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Commentaire de lloyd henreid

sur Les États-Unis, terre de prisons et de répression


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lloyd henreid lloyd henreid 23 février 2013 15:43

Bonjour,

Il est intéressant de se pencher sur les chiffres officiels détaillés du Ministère états-unien de la Justice.

L’introduction au rapport 2011 sur l’évolution de la population carcérale souligne ainsi deux choses :

1) le nombre global de prisonniers (juridiction locale « des états » et juridiction fédérale confondues) a diminué de 0.9% au cours de cette année  ;
2) la nombre de prisonniers relevant de la seule juridiction fédérale (= police d’État et non police locale « des états ») a augmenté de 3.4% dans le même temps.

Le rapport détaillé pour cette année ne reprend malheureusement pas la courbe éloquente de celui de 2009, qui dans sa figure 2, compare l’évolution des deux taux d’incarcération (local et fédéral) depuis dix ans.

On y voit clairement que, depuis 2006, le taux global tend à diminuer de manière nette. Cependant la courbe du taux relatif à la juridiction fédérale diminue à un rythme bien moindre que celle de la juridiction locale ; en fait elle connaît même des pics d’augmentation en 2007 et 2009. Sans tirer de conclusions hâtives, notons également qu’à partir de 2002 (= dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001), le taux augmente de manière très claire aux niveaux d’abord local (dès 2002), puis fédéral (en 2003). Ceci coïncide avec la ratification du Patriot Act étendant, de façon très controversée, la portée de la police d’État fédérale.

L’introduction au rapport de 2003 met en lumière un taux d’incarcération «  au-delà de leurs capacités » de 16% pour les prisons locales «  des états » et de 39% pour les prisons « d’État » (= relevant de la juridiction fédérale). En 2002, malgré une augmentation particulièrement forte du taux d’incarcération dans les prisons locales (= juridiction « des états  »), ce sont déjà les prisons « d’État » (= fédérales) qui sont surpeuplées à hauteur de 33% : l’augmentation au niveau local comprendrait-elle une part de prisonniers « d’État » ne trouvant place au sein des prisons fédérales ?

Les mêmes tendances sont observées dès 2001, bien qu’avec une diminution du taux global. En 2000, le ministère souligne « le premier déclin de la population carcérale relevant de la juridiction locale (« des états  ») depuis 1972 » (à hauteur de 0.5%). Cette tendance positive à la diminution se poursuivra jusqu’en fin d’année 2001, pour s’inverser de manière drastique en 2002.

Au risque d’être mesquin, je ne peux m’empêcher de citer cet article du New-York Times sur la dissipation du mouvement Occupy. Le paragraphe 9 dudit article rappelle que depuis les attentats du 11 septembre 2001, « le FBI [police fédérale] a souvent été critiqué pour sa propension à déployer des agents de lutte antiterroriste pour surveiller et espionner des organisations agissant dans les domaines [par exemple] de l’écologie, de la cause animale, ou sur les questions de précarité/pauvreté » : la police fédérale ressemble, et de plus en plus, à une police de la pensée — et les détenus à des prisonniers politiques.

Un peu de musique ?


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