Je suis en faveur d’une tripartition organisationnelle avec :
-une sphère politique : qui organise l’Etat pour qu’il
soit puissant et sécurisé afin de permettre l’essor d’une vie
civile prospère et harmonieuse régies par des lois et des institutions
politiques observés par l’ensemble des citoyens.
Bref l’Etat doit assurer l’intérêt général. Les lois ne sont pas là pour
dire le juste ou le Bien mais pour l’assurer.
Mais l’Etat ayant le monopole de la force légitime, la question de
son contrôle se pose car de façon assez naturelle il abuse de ce monopole pour
prendre possession des autres sphères.
Dans cette sphère la règle doit donc être l’égalité de
tous devant la loi, le
respect des libertés fondamentales et
surtout la limitation stricte des pouvoirs de ceux qui l’exercent,
afin d’éviter les abus de pouvoir et la prise en otage de la société par une
classe dirigeante.
Sur les autres sphères, son rôle doit se limiter à fixer un cadre
institutionnel :
· Pour la
culture, cela se traduira par la définition
du contenu de l’instruction civique, la garantie à l’égalité d’accès à la
culture pour que chaque individu puisse accéder à la meilleure instruction
possible en fonction de ses aspirations profondes.
· Pour
l’économie, cela se traduira par la garantie à la satisfaction des besoins élémentaire
nécessaire à la reproduction de la vie matérielle des citoyens, en donnant un
cadre institutionnel.
-Une sphère économique : une fois le cadre fixé par
les institutions, les agents
économiques peuvent faire ce qu’ils veulent, s’enrichir, redistribuer les
revenus entre travailleurs dans un cadre d’autogestion etc., le politique n’a
pas à imposer des normes.
-Une sphère culturelle : qui concerne la réelle
expression de l’aspiration d’un peuple, c’est la potentialisation de sa
sensibilité et de son génie (étudier, écrire, composer, créer des œuvres ou des
outils scientifiques, méditer, danser, prier, etc.).L’actualisation optimale du potentiel humain à
l’horizon d’un perfectionnement intérieur étant
le but à atteindre, dans cette sphère, l’égalité
ne peut pas être la norme. La
culture ne peut pas être fondée sur le principe d’égalité, tout ne se vaut pas
culturellement.
Cette sphère assure le Bien commun , qui est supérieur à l’ intérêt
général qui n’ est que la somme des intérêts particuliers.
Les trois domaines s’interpénètrent
constamment dans toutes les activités. Il s’agit de « relation » et non
de séparation. La relation suppose une autonomie des éléments se reliant, sinon
c’est une subordination et non pas une relation !
Partant de là, la réponse à
vos commentaires :
-qui dit que si on a le choix totalement libre entre
le bon et le mauvais, entre le beau et le laid, l’être rationnel et
juste choisira le bon et non le mauvais ,le beau et non le laid.
------> Dans ma représentation, ce n’est pas à la sphère politique de
faire la distinction entre le beau et le laid et entre le bon et le mauvais.
-si l’Etat est rationnel et juste donc , ,il ne peut déterminer
que le bien comme légal et déterminer que le mal comme illégal
------> Non car la légalité dépend des lois et les lois ne sont pas immuables,
elles varient en fonction du contexte et de l’époque. C est la raison pour
laquelle les lois changent constamment …
La légalité est lié à l’intérêt
général et non à la morale.
-Du reste le philosophe authentique ou le sage aime et
préfère que le bien soit légal et le mal illégal
------> Evidemment. Mais le philosophe n’ est pas le politique. Chacun son role ,
le sien est de penser et celui du politique est d’ agir.
-j’ajoute ici que votre machiavélisme se traduit et se renforce
dans votre position relativiste et nihiliste des valeurs
------> Je ne vais pas parler de machiavélisme parce que vu la façon dont vous le
décrivez, vous en avez une conception fantasmagorique, la seule chose que je
peux vous conseiller est de consulter ces deux articles
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/comprendre-nicolas-machiavel-1-2-157037
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/comprendre-nicolas-machiavel-2-2-157198
Ceci dit vous faites erreur,
je ne suis pas un nihiliste, j’ai évidemment des valeurs mais je ne souhaite à
aucun prix les imposer aux autres et je ne souhaite pas que les autres m’imposent
les leur.
-On
adonc que la religion ,la philosophie et la politique sont en relation de
dépendance et donc associées en esprit ou spirituellement alors qu’elles sont
organiquement indépendantes et séparée
------> Je suis d’ accord avec ce principe, mais comme je l’ai précisé plus haut,
dépendance n’est pas subordination, d’ ou la nécessité de séparer la sphère
culturelle de la sphère politique.
-L’absolu
relie le tout par en haut tandis que le relatif les séparent par en bas .
------> Le problème est que nous avons une perception de l’absolu souvent différent
les uns des autres et que nous devons éviter de nous livrer des guerres au nom
de nos conceptions différentes de cet absolu.
D’ où la nécessité du débat
mais aussi de laisser l’Etat qui est le détenteur légitime de la violence en
dehors de cela.