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Commentaire de Martin Lucas

sur Le président de ceux qui se couchent tôt


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Martin Lucas Martin Lucas 7 mai 2007 11:03

C’est donc bien le vote des personnes agées, pétries de nostalgie pour leur jeunesse, dont les circonstances ont voulu qu’elle se déroule sous les régimes de De Gaulle et de Pétain, qui aura fait élire notre prochain président, aidé en cela par la méconnaissance historique, la fierté mal placée, l’insensibilité aux questions des droits de l’homme et à la devise de notre république, d’une moitié des moins de 65 ans.

C’est là je crois que réside tout l’impact de ce vote, dans l’abandon de certains principes qui me paraissent inconditionnels, comme l’égalitarisme, le respect de la dignité de la personne quels que soient les actes qui lui sont reprochés, le primat de l’éducation, le rejet de la loi du talion, le respect de la vie privée, parmi d’autres.

Cette moitié là pourra néanmoins se poser la question de ce qu’est la démocratie. A mon sens, la démocratie ne s’arrête pas au suffrage universel majoritaire à deux tours, auquel cas on élit un despote tous les 5 cinq ans. La démocratie, c’est aussi le respect de la minorité, des situations particulières, des opinions particulières.

Ce n’est pas parce que certaines idées rencontrent le plus large suffrage qu’elles sont forcément les plus justes, les plus à même de faire vivre un pays dans l’harmonie.

Ce n’est pas parce que tous pensent la même chose sauf quelques uns, qu’ils ont forcément raison, les exemples sont nombreux : Galilée, Newton, Darwin. Plus récemment, avec la guerre en Irak, nous avons vu la France très seule dans son rejet de celle-ci. Puis avec le temps, presque tous les états se sont rangés à son avis.

C’est ma réponse à ceux qui prétendent que le suffrage exprimé ce 6 mai ferme le débat, rend inutile toute résistance.

Lorsque les principes mêmes de notre démocratie sont remplacés par ceux de travail, mérite, patrie, loi du plus fort et loi du talion, il est du devoir de ceux qui pensent autrement, de porter toujours les valeurs réelles de la république (Liberté Egalité, Freternité), d’autant plus quand elles sont piétinées, dévoyées, ignorées « démocratiquement ».


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