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Commentaire de Surya

sur « Homoparentalité : et si on pensait aux enfants ? »


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Surya Surya 20 septembre 2012 12:11

"le désigner comme un deuxième père ou une deuxième mère ne correspond pas à la réalité« 

Nico31, dire à l’enfant : »tu as deux papas« ou »tu as deux mamans« est en effet difficile, et c’est pourquoi j’ai donné cet exemple des deux femmes américaines, »mummy« et »mama« car ça m’avait choquée. Mais il faut voir que ça m’avait choquée car l’une d’elle était la mère biologique de l’enfant, et je trouvais »donc« anormal que l’autre soit aussi appelée »maman".

Cela dit, prenons l’exemple d’un enfant adopté par une femme célibataire, ou un couple hétéro, imaginons qu’il rencontre un jour sa mère biologique, il faut bien admettre qu’il aura, d’une certaine façon, deux mamans : l’adoptive, qui s’est occupée de lui et a donc été sa maman, et la biologique, qui l’a conçu mais n’a pu le garder et l’élever, et donc « être » une maman, pour diverses raisons. Mais c’est vrai qu’il n’appellera pas la maman biologique « maman », je suppose.

Dans le cas d’un couple homo qui adopte, je ne sais pas. Vu qu’aucun ne sera le parent biologique de l’enfant, il serait injuste que l’un ou l’une dans le couple puisse être appelé « papa » ou « maman » et pas l’autre. Là, il faudra bien admettre que l’enfant aura deux pères ou deux mères (sans parler du parent biologique, qu’il ne rencontrera peut être jamais). Je dis ça comme si c’était facile à admettre, mais ça ne l’est pas. C’est un changement énorme et très profond de notre société, de ce qui en a toujours été les fondements, et c’est difficile de s’y habituer.

Maintenant il est tout à fait possible qu’à partir du moment où l’on explique à l’enfant quelle est sa situation, pourquoi il en est ainsi, il n’y ait pas de problème, et qu’alors les problèmes que rencontrera cet enfant ne viendront que du rejet, mépris, moqueries... voire violence... venant de l’entourage, de l’école ou autres. Il faut bien voir que ces enfants, dont on craint qu’ils ne soient perturbés, le seront sans le moindre doute si la société en général, ou leur entourage, les rejette.

Finalement ces deux femmes américaines avaient peut être trouvé une solution, puisque le mot employé n’était pas le même pour les désigner. Cela dit je persiste à penser que cet absence total de père, délibérément voulu par elles, n’était pas une bonne solution pour l’enfant. Comme l’absence total de mère ne serait pas, à mon avis, bon pour l’enfant non plus. C’est pour ça que l’adoption par des célibataires, s’ils ne prennent pas en compte le manque que cela peut créer, me gène. Peu importe les raisons historiques pour lesquelles ce type d’adoption a été décidé, même si elles sont tout à fait louables.

C’est ça qui me gène, bien plus que le fait que l’enfant ait deux pères ou deux mères, et qu’il faille alors trouver une solution sur les termes à employer. En plus, il vaut mieux en avoir deux que pas du tout.

Faire passer une loi est une chose, mais que les mentalités évoluent, que ça « suive », en est une autre. C’est pas facile. J’en suis l’exemple, un des exemples. C’est pour ça que le débat est très salutaire, car il permet de poser les questions et les problèmes sur la table, de s’assoir tous autour de cette table et de trouver des solutions.


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