• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de ffi

sur L'incroyable imposture du 9 novembre 2010


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

ffi ffi 11 novembre 2010 15:36

@ Tythan,
sauf que mettre en place un système où tout investissement public est susceptible d’intérêt, c’est en fait choisir d’y faire croître toute une industrie de l’usure et de la rente.

Dans un système politique où la croissance de l’économie est un but, privatiser le moyen de celle-ci (la monnaie) revient à privatiser la politique. La finance, étymologiquement, signifie le fait de terminer un projet en payant (vient de finir). Privatiser la finance, c’est donner le pouvoir de décider des fins du système à des particuliers. D’où la gouvernance qui remplace le gouvernement.

Quant à l’inflation, bah, le problème est le même que la monnaie soit privée ou publique. Puisque c’est le décalage entre la quantité de moyen d’échange disponible (l’argent) et la quantité de biens à échanger qui provoque l’inflation, si le producteur de la monnaie n’ajuste pas la quantité de monnaie en rapport, qu’il soit public ou privé, l’inflation se fait.

Il suffit de regarder l’augmentation du coût des logement, des produits de base, des réparations automobile : il y a forte une inflation depuis 10 ans.

En fait, c’est beaucoup plus complexe que cela, l’inflation ne peut être traité d’un point de vue uniquement monétaire. il faut aussi prendre en compte les inégalités et la disponibilité des biens.

Il est évident que les gens achètent selon leurs besoins. S’ils manquent d’argent pour satisfaire ceux-ci et que les biens y répondant sont abondants, alors le prix du bien baissera, mais des producteurs feront faillites et les prix tendront à remonter. Lutter contre l’inflation produit donc parfois des faillites dans des secteurs où pourtant des besoins ne sont pas satisfaits... Ce qui n’est pas acceptable politiquement.

En fait, il ne me semble pas que le privé soit mieux en capacité de gérer l’inflation, puisqu’il fonctionne pour faire des profits grâce à l’usure qu’il tire des crédits qu’il accorde. Des milliers d’acteurs privés vont ainsi tenter d’accorder le maximum de crédit, sans être regardant, ni à la cohérence d’un point de vue économique des investissements réalisés, ni aux capacité de remboursement des emprunteurs (qui de plus dépend de l’état particulier de l’économie pour lui-même). De plus, le privé peut même financer, pour le profit, la destruction de l’économie physique d’un pays (délocalisations, reprise avec plan social,...etc) et c’est ce qu’il a fait effectivement.

La frénésie du crédit (avances monétaires), qui a mené à la crise de 29 ; on l’a constaté avec ces instituts de « crédit révolving » ces dernières années. Le problème des crédits hypothécaires en fait partie. Cela a tourné à des problème de sur-endettement et au blocage des moyens de paiement... Maintenant les Banques centrales en sont réduites à émettre la monnaie en masse pour « fluidifier » le marché. Le problème de l’inflation est donc devant nous.

Si la privatisation de la monnaie n’a pas été efficace à régler le problème, c’est que le privé n’a pas plus de vertu que le public à gérer la monnaie, il en a même moins. Il possède moins d’instrument pour la contrer puisque il ne peut agir qu’en ordre dispersé, sans la vision globale qui lui permettrait de s’assurer de la cohérence des investissements économiques d’avec les besoins sociaux.

La monnaie dans l’économie, pour le politique, c’est un peu comme l’eau dans le jardin, pour le jardinier. Là où il arrose, en quantité idoine, ça pousse bien, là où il arrose trop peu, ça végète, là où il arrose trop, ça pourrit.

Pour satisfaire les besoins sociaux, et créer une économie fertile sur le long terme, le politique doit pouvoir arroser exactement là où il faut et au moment précis où il le faut. La privatisation de la monnaie n’a consisté qu’à faire dériver systématiquement une partie de ces investissements (tel un tuyau percé) vers une industrie de la rente et de l’usure, renforçant sa capacité à émettre du crédit de manière anarchique, d’où sa croissance exponentielle puis son pourrissement final.

En fait, cela revient à une taxe prélevée par les banques et assurances privées sur tous les investissement publics... Et bien-sûr, le produit de cette taxe est utilisé à tenter d’influencer le pouvoir politique pour ne pas remettre en cause ce privilège...

Les intérêts particuliers ne doivent pas ainsi être placés au-dessus de l’intérêt général. C’est une faute grave.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès