• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de antonio

sur « L'affaire du zizi, de l'École et de la Justice qui dépassent les bornes » bientôt en appel à Dijon


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

antonio 14 novembre 2009 19:20

Merci M. Villach pour votre article « Il remet les pendules à l’heure » !
Certes, l’instituteur aurait pu avoir une réaction plus adroite mais enfin il n’y a pas de quoi en faire tout un pataquès !
Quand on est enseignant, il peut arriver de ne pas faire la bonne remarque ( par bonne remarque, j’entends celle qui a un but pédagogique : faire progresser ).
J’ai été enseignante : un jour, le manque de travail d’un élève et ses mauvais résultats m’ont conduite à le sermonner. A un moment, pour le toucher, je lui ai dit :« Que va dire ton père quand il verra tes résultats ? » Et l’élève m’a répondu :« Mon père est mort ! » Eh bien j’en suis restée coite, consciente de ma bévue ! J’avais alors 4 classes, soit environ 110 élèves Peut-on me reprocher de n’avoir pas connu par coeur les fiches de mes élèves ? Je n’ai rien rétorqué et à mon sens c’était ce qu’il y avait de mieux à faire ; mais je m’en suis voulu.
Je voudrais aussi que les parents prennent conscience que tout remarque est dite dans un contexte : celui du groupe classe, des relations élèves-professeur et professeur-élève.
Il y a aussi le ton, l’intonation, avec lequel la remarque est énoncée( plaisanterie, nuance maternelle,voire affectueuse, complicité, autorité,etc...Quand un élève bavardait, je lui disais :« tais-toi ! » et je n’admettais aucune répartie.Je ne passais pas des heures à expliquer au pauvre chéri que vraiment il me gênait, que bien sûr, je le comprenais, qu’un cours pouvait ,être ennuyeux ,que sais-je encore !!J’avais besoin de tout mon temps pour faire cours,c’est-à-dire transmettre des connaissances et je me demande parfois si certains parents ont conscience que c’est cela le travail d’un professeur !
Il faut savoir que personne n’est parfait !Qui ne commet pas de bourde dans son travail ?
De toute façon, dans l’histoire rapportée ici, l’instituteur se devait de réagir puisque les autres élèves sont venus se plaindre vers lui du comportement de cet élève. IL se devait de lui ordonner d’arrêter et le punir ni plus ni moins puisque depuis le matin, il n’arrêtait pas de déranger la classe !!!
Une anecdote pour conclure : il y a une vingtaine d’années , un de mes collègues a été « accusé » par deux élèves-filles de gestes déplacés à leur égard ! L’administration n’a pas cherché plus loin et l’a laissé tomber. Il fallait voir psychologues et assistantes sociales critiquer le malheureux  : « Un enfant ça ne ment pas » (évidemment !) Eh bien il a été reconnu innocent (’des fillettes perturbées qui fabulaient, eh oui, cela arrive !)Mon collègue a porté plainte contre son administration qui ne l’avait pas soutenu et il a obtenu une « réparation » de six millions anciens. Réparation si l’on peut dire car il a continué à enseigner avec cette terrible blessure toujours à vif qui le rendait régulièrement malade.
(Mon propos ne tend pas à critiquer le corps des assistantes sociales et des psychologues ::beaucoup font un excellent travail mais eux-aussi peuvent se tromper)T
Cette histoire de Liernais, ce procès sont affligeants et témoignent à leur manière de la déliquescence où plongent l’école et la justice. Il y a encore beaucoup à dire mais je m’arrête là pour aujourd’hui
Au revoir et merci pour votre article


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès