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Commentaire de LoneCat

sur L'Ayrault-port de la Honte


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LoneCat 7 novembre 2012 10:15

Ha, pas de commentaire sur mes propres liens, dommage. Quand vous parlez de « l’étude indépendante », je suppose qu’il s’agit de l’étude de Delft, faite à la demande expresse des opposants ?

Si ’est bien elle, alors naturellement je l’ai lue, et bien avant de vous lire. L’avez vous lue également ? Elle est disponible ici : http://www.rue89.com/sites/news/files/assets/document/2012/02/etude_pertine nce_economique_ndl_cedpa_oct11_1.pdf

Cette étude est extrêmement particulière. Elle ne considère que l’aspect économique, sans se préoccuper d’autres considérations. Comme si le choix de l’emplacement d’un aéroport de cette dimension devait exclusivement résulter de calcul économiques .... Soit.

Un exemple tiré de ce rapport, page 27 :

« L’un des arguments dans le débat public pour la construction d’un nouvel aéroport est le risque pour la sécurité externe des avions qui survolent le centre ville de Nantes. Bien qu’il y ait une grande valeur affective attachée à cet argument, cela n’a pas été inclus dans la SCBA initiale, peut-être parce d’un point de vue économique, cet argument n’est pas très important. (...)

Les coûts de la sécurité externe sont calculés sur la base du « risque localisé », qui est le risque annuel qu’une personne vivant à proximité d’un aéroport décède à la suite d’un accident d’avion. Ce risque est multiplié par le coût, qui est fixé à 1 million d’euros. Les coûts totaux sont donc dépendants du nombre de personnes qui vivent dans une zone spécifique de sécurité. »

OK, sur ce point là je reconnais volontiers que j’attache beaucoup plus d’importance à la valeur affective qu’à la valeur économique. ...

Ensuite l’auteur continue avec un parallèle avec Rotterdam :

« Parmi ces aéroports, Rotterdam est celui qui ressemble le plus à Nantes, car il est situé dans une zone densément peuplée, sur le bord d’une ville, même si ses nombres de vols et de passagers sont moindres. Nous ne pouvons calculer le coût de la sécurité externe pour Nantes, car cela exigerait des informations sur le nombre de personnes dans la zone de sécurité. Toutefois, nous pouvons conclure sur la base des données de Rotterdam, que le coût de la sécurité externe représente seulement une petite fraction (1/1000) du coût externe total. »

C’est magnifique. L’auteur reconnait être incapable de calculer ce « coût » faute d’avoir des informations, mais tire des conclusions sur la base d’un parallèle avec l’aéroport de Rotterdam. C’est proprement hallucinant lorsque l’on connait la proximité de Rotterdam avec Schiphol, qui n’est que l’un des plus grands aéroport du monde, extrêmement performant et particulièrement bien desservi par autoroute et par chemin de fer (gare intégrée). Là où un nantais mettra 3 heures (en étant optimiste) pour rejoindre un aéroport peu agréable (euphémisme) parisien, le rotterdamois mettra une petite heure pour rejoindre un aéroport extrêmement agréable ...

L’étude rappelle que « En 2009, Nantes Atlantique a plus de 2,5 M de passagers de environ 37 000 mouvements tandis que Rotterdam a moins d‟un million de passagers et environ 15 000 mouvements. Source : Eurostat ». On se demande bien pourquoi il y a un tel écart ...

Néanmoins l’étude aurait pu être actualisée, puisque en 2011 c’est 60 000 mouvements qu’il y a eu à Nantes, pour 3.2 millions de passagers. Au passage, l’étude page 18 rappelle que « Avec du recul, nous pouvons dire que les prévisions pour 2006-2010 _ 5,9% de
croissance annuelle_ ont été très bien estimées, parce que la croissance observée du
trafic fut exactement de 5,9%.Pour le court terme, nous pouvons conclure que les
prévisions du nombre de passagers semblent exactes.
 » et que :

0) en 2008 il y a eu 2 731 563 passagers à Nantes
1) en 2009 il y a eu 2 650 611 passagers à Nantes
2) en 2010 il y a eu 3 031 610 passagers à Nantes

On se demande pourquoi cette étude ne ne retient que 2009, et en minorant les chiffres, alors que l’auteur sait pertinemment que c’est une année de crise et que le trafic de 2010 est très nettement supérieur et que les prévision de croissance sont tout à fait justes.

Oui, j’ai lu cette étude et je l’ai donc trouvée particulièrement intéressante sur certains points, qui sont rarement abordés ailleurs, mais particulièrement à côté de la plaque sur d’autres. Et extrêmement orientée, évidemment.

Je n’ai développer qu’un seul sujet, mais on peut aussi parler des prétendues solutions, de l’aspect écologique, de la problématique du logement, des infrastructures de l’aéroport existant, etc ...


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