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Commentaire de Nicole Cheverney

sur Pourquoi l'Occident peine à comprendre l'islam


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Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 août 2016 10:58

@ Jean Keim

Pourquoi acceptons-nous des livres qui s’autoproclament sacrés, pourquoi accomplissons-nous des rituels, pourquoi croyons-nous en des doctrines, pourquoi éprouvons-nous le besoin de nous placer sous l’autorité de chefs ou de maîtres qui n’existent que par notre reconnaissance et qui ont besoin de nous autant que nous avons besoin d’eux, pourquoi acceptons-nous tout cet asservissement qui nous anéantit... pourquoi ?

Avons-nous peur de nous posez ces question, alors... qu’elle est l’origine de notre peur ?

Bonjour,

Je pense que c’est la peur de la mort et son mystère qui ont poussé l’humanité depuis l’aube des temps, à s’inventer des concepts, qui sont devenus des préceptes incontournables : les religions, dans lesquelles j’englobe le monothéisme et ses trois branches distinctes, l’animisme, le bouddhisme, le paganisme des peuplades primitives, africaines et nordiques, etc...
La peur de la mort, est telle que les êtres humains se sont même mis en tête d’inventer des élixirs de longue vie, d’éternité, et de récentes expériences scientifiques tendent à aller dans ce sens, avec ou sans succès, on le vérifiera dans un ou deux siècles.
Le « précepte » de déification d’un être suprême, en fait démarre d’une toute petite partie de l’humanité au travers des civilisations y compris celles disparues depuis longtemps, et nous montrent un homo sapiens tout à fait désarmé face à un questionnement constant : pourquoi sommes-nous sur terre, qu’y faisons-nous ? Ou allons-nous, qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que la mort ? Existent-il un monde et une vie après la mort ? Le bien ? Le mal ? etc...

La religion se propose d’aide à donner un « sens » à ces questions. A la condition qu’elle se maintienne uniquement dans un rôle philosophique et si nous nous contentions tout simplement « d’adorer » un « être suprême » ou plusieurs (les païens), sans chercher à sortir de la sphère privée du questionnement légitime de notre existence, alors tout serait parfait.
Or, comme les êtres humains sont doués d’intelligence, en plus de leurs instincts primaires de meute et de chef de meute instinctivement inscrits au plus profond d’eux-mêmes, anthropologiquement, il fallait s’attende à ce qu’un petit groupe d’individus décrètent des Lois terrestres pour « soumettre » l’individu au groupe, au chef, à la meute.
Qu’est-ce qui pose problème ?
C’est le monothéisme débordant de la sphère uniquement spirituelle, individuelle, privée, pour s’installer dans la sphère publique.
Qu’est-ce qui pose problèmes ? Les pratiques païennes dans certaines peuplades ?
Qu’est-ce qui pose problèmes ? Les pratiques de mortification du corps humain que toutes les civilisations, par un rejet de l’être humain en tant que tel, son corps, a pratiqué, jusqu’à l’ériger en sommet de raffinement dans la torture.
Oui, car il n’y a pas que la peur de la mort qui nous soumet à ces diktats du groupe, il y a également la peur de soi-même. Notre corps humain, en tant que tel a toujours effrayé les humains, par ignorance, surtout.
Les Grecs qui avaient du corps humain une vision plutôt intéressante, avaient poussé l’art de le magnifier mais cela ne les avaient pas empêché d’utiliser le corps humain comme un instrument de guerre, de force et de brutalité.
Avons-nous évolué en ce sens ? Non !
Les monothéismes ont pratiqué joyeusement dans un esprit tout aussi « religieux » que les païens, la mortification, et les violences corporelles de toutes sortes, c’est tragique.
Il ne faut pas oublier que le monothéisme est né dans des régions totalement arides, géographiquement accidentées, de désert, de sable, d’eau bien sûr, de côtes et d’estuaires desséchées par un soleil implacable.
Aussi, j’admettrai volontiers que les trois monothéismes sont nés de ces éléments où le mirage est souvent le fait de la conjugaison d’un climat inhospitalier et de l’imaginaire débridé des peuplades pauvres et facilement manipulables par des petits chefs de guerre, de clans, etc...
Rajouté à cela, la multiplication des récits des voyageurs qui transitaient par le Moyen-Orient, et ramenaient légendes et beaux récits. Ils croyaient fermement au merveilleux et il était facile de les orienter dans ce délire majestueux.
Ce qui n’a pas échappé aux chefs de guerre, et à des dirigeants de clans plus instruits que le reste des populations qu’ils avaient sous leur coupe, et que dès lors organiser une pyramide de croyances et d’obéissance ne relevait plus du défi mais d’un simple savoir-faire civil et militaire.
Personnellement, je suis chrétienne, mais je garde sur les textes religieux, une vision uniquement philosophique, intérieure. Il n’y a pas de textes « incréés » ils sont le fruit de scribes imaginatifs et peut-être plus inspirés que le commun des mortels. Pour moi, la religion se limite à respecter mon prochain, c’est tout le message religieux que je garde de mon éducation.


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