@CN46400
En deux mots, le problème n’est pas essentiellement de distribuer des bons ou des mauvais points de « communisme » aux uns ou aux autres, ce qui est encore une approche caractéristique de l’« idéalisme » bourgeois, mais de savoir comment initier et développer une phase de transition.
M Bibeau réfute toute possibilité de phase de transition, en réalité, en lui déniant absolument toute réalité économique intrinsèque.
C’est au nom de quoi il combat la pensée de Lénine, et celle de ses héritiers, évidemment.
Concrètement, c’est un renoncement à avancer réellement, sous prétexte de passer « directement » au communisme...
La « stratégie » de M CN46400 aboutit au même renoncement, sous le prétexte inverse...
Il tente de prétendre que Lénine aurait renoncé et que la NEP n’était pas partie prenante d’une phase de transition, mais d’un « socialisme de marché », à la chinoise (et/ou à la vietnamienne...) et par anticipation, en quelque sorte, c’est à dire d’une négation totale du socialisme, en réalité, grossièrement dissimulée sous ce vocable typiquement social-démocrate et collaborationniste de classe.
C’est son choix. Le rapport avec le marxisme, là dedans, est à peu près du genre de celui que cultive formellement un Jacques Attali, beaucoup plus érudit, en la matière...
Une attitude marxiste consiste à étudier sérieusement les différentes phases de développement de l’URSS, qui sont diverses et complexes, et dont il y a des leçons à tirer pour avancer vers une prochaine phase de transition, rendue plus nécessaire que jamais, comme alternative au système capitaliste en crise chronique.
Le cas de la Chine est différent, vu que la phase de transition n’y a jamais réellement été développée, le pseudo « socialisme communaliste » des « communes populaires » de Mao n’ayant en réalité aucun rapport avec ce type de développement, et dans son principe « communaliste », déjà démontré comme un échec inévitable par Engels dans son Anti-Dühring, que Mao n’avait certainement pas lu, de toutes façons, pas plus qu’il n’avait réellement lu Marx, de son propre aveu...
"V.
Molotov sur Mao Tsé-toung :
« C’est un homme intelligent, un leader paysan, une sorte de
Pougatchev chinois. Bien sûr, il était loin d’être marxiste. Il
est venu pour le soixante-dixième anniversaire de Staline, en 1949.
Il est resté quelque chose comme six semaines à la datcha de
Staline. Il a été un peu souffrant. Nous sommes allés lui rendre
visite Mikoyan et moi. Nous avons eu un entretien. Il nous a fait
goûter du thé vert chinois. Je me souviens qu’il a dit notamment
: « Je n’ai jamais lu Le Capital de Marx. » Pourquoi a-t-il dit
ça ? Pour montrer qu’il n’avait rien d’un doctrinaire ? »
(V. Molotov, cité dans Conversations avec Molotov — 140 entretiens
avec le bras droit de Staline —, Félix Tchouev, Albin Michel,
1995, pp. 119-120."
Ici, le fait est anecdotique, mais toute la politique économique de Mao atteste de cette réalité, ainsi que ses critique de la politique économique soviétique, non pertinentes, pour la plupart.
Luniterre
Liens sur le sujet :
https://tribunemlreypa.wordpress.com/chine-capitalisme-ou-socialisme-aux-racines-du-maoisme/
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/10/21/en-reponse-a-un-adepte-de-deng-xiaoping-et-successeurs/
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/
****************************************