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Commentaire de ZEN

sur J'évalue, tu évalues, nous évaluons, ils évaluent


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ZEN ZEN 31 janvier 2008 14:43

La tendance à l’évaluation en tous domaines nous vient d’Outre-Atlantique et a été particullièrement une méthode typiquement blairienne, en liaison avec la mise en place d’une dérégulation et d’une flexibilisation très poussée dans les services publics : c’est l’obsession des "targets" et des rapports en tous genres qui ont engendré une grande lourdeur, une nouvelle bureaucratie et une méfiance des personnels travaillant dans un contexte déstabilisant...Je l’expliquais en détail dans mon article sur le "Bilan du blairisme"...

J’en donne juste un passage, car il faut remettre en situation une pratique en soi légitime (évaluer n’est pas en soi un mal), mais souvent pervertie par des objectifs souvent inavoués

"...Au cœur du fonctionnement de cette machine apparemment bien huilée que fut le blairisme, quelques outils conceptuels ont émergé, indicateurs d’une nouvelle manière d’envisager l’action politique, ou plutôt de prétendre s’en abstraire, au profit de la seule gestion des affaires. La notion de « pragmatisme » s’impose avec force : ce qui importe, c’est l’utilitaire et le fonctionnel, ce qui « marche ». La politique se trouve reléguée dans le domaine des notions dépassées ou se trouve rabattue sur l’économique. Les contradictions sociales sont niées, minimisées ou envisagées comme de simples problèmes techniques à résoudre, le débat d’idées sur les projets de société est considéré comme dépassé, comme une vielle lune ou un objets idéologique dépassé.Tout cela au nom d’un « modernisme », servi comme un leitmotiv.

La rationalité est élevée au rang des plus hautes vertus politiques. La mesure, les statistiques investissent tous les domaines : c’est le règne des audits redondants, des rapports d’activité sans fin, l’obsession des « objectifs » (les fameux « targets ») à atteindre, même en matière de santé, quitte à engendrer une nouvelle bureaucratie d’ « experts » et une plus grande lourdeur administrative. Bref, c’est le domaine de la « gouvernance » (notion d’ailleurs empruntée à la gestion économique), les mots ne sont pas neutres. Les décisions sont de plus en plus le privilège d’un petit groupe de spécialistes (spin doctors) censés avoir des lumières sur tout, avec comme conséquence un effacement du rôle du Parlement et une abstention de plus en plus grande aux élections. L’accent est mis sur les moyens, très peu sur les fins et sur le long terme. C’est le règne du New Public Mangement, qui s’est déjà imposé dans nos écoles d’administration. (Vous pourrez en avoir une petite idée si vous cherchez cette notion sur Google...)..."


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