@germon : Très drôle, la gauche c’est le drapeau rouge et l’Internationale... Nous n’avons pas les mêmes fossoyeurs de la gauche :
Par contre je suis d’accord on ne vote pas pour la peste ou le choléra. :
« Déclaration de Philippe Poutou le soir du 1er tour
Nous tenons évidemment d’abord à remercier les électeurs et électrices qui ont choisi de voter pour nous. Par
ce vote, ils et elles ont voulu exprimer le rejet d’un système de
politiciens professionnels qui sont souvent corrompus et qui permettent
que, dans ce pays, continue, de fait, à s’exercer le pouvoir des
capitalistes et des banquiers. Ils et elles ont voulu affirmer que le
changement se fera par les mobilisations et la rupture avec ce système.
Cette campagne a témoigné du gouffre qui sépare de plus en plus la
population d’un système politique qui ne nous représente pas et qui,
fondamentalement, ne prend pas en compte nos conditions de vie, pire qui
les aggrave année après année... Tous ces politiciens représentent de
moins en moins d’électeurs, notamment dans les quartiers populaires.
L’élément inédit de ce premier tour est l’absence au second tour des
candidats du PS et et des Républicains. C’est le signe d’une grande
crise politique que les deux partis qui ont gouverné le pays depuis 60
ans soient ainsi éliminés. Mais la présence au second tour de Marine Le
Pen et d’Emmanuel Macron n’est pas une bonne nouvelle, et encore moins
une rupture avec tout ce que nous subissons depuis des décennies.
Le
FN se prétend un parti hors système qui défend les travailleurs, alors
que c’est un parti capitaliste comme les autres, qui a autant de
casseroles que les autres, qui ne se bat jamais contre les licenciements
et les projets patronaux, qui protège les riches et frappe les
exploitéEs. De plus, ce parti est un grave danger car, par le racisme,
il attise la haine contre les populations immigrées et d’origine
immigrée, et la division, visant à détourner les salariéEs de vrais
responsables du chômage et de la misère.
L’autre candidat sera donc
Emmanuel Macron, imposteur à plusieurs titres : il n’est pas un nouveau
candidat hors système mais un rejeton des banques et de François
Hollande, tout autant responsable que celui-ci de la politique que nous
avons subie depuis cinq ans. Et il nous promet d’aggraver encore
l’austérité et les inégalités.
Le score de Le Pen et la crise
politique nous montrent l’urgence de reprendre nos affaires en main, de
nous mobiliser. Bien plus encore qu’en 2002, ces prochains jours, ce
n’est pas un « front républicain » mais une large mobilisation contre le
Front national et les politiques libérales, en particulier de la
jeunesse, qui est indispensable. Nous devons nous battre dans les
entreprises et les quartiers, sans attendre le résultat du second tour.
Dimanche 7 mai, beaucoup voudront faire barrage au FN en votant Macron.
Nous comprenons la volonté de rejeter le danger mortel pour tout
progrès social et pour l’ensemble des droits, tout particulièrement pour
les populations immigrées et d’origine immigrée, que représenterait
l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen. Mais nous voulons rappeler que ce
sont bien les politiques d’austérité et sécuritaires, en particulier
quand c’est la prétendue gauche de gouvernement qui les a portées, qui
restent la cause de la montée du FN et de ses idées nauséabondes. Macron
n’est pas un rempart contre le FN, et pour faire reculer durablement ce
péril, il n’y a pas d’autre solution que de reprendre la rue, contre
l’extrême droite, mais aussi contre toutes celles et ceux qui, comme
Macron, ont mis en place ou veulent imposer des mesures antisociales. Le
NPA et ses militants se joindront aux manifestations contre le FN.
À
toutes celles et tous ceux qui ont refusé de voter ou à qui on refuse
le droit de vote, à celles et ceux qui ont voté Mélenchon en pensant
faire un vote de rupture, à celles et ceux qui ont voté LO, nous tenons à
dire ce soir que plus que jamais, nous avons besoin d’une nouvelle
force pour nous représenter : un parti qui représente nos intérêts, un
outil pour nos luttes quotidiennes, pour en finir avec le système
capitaliste, pour porter le projet d’une société débarrassée de
l’exploitation et de toutes les oppressions.
Dans les semaines qui
viennent, nous serons d’abord présents dans la rue le 1er Mai : pour
témoigner de la solidarité internationale à l’heure où la France
perpétue des interventions néocoloniales et où le boucher Assad continue
de semer la mort, mais aussi pour défendre nos libertés démocratiques
et nos droits sociaux. Au-delà, le NPA veut continuer à porter dans les
villes et les quartiers populaires, dans les entreprises, dans les
mobilisations, dans l’action quotidienne, la campagne que j’ai menée
avec mes camarades depuis plusieurs mois. Car au soir de ce premier
tour, l’avenir reste bien à la contestation de ce système, toutes et
tous ensemble. »
Paris le 23/04/2017