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Commentaire de Alain Lipietz

sur La manip du Parisien en faveur de Sarkozy


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Alain Lipietz Alain Lipietz 6 mai 2007 11:51

« Allez vous garder vos nerfs ... j’avais lu l’histoire ». Sauf que votre premier message , auquel je répondais, semblait l’ignorer. De bonne foi, je croyais que vous ne connaissiez pas la version présentée par le Parisien, si incroyable qu’elle paraisse. Ce n’était donc même pas de la « saine colère », mais un encouragement pressant à aller la lire sur le site du Parisien. Et vous réagissez sur le mode du psychiatre prêt à me faire avaler quelque pilule de bonheur. Ressaisissez vous !

Bon, la nuit a dû porter conseil : « À mon avis, dites vous, le candidat et le journal ont dû vouloir faire la même chose : Un scoop avec cet article... Ce n’est pas déontologique, soit, mais c’est de bonne guerre. Il y a eu pire dans cette campagne ».

Nous sommes donc d’accord. À un point près : moi je dis « ce n’est pas deontologiquement ni légalement correct ». Publier un long texte d’un candidat quand le vote a commencé est un délit. Il fausse la démocratie car le concurrent ne peux plus répondre. Par principe, je n’ai donc pas lu le texte incriminé de Sarkozy, bien qu’il soit sur le site du Parisien (cela s’appellerait « recel ») et je ne sais donc pas s’il contient des inexactitudes méritant une réponse.

Pour concrétiser ce principe, la loi prévoit que l’exécutif fixe par arreté l’heure exacte où la campagne s’arrête avant le lancer des votes. C’était vendredi minuit, au premier comme au second tour, heure de Paris, 4 heures avant l’ouverture des bureaux de votes antillais, ce qui n’a rien d’excessif (« serré », comme dit Le Parisien). Cette heure limite vaut aussi pour les publications sur site (personnellement, après consultation de la CNCE, je gèle mon site de campagne quand je suis candidat, à l’heure fixée par la loi ou plutôt l’arrêté). Vous avez observé que Le Parisien affirme (c’est invérifiable, mais prouve qu’ils ont parfaitement conscience depuis le début de l’aspect délictuel du problème) avoir mis l’interview sur leur site le vendredi minuit. Voyez , je garde mes nerfs.

Donc, le Parisien et le candidat, selon vous, ont jugé « de bonne guerre » de programmer un délit qui serait de nature à invalider l’élection (la justice administrative ou constitutionnelle annule régulièrement des élections pour moins que ça), de feindre de s’incliner devant la loi pour en assurer la pub, et de le commettre quand même via internet dans des conditions « limites ».

Mon problème n’est pas tant que ce soit une « manip » (vous le reconnaissez vous-même désormais) mais qu’il y a encore un an Le Parisien ne l’aurait pas commise.

Je garde mes nerfs devant vos fines plaisanteries, parce que je pense que Sarkozy n’a pas encore gagné. Je connaissais la presse de l’Italie de Berlusconi. Je ne la souhaite pas pour la France.


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