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Commentaire de Elliot

sur Non à l'inversion de la hiérarchie des langues !


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Elliot Elliot 28 août 2016 20:00

Depuis le XXVIIe siècle et jusque aux tout débuts du XXe , le français était la langue parlée par toutes les cours d’Europe et par voie de conséquence la langue diplomatique par nécessité.

Il y aurait matière à gloser longuement sur les raisons de son relatif effacement progressif mais on peut constater qu’il accompagne le déclin de la France en tant que puissance politique. D’aucuns pensent encore pouvoir ressusciter les splendeurs passées : ils sont à la fois touchants et pathétiques surtout quand par des débats dont l’ineptie semble échapper à leur myopie mais éclate aux yeux du monde entier, ils croient faire renaître une identité figée par une sorte de nostalgie qui ajoute à leur déclassement progressif.

Étant moi-même un petit peu bilingue français/allemand ( j’avoue que le manque de pratique me rend de plus en plus souvent hésitant sur le choix des mots en allemand ) je trouvais beaucoup de satisfaction à ce que l’on me complimentât sur mon accent germanique qui n’était pas mâtiné de français
Par définition, un chanteur a l’oreille musicale, ce qui ne rend pas trop compliqué chez lui la restitution des sons dont est faite une langue, a fortiori aussi prégnante que l’anglais à laquelle les moutards sont aujourd’hui biberonnés de manière intensive, ne fût-ce que par l’arrière-fond musical qui rythme leurs jours

Je ne vois aucune raison de faire un mauvais procès à Léa Salamé sur son compliment ( elle-même est multilingue ) ni à reprocher à ce chanteur d’avoir choisi l’anglais comme mode d’expression musicale

Le bât ne blesse-t-il pas ailleurs, dans ces petites classes où tout un savoir pédagogique qui , sous la férule des hussards de la république, de ces hommes et femmes qui se dévouèrent pour l’école laïque émancipatrice, amenèrent des classes d‘âge entières de petits paysans ou fils et filles d’ouvriers sur les rives d’un savoir que nos contemporains sont souvent loin de partager aujourd’hui.
Tout cet art de l’enseignement qui a été victime de funestes entreprises de modernisation et les différentes réformes furent autant d’expérimentations hasardeuses et inefficaces si on les mesure à l’aune de leurs consternants résultats.

Qu’on le veuille ou non, l’anglais est en train de s’affirmer et il imprègne déjà de toute évidence le vocabulaire.

Qui se soucie encore de l’équivalent français du mot anglais qui s’est imposé dans la langue vernaculaire ?

Une langue évolue, elle s’enrichit d’apports extérieurs ( de mots arabes par exemple qui donnent des crises d’urticaire à quelques simplets ) et malheureusement, si l’on n’y prend garde , elle tend aussi à s’appauvrir quand le terme importé s’impose au détriment du français.
L’anglais se diffuse dans la langue courante, c’est comme ça ! C’est la faute à la technologie, au progrès, à Hollywood, à la musique pop, c’est la faute au temps qui passe et ne revient pas, c’est surtout la faute à ceux qui en mésusent en croyant être « in « comme on dit , à la page comme je dirais, moi.


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