Allons, allons, un peu d’imagination, diantre ! Il n’y a pas que Sarko « susceptible de... ». Tenez, voilà une petite fiction :
Piège à la suite 2806, Sofitel Times Square
Jo, assis dans un angle stratégique du lobby sirote
lentement son Martini-gin. Il sent l’adrénaline qui excite ses neurones. Il
adore cette sensation. Celle du chasseur qui guette son gibier. Il a reçu il y
a une heure un SMS laconique du directeur de Sofitel Times-Square :
« Big fish here ». Voilà pourquoi il est là ce vieil agent de la CIA
au physique passe-partout d’employé de banque mais spécialiste respecté des
coups tordus.
Il n’a pas été trop difficile à « convaincre » le
loufiat en chef frenchie, pense Jo. Tous les grands établissements s’arrangent
pour fournir discrètement des « oreillers » aux bons clients.
« Oreillers » blonds, bruns, blancs, noirs, jaunes, yin ou yan, à la
demande. Ça fait partie de l’excellence de service qui sied à un établissement
affichant de tels tarifs. Sauf que ça tombe sous le coup de la loi… Jo a su
faire savoir au directeur qu’il valait mieux pour lui « collaborer »
et surtout fermer sa gueule…
« Big fish » aime les femmes. Il aime aimer les
femmes. C’est un queutard. Il n’y a pas de mal à ça. Sa position à la tête du
FMI, malgré la puissance qu’elle lui confère, ne lui laisse pourtant guère de
possibilité côté radada, surtout dans ce pays de culs bénis et de peine-à-jouir…
Alors, de temps en temps, il s’échappe, seul, sans secrétaire ni garde du
corps, vient à cet hôtel de Manhattan où il a ses habitudes et…s’envoie
discrètement une belle pute que lui fournit discrètement un des responsables de
la réception, qui y trouve largement son compte. Discret, efficace. Une bouffée
d’air dans une vie trépidante…
Il est arrivé il y a une heure et s’est installé, comme
d’habitude, à la suite 2806. A la réception, il a demandé Jimmy.
-
Comme d’habitude monsieur ?
-
Comme d’habitude. Mais j’aimerai
si possible un chocolat chaud…
-
Dans une heure ?
-
Très bien.
« Big fish », heureux, gagne sa suite, se met à
l’aise, se sert un whisky soda depuis le bar de sa chambre, donne quelques
coups de téléphone, se détend et lisant le journal puis se déshabille et va
dans la salle de bain. Dans quelques minutes, son « ami » Jimmy va
lui envoyer une belle hétaïre. Une black cette fois, son « chocolat
chaud ». « Big fish » adore leur peau luisante, leurs formes
pleines, leur parfum un peu sauvage de musc, de cannelle, leur goût poivré…
Dans le lobby, Jimmy s’approche de Jo et lui fait part des
désidératas de « Big fish ». Jo ordonne :
-
A l’heure dite, tu ne lui envoies
pas la pute qu’il t’a demandée mais une de tes femmes de chambres, black, pour
faire le service, en disant à celle-ci que la chambre est vide.
-
Mais…
-
Pas de mais. Exécution.
« Big fish » sifflote dans la salle de bain. A
poil. Prêt à se donner du bon temps. Ah ! Il entend la porte d’entrée qui
s’ouvre. Il sort de la salle de bain et tombe nez à nez avec une ravissante
jeune femme noire. Celle-ci, le voyant, est étonnée et se répand en excuses
« Sorry ! Sorry Sir ! » et tourne les talons pour partir.
« Big fish » trouve le jeu à son goût : « Comédienne en
plus ! Elle joue les effarouchées ! Faudra que je félicite
Jimmy ! » Il attrape le jeune femme, la serre contre lui et lui fait
sentir « la solidité de ses sentiments » ! La fille se débat
pour s’échapper et roule des yeux effrayés. Bon, se dit « Big fish »,
maintenant, ça suffit le cinéma. « The game is over, Honey, came with me on the bed et have fun and
love… ». Il pousse la fille sur le lit... Il voit alors ses yeux
véritablement emplis de terreur, son souffle court, ses efforts désespérés pour
se dégager... Il se rend alors compte de la méprise, de la terrible méprise
-
Mais, mais… Qui êtes-vous ?
La fille se dégage et réussie à s’enfuir.
« Big fish », atterré, comprend alors le piège
dans lequel il vient de tomber, victime de sa queue, comme un collégien…
La femme de ménage, tremblante, traumatisée, vient se
confier au patron. Au coup d’œil discret de Jimmy, Jo a compris : le gros
poisson a mordu à l’hameçon ! Il ne reste plus qu’à le ferrer :
sur les consigne de Jo, le directeur prévient la police, etc., etc.
Voilà une opération remarquablement réussie. « Big
fish » gêne de plus en plus en haut lieu aux USA. Considéré comme un
libéral bon teint en France, il est perçu comme un dangereux gauchiste aux
States ! Pensez donc. Ce type met en danger les intérêts des banques américaines,
il veut sauver l’euro, il met des bâtons dans les roues des multinationales
étazuniennes en Afrique, etc. De plus il risque de devenir le prochain
président de la France. En le foutant en l’air on dégage le FMI d’un individu
qui n’est pas à la botte des USA. En lui barrant la présidence de la république
française, on s’évite un président « socialiste », un autre emmerdeur
genre Mitterrand. De plus on met Sarkozy au pli car on saura toujours lui
rappeler à qui il devra sa réélection…
CQFD.