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Commentaire de kataroff

sur Dette : les Grecs et la DeptOcracy 2e partie


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kataroff kataroff 7 mai 2011 19:26

« Personne n’a l’obligation de payer cette dette, parce que cette dette a été accumulée à travers un fonctionnement vicieux du marché. »

Et ce fonctionnement vicieux a été causé par l’irresponsabilité, la corruption, et l’interventionnisme de l’état grec :

"On a fait des dépenses somptueuses, tout à fait exagérées, payées par la population grecque, parce que pour rembourser les dettes contractés pour réaliser ses jeux olympiques, on utilise une grande partie des impôts payés par les citoyens grecs."

George Voulgarakis, ministre des finances (Interviewé avant les jeux Olympiques d’Athènes) : « Nous avons dépensé des sommes considérables, le double de ce qui a été dépensé à Sydney. Le cout final ne sera connu qu’a la fin des jeux Olympiques. »

« Avec les transactions de swaps effectuées en 2001, le gouvernement a hypothéqué l’avenir afin de maquiller le présent  avec un bien meilleur bilan factice. »

"Dans la situation grecque, effectivement, comme le parti de la Nouvelle Démocratie (droite) ou le Pasok (socialiste) ont bénéficiés eux-mêmes d’avantages en endettant le pays depuis une quinzaine d’années, il est certain que ces partis voient très mal de faire un audit car leur responsabilité va être démontrée aux yeux du public."

On retrouve donc des dépenses somptuaires à crédit, probablement mêlées de copinages et de financements occultes, de la fraude, et des abus de biens sociaux. Ce serait trop facile de blâmer uniquement le système financier, et à travers lui le secteur privé, car une grande partie de ces dettes a été monétisée par la BCE dont les plus gros actionnaires sont la Bundesbank allemande (19%) et la Banque de France (14.2%), suivis par la Banca d’Italia (12.5%). La Grèce possède moins de 2% du capital.

Or monétiser la dette signifie un achat direct par la BCE d’obligations grecques souveraines, payé avec un chèque sur elle-même, et qui rapporte des intérêts. Ces intérêts passent en fin d’année dans la colonne ’bénéfices’ de la BCE et sont partagés entre les actionnaires.

A travers les taux directeurs, les ratios de réserve et les ratios prudentiels de Bâle, la BCE contrôle l’expansion et l’effet de levier du secteur financier, qui collabore volontiers à ce vol organisé car ces privilèges monétaires et autres bailouts permettent d’immenses profits couplés à un risque limité.

La monétisation de ces montagnes de dettes est accompagnée de sa corollaire, l’inflation (alors que le mandat de la BCE est soi-disant de lutter contre), et d’ailleurs il suffit d’aller faire les courses pour s’en apercevoir.
D’ailleurs récemment la BCE a demandé une augmentation de ses fonds propres (actuellement de 5.2 milliards d’euro à mettre en relation avec les 1900 milliards d’euros de sa balance sheet et toutes les opérations ’hors-bilan’ dont fond de soutien Européen), car un effet de levier important accroît les risques de faillite technique.

Alors on peut blâmer les spéculateurs, l’augmentation de la demande mondiale, les mauvaises récoltes, la conjoncture ou les sorcières pendant que les vrais coupables restent dans l’ombre et tirent les ficelles.

Dénoncer les dettes illégitimes serait une bonne chose, si le peuple ne souhaite plus être le dindon de la farce. il faut aussi garder à l’esprit que l’inflation et la dette sont des moyens de s’approprier des ressources sans l’accord du peuple, contrairement à l’impôt, ce qui contribue à l’indépendance financière de la classe politique vis-à-vis de ses électeurs, ce qui est mauvais pour la démocratie.

Le dormeur doit se réveiller !


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