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Commentaire de Comenius

sur Comment comparer les modèles socio-économiques ?


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Comenius (---.---.171.206) 1er décembre 2006 01:07

Voici un exemple qui montre combien les comparaisons internationales, en particulier celles de l’OCDE ou d’Eurostats, sont sujettes à caution lorsque l’on étudie la question d’un peu plus près.

Le modèle danois a eu une certaine vogue, avec son taux de chômage modéré et sa très médiatique flexicurité.

Mais la flexibilité de l’emploi n’est pour rien dans cette affaire, alors que les préretraites en proportion démesurée y sont pour l’essentiel, avec une population active en baisse alors qu’elle augmentait en France.

http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_merite.htm

En 2004, le Danemark a plus de préretraités (187 200) que la France (139 700) pour une population active dix fois plus faible. Avec les autres mesures de marché du travail, le nombre réel de chômeurs est 2,52 fois le nombre officiel. Le taux de chômage réel devient 14,65 % au lieu d’un taux officiel de 6,38 %. La tromperie est dévoilée.

Avec une évolution de sa population active identique à celle du Danemark depuis quinze ans, non seulement la France n’aurait plus aucun chômeur officiel, mais le chômage réel serait résorbé pour l’essentiel. Et cela sans introduire une plus grande flexibilité des contrats de travail.

Si de plus la France avait eu recours à la même proportion de préretraites que le Danemark (6,78 % de sa population active), le chômage réel aurait entièrement disparu et beaucoup d’emplois à temps partiel seraient redevenus des emplois à temps plein.

Inversement, si la population active du Danemark avait augmenté dans la même proportion qu’en France (+12,1%), tout en créant aussi peu d’emplois (43 600 en quinze ans), le nombre de chômeurs aurait augmenté de 372 500 et le taux de chômage réel serait devenu 24,0 % de la nouvelle population active (après son augmentation).

Comme l’on voit, le succès apparent du Danemark ne doit rien à la flexicurité, mélange de flexibilité et de sécurité (discours bien connu). En fait, le modèle danois n’a aucun mérite pour résoudre le problème du chômage, une fois enlevés les artifices qui cachent le chômage réel et encore moins en tenant compte de la démographie de l’emploi.

Pour information, voir aussi

Le modèle danois : beaucoup d’emplois publics (36,9%)

L’emploi public représente 36,9 % des emplois (63,1 % pour le privé) au Danemark et seulement 19,4 % des emplois en France (80,6 % pour le privé).


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