lors de la Bataille d’Angleterre, que Hitler
parviendrait à contraindre Churchill et le peuple anglais à une
capitulation, laquelle ne pourrait s’imposer qu’après un
débarquement des troupes allemandes sur le territoire de la
Grande-Bretagne et l’occupation du territoire, opération qui ne
pouvait avoir lieu qu’après une victoire décisive contre la Royal
Navy et la Royal Air Force.Victoires qu’il savait impossibles.
L’idée de Hitler de
s’emparer de la base de Gibraltar pour contrôler la Méditerranée
et le canal de Suez montrait bien qu’il avait renoncé à une
opération décisive sur les côtes anglaises.
Et Franco savait alors
que le temps travaillait pour le RU avec l’entrée inévitable
des USA à ses côtés, comme en 1917 et au bout, la défaite
vraisemblable de l’Allemagne. S’il était alors en guerre à ses côtés,
son régime serait balayé et lui-même liquidé par son peuple.
Si Franco était
un allié prudent certes en envisageant la défaite allemande il était dans le camp de Hitler.
S’il ne voulait pas
entrer en guerre ouvertement aux côtés des autres régimes
fascistes, il a tout fait pour favoriser le camp des dictatures. Par
exemple il a intercepté et emprisonné les jeunes Français qui
passaient en Espagne pour rejoindre les FFL ... jusqu’à ce que les
Anglais interviennent pour les faire libérer.
Il a livré aux
nazis des pierres riches en tungstène, métal utilisé pour les
machines-outils et les premiers obus-flèches antichars qui ont
détruit des centaines de chars russes ... avant que les Anglais lui
signifient que désormais ce serait eux les acheteurs du précieux
minerai.
Il a permis aux
allemands d’avoir une base de ravitaillement secrète pour leurs
sous-marins à Vigo et de mener des opérations clandestines contre
Gibraltar depuis Algésiras.
Il a autorisé et
même encouragé des volontaires espagnols à combattre sur le front
russe.
Mais il a retiré la
division Azul après Stalingrad car désormais certain
de la victoire alliée.
Habilement mais à contre-cœur, il a alors donné le maximum de gages de
soumission aux futurs vainqueurs réussissant ainsi l’exploit de survivre à
la Seconde guerre mondiale.