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Commentaire de docdory

sur Louve Musulmane (Amale El Atrassi)


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docdory docdory 22 mars 2013 23:28
@ Amale El Atrassi
J’ai lu votre article avec le plus grand intérêt, et il est particulièrement instructif pour deux raisons principales :

1°) Après avoir exposé brièvement toutes les diverses avanies ( le mot est faible ! ) que vous avez eu à subir dans votre existence, vous déclarez, je vous cite : « ... Car l’Islam est une religion merveilleuse, que je pratique ; mais qui, mal appliquée, se transforme parfois en étouffoir à jeunes filles. »
 
J’avoue que cette phrase me laisse songeur. En tant que médecin, il m’arrive souvent de donner mes soins à des malades alcooliques. Ce qu’il y a de plus frappant chez eux, c’est l’itinéraire psychologique qui les conduit du déni à la prise de conscience. Schématiquement, cela donne quelque chose comme ça, de la première phase à la dernière :
- Je n’ai aucun problème dans l’existence ( bien que l’entourage soit unanimement persuadé du contraire ! )
- J’ai des problèmes
- j’ai des problèmes mais ils n’ont rien à voir avec l’alcool
- J’ai des problèmes, et l’alcool y est pour quelque chose
- Mon principal problème dans la vie, c’est l’alcool, et c’est la cause de tous les autres
- il faudrait que j’arrête l’alcool
- j’ai fermement décidé d’arrêter l’alcool et j’entame une désintoxication
- je rechute et je me rend compte, après cette rechute, que je ne pourrais plus jamais boire d’alcool
- j’ai arrêté définitivement de boire, mais je suis conscient de ma fragilité à vie à ce sujet.

Eh bien ce cheminement dans la prise de conscience de sa propre dépendance est la même pour toutes les addictions, que ce soit l’alcool, le tabac, la drogue, le jeu etc ...
Or, comme le disait Karl Marx « la religion, c’est l’opium du peuple ». Cette phrase lapidaire est sûrement excessive, mais il est malheureusement de nombreuses personnes pour lesquelles la religion est une addiction potentiellement très dangereuse ( l’exemple le plus éclairant est celui des terroristes du 11 septembre )

Or, vu de l’observateur extérieur que je suis, il est parfaitement évident que les problèmes que vous avez eu dans l’existence sont dus quasiment en totalité à l’islam !
Vous parlez des « sévices dont mes sœurs et moi avons été victimes, parce que nées de sexe féminin » , du viol collectif dont vous avez été victime à Rabat quand vous aviez quinze ans. Vous dénoncez à juste titre « l’absurdité de cette loi marocaine qui veut que la victime soit mariée à son violeur sous peine de causer le déshonneur de sa famille. » ( avez-vous été mariée de force après ce viol, vous ne le précisez pas dans votre article ? ) , et également la manière dont les « filles naissent défavorisées dans certains foyers, bouches supplémentaires à nourrir, alors que les enfants mâles sont investis de toutes les capacités d’attention et d’amour ».

Mais ne vous rendez-vous donc pas compte que toutes les choses que vous dénoncez avec raison sont absolument consubstantielles à l’islam ? Que l’on demande à tous les musulmans d’admirer Mahomet comme un « beau modèle » alors que celui-ci ( si l’on en croit ses biographes officiels musulmans ) n’a propagé sa religion que par les massacres, les razzias, les viols et autres atrocités, et que le coran est un livre d’une misogynie tellement insensée qu’il aurait sans nul doute été interdit de publication si un « prophète » l’avait écrit à notre époque ? La loi marocaine que vous dénoncez est pourtant directement tirée de l’idéologie islamique que vous considérez comme « une religion merveilleuse »

Vous dites de l’islam qu’il s’agit d’une religion qui « mal appliquée, se transforme parfois en étouffoir à jeunes filles. » Le « parfois » je dois dire, me laisse tout simplement bouche bée. Il y a peut-être 750 millions de femmes musulmanes dans le monde. On peinerait grandement à en trouver quelques millions qui jouiraient de l’égalité de droits avec les hommes, et d’un degré élémentaire de liberté qui ne serait considéré que comme tout juste acceptable par n’importe quelle femme ou jeune fille du monde non-musulman. Et le seul pays dans lequel les femmes musulmanes étaient à peu près vaguement libres ( la Tunisie ) plonge à grande vitesse vers un effroyable et glaçant Moyen-âge pour ses pauvres habitantes ! 

Vous vous sentez, je cite « investie d’une mission de vulgarisation et de mise en garde contre ce que j’appelle « l’islam des illettrés », dans lequel les femmes sont considérées comme des « inutilités ». »
Mais l’idéologie que vous appelez « islam des illetrés » est pourtant rigoureusement la même que véhiculent les « savants musulmans » tels que l’effrayant Al Qaradawi et ses collègues moins connus, à longueur d’antenne, sur les chaînes de télévision des pays musulmans genre Al Jeezira et autres. A t-on jamais vu ces « savants musulmans » se désolidariser de « l’islam des illettrés » concernant le traitement à réserver aux femmes ? Hélas non...puisqu’ils pensent la même chose que « les illettrés » sur les femmes et d’autres sujets 

2°) Parlons maintenant de votre frère Mustapha El Atrassi . 

J’avoue que la première fois que je l’ai vu et que j’en ai entendu parler, c’est en regardant l’autre jour l’émission « on n’est pas couché » de Laurent Ruquier pendant laquelle était interviewé l’essayiste Laurent Obertone. Personnellement, j’ai trouvé que votre frère était d’une agressivité complètement déplacée, et même haineux, contre cet invité, surtout quand il a fait semblant de le suivre à son départ. Il m’a donné lors de cette émission la fâcheuse impression d’être un homme violent et intolérant, mais peut-être me trompé-je ...

Vous relatez dans votre article la façon dont votre frère vous a fait,selon votre ressenti, évincer des plateaux de télévision et vous faites cette remarque :« On me pose souvent cette question : pourquoi Mustapha voudrait-il ainsi saboter ses soeurs ? ». A cette question, vous semblez incapable de formuler une réponse, et pourtant, je suis certain que, au fond de vous même, vous la connaissez parfaitement mais n’osez pas en prendre conscience.

Au sujet de la réponse à cette question, je me hasarderai à émettre une hypothèse que vous allez peut-être avoir du mal à admettre : votre livre, si l’on en juge par le résumé que vous en faites, est probablement ressenti par votre frère comme un brûlot lancé contre l’islam. Et effectivement, votre livre semble être en tout cas, d’après ce que vous en dites dans votre article, une attaque directe contre la façon dont les femmes sont traitées dans les pays musulmans, c’est à dire en réalité selon les préceptes de l’islam.
 Si votre frère est , comme j’ai tendance à le supposer, un adepte de la religion musulmane, pour lui, votre livre est une insulte intolérable à l’islam et, de surcroît, fait le jeu des « mécréants » ou des « islamophobes ». Par conséquent, il met tout en œuvre pour en atténuer les chiffres de vente. 
Bien entendu, peut-être fais-je erreur, peut-être votre frère est-il athée, indifférent religieux, ou bien s’est-il converti à une autre religion que l’islam ? Mais bizarrement, j’ai du mal à croire à l’une de ces hypothèses...

En guise de conclusion, je voudrais en revenir à l’alcoolique que je citais en exemple en début de commentaire.
Pourquoi boit-il, cet alcoolique ? C’est parce que l’alcool est une drogue en apparence merveilleuse, qui calme le chagrin et les angoisses en quelques minutes, et lui fait oublier tout ses ennuis. Evidemment, il y a les effets secondaires, à court et surtout à long terme, pour lui et aussi pour son entourage.
On peut dire que votre position existentielle actuelle est la suivante « j’ai des problèmes mais ils n’ont rien à voir avec l’islam »
Il vous faut progresser dans votre réflexion sur vous-même et aboutir à la conclusion qui vous paraîtra un jour ( je l’espère pour vous ) évidente : « Mon principal problème dans la vie, c’est l’islam et c’est la cause de tous les autres » . A ce moment-là, vous en tirerez la résolution qui s’impose : « j’ai décidé de quitter l’islam ! » 
Quand vous aurez pris cette sage et courageuse décision, l’islam ne vous paraîtra plus du tout comme « une religion merveilleuse » auprès de laquelle vous cherchiez une consolation à vos ennuis passés et présents, mais comme l’idéologie rétrograde qui a, directement ou indirectement, été à l’origine de tous vos déboires existentiels. Vous aurez perdu un bien piètre soutien, mais vous aurez gagné le bien le plus précieux, qui s’appelle la liberté. 
Après quoi, vous pourrez rebaptiser votre livre « louve enfin libre de penser » !

Pour vous aider dans votre cheminement intellectuel, je me permet de vous conseiller la lecture du livre « libres de le dire » co-écrit par Taslima Nasreen et Caroline Fourest. Taslima Nasteen vous y expliquera, bien mieux que ce que je ne puis le faire dans ce commentaire, comment le distinguo que vous faites entre « l’islam des illettrés et » l’islam merveilleuse religion", est un distinguo totalement fallacieux et artificiel.

Bon courage 

Docdory


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