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National-Capitalisme : l’idéologie dévoilée de Nicolas Sarkozy

Auto-interview réalisé le 30 avril et le 1er mai 2007

Texte libre de droits, qui peut être copié dans son intégralité et diffusé sur tous supports

Q : pourquoi ce billet, Bernard ?

La dernière ligne droite de la campagne est entamée. Nombres d’électeurs restent encore indécis alors qu’un doute plane sur les convictions de Sarkozy et surtout les desseins qu’il projette pour la France. Certains n’hésitent pas à évoquer la dangerosité du candidat de l’UMP. On peut même voir sur un blog une comparaison entre l’Allemagne de 1933, l’Amérique de 2000 et la France de 2007. Quant à Mitterrand, il nous fait savoir que Sarkozy se prépare à mener une politique avec une police inspirée par Fouché et un catholicisme calqué sur celui de Pie XII. La peur gagne les esprits à gauche. Pourtant, les soutiens de Glucksmann, Simone Weil, Hervé Morin, Valéry Giscard d’Estaing apportent une caution à cette candidature. Si Sarkozy avait l’âme d’un dictateur, il est impossible que cette réalité soit ignorée de la part de personnalités censée être responsables et éclairées de la chose politique.

Aussi, dans ce billet, je me propose de trouver, comprendre et résumer quelle est la doctrine Sarkozy, pour autant qu’il en ait une, comme par exemple celle de GW Bush en 2000.

Q : peux-tu décrire en quelques lignes ce que tu penses être la doctrine de Sarkozy ?

Je pense que, sans commencer par l’évolution de la situation économique à l’échelle mondiale, on ne peut comprendre le National-Capitalisme. D’une manière simple, les Nations sont des territoires gouvernés par des Etats, avec des travailleurs, des systèmes de productions. Les capitaux circulent librement et cherchent à trouver le meilleur rendement possible. Le National-Capitalisme met en concurrence les Nations conçues, du point de vue de la finance capitalistique, comme des territoires disponibles pour investir. Les critères sont assez simples. Il faut une stabilité politique, une population éduquée et bien formée, un encadrement efficace avec des gens à l’esprit d’entreprise et des administrateurs. Ensuite, le calcul économique intervient. Il prend en compte le coût de la main d’œuvre, chose aisée à comprendre mais aussi un autre aspect qui est la fiscalité.

Autant le citoyen comprend qu’un pays au bas coût de production sait attirer les investisseurs, autant les mécanismes plus subtils de concurrences fiscales lui échappent. Pourtant c’est aussi simple. Si les revenus du capital sont moins taxés, l’investisseur aura intérêt à placer ses fonds dans une Nation répondant à ces critères (cas notamment de l’Irlande). Les conséquences sont évidentes pour un pays qui joue le jeu. Moins de rentrées fiscales pour une Nation signifie moins de dépenses publiques (demandez aux Irlandais, ils en savent quelque chose) ou alors, si les dépenses publiques sont maintenues, la pression fiscale se place ailleurs, sur les citoyens avec les impôts et les taxes locales, puis sur le travail, puis sur la consommation par le biais de la TVA, dite TVA sociale, pratiquée en Allemagne et à laquelle Sarkozy est favorable en prétextant que les importations financeront la protection sociale ; mais si on sort de la novlangue nationale-capitalisme, alors on doit entendre que c’est le consommateur qui finance la protection sociale. (sur le sujet des profits, Olivier Besancenot répète que la taxe sur les profits a baissé de dix points en trente ans. Ce n’est là que le résultat de la concurrence des Etats au sein du National-Capitalisme mondial)

D’une manière générale, le pouvoir d’achat des classes moyennes et prolétaires s’amenuise et ce, dans toutes les nations avancées. La tendance est inverse de celle du capitalisme fordien dont le principe est d’augmenter les salaires pour vendre aux travailleurs ce qu’ils produisent, ce qui augmente le niveau de vie de ces mêmes travailleurs. La doctrine du travailler plus pour gagner plus montre à l’évidence que Sarkozy a abandonné le capitalisme fordien qui, avec la participation des syndicats, avait permis aux travailleurs d’élever leur niveau de vie sans qu’ils doivent travailler plus. Le propos de Sarkozy est clair « Il ne faut pas dire que l’on est pour la valeur travail et généraliser les 35 heures, continuer à surtaxer le travail ou encourager l’assistanat, empêcher ceux qui veulent créer de la richesse d’investir en France » (Bercy, 29/04/07) Il suffit de suivre la logique, on surtaxe le travail pour payer les assistés, du coup, le travail est trop coûteux et l’investisseur se barre ailleurs et donc, réduisons drastiquement toutes les dépenses d’assistance et on fera venir le client investisseur sur notre territoire. Nous sommes exactement dans le principe du National-Capitalisme, la mise en concurrence des Nations. A la limite, c’est presque une forme de chantage, comme celui exercé par Johnny Halliday qui lui, joue aussi la carte de la concurrence fiscale.

L’essentiel de la doctrine Sarkozy se décline en trois thèmes, le rapport à l’humain, la conception de l’homme et sa place dans le système ; le rôle de la morale et de l’idéologie et le sens de l’ordre et de la décadence ; last but not least, le rapport à l’économique, déjà évoqué, que l’on tentera de positionner dans une temporalité planétaire et géopolitique, tout en traçant une alternative. Autant aider l’électeur à savoir pour quoi il vote.

Q : Pourquoi National-Capitalisme, l’intitulé est tendancieux ?

L’idée est en fait de tracer un parallélisme entre la République de Weimar et la France des années 2000 ; les historiens savent que l’accession d’un extrémiste au pouvoir a été causée par deux facteurs, le chômage excessif sur fond de crise économique, avec le poids de la dette infligée par les puissances de 1918 à l’Allemagne, et l’incurie politique des gouvernants de Weimar. Si on veut rendre plausible ce parallèle, alors on remplace dette de guerre par pression de la guerre économique et de la mondialisation. Certes, cela rien à voir mais nul besoin d’être un Nobel d’économie pour comprendre qu’une pression économique, sous forme de dette ou une autre, impose aux travailleurs de se soumettre au diktat des calculs comptables. L’incurie politique, ce serait la politique socialiste sous Jospin. Reconnaissons que le PS a offert un beau strapontin pour la montée des marches de Sarkozy. Le chômage, il est présent. Cela dit, Sarkozy est dans une position difficilement défendable parce que si « Weimarisation » il y a, c’est aussi la faute des deux gouvernements auxquels il a participé pendant 5 ans. Quant à la mondialisation, la France, question investissements étrangers, s’en tire assez bien. Autrement dit, Sarkozy se fait élire sur la base d’une France soi-disant au bord du naufrage mais dont on pressent le côté bricolé par qui on sait, y compris quelques intellectuels. Le politique triche, avec les chiffres de la délinquance ou d’un chômage qui s’est aggravé contrairement aux statistiques de l’ANPE et s’il s’est aggravé, c’est par la politique économique menée par le gouvernement dont est issu Sarkozy

Q : Le National-Capitalisme n’est pas alors un pétard mouillé, une diabolisation de plus ?

Pas tant que ça. En vérité, je pense à une sorte de racisme, pas ethnique mais anthropologique. Sarkozy est un type qui pèche par excès de manichéisme, et ce dans tous les domaines, pour preuve, sa récente diabolisation de mai 68 qui aurait déclaré que tout se vaut alors que lui, Nicolas, sait distinguer le bien et le mal, comme d’ailleurs son modèle, GW. Bush. Plus précisément, Sarkozy semble priser une figure, à la fois morale et métaphysique, celle du Travailleur. Pour comprendre le dessein de Sarkozy, il faudrait entrer dans l’œuvre magistrale de Jünger, lorsqu’il décrit cette Figure, l’analyse, la comprend comme signifiant une race mais au sens de la Technique, comme élément moteur et magique d’un dispositif planétaire de mobilisation, bref, le Travailleur comme race d’humain adapté au système technicien à l’instar du noir dont la peau est adaptée à l’intensité du soleil. Mais le Travailleur n’a ni patrie ni sexe ni appartenance à une ethnie ou une communauté ; il est une Figure universelle de la mobilisation qui servit les Etats naguère et maintenant, se met largement au service des investisseurs.

A noter comment Simone Weil a fustigé les Rmistes lors de la réunion de Bercy, sous les applaudissements d’une foule hystérique. La Figure du Rmiste ne plaît guère à cette droite décomplexée qui préfère flatter la Figure du Travailleur. Le travail libère, on va dire ça !

Q : Comment faire la transition entre le culte du travailleur de Sarkozy, car c’est ce que tu sous-entends dans tes propos, et l’enjeu politique de 2007 ?

La réponse mérite un léger détour par ces entreprises de vente pyramidale considérées comme sectaires, un peu comme Herbalife. Certes, il est hors de propos de comparer ces structures mais l’esprit du discours de Sarkozy se rapproche en laissant accroire aux Français qu’ils peuvent tous participer à la grande entreprise France et travailler pour gagner plus. C’est de bonne guerre. Sarkozy est un excellent mentor pour motiver les troupes, il galvanise le monde du travail, enfin, il se croit peut-être en PDG motivant ses commerciaux. On voit en sa personne un Américain. Il est tout aussi proche dans sa philosophie du travail de celle prisée par les dirigeants chinois. Tout est question de culture.

Q : Culture, et mai 68, quelle leçon à tirer de l’offensive morale de Sarkozy contre ce prétendu a-moralisme de la génération de mai 68 ?

Plusieurs. D’abord cette culture du ressentiment et cette accusation dont a besoin Sarkozy pour se démarquer du passé et trouver des coupables. Evidemment, une fois les coupables trouvés, il ne suffit plus que de liquider, comme dans une superproduction soviétique. A noter une autre liquidation, celle qui se passe en Pologne et qui a vu Geremek être victime d’une chasse aux sorcières. Sarkozy ne pas va traquer les soixante-huitards, certes, mais l’esprit à la vindicte est de même essence, ici ou en Pologne.

Q : GW Bush, la Chine et maintenant Staline, tout y passe. Pourquoi cette armada de schémas dirigés contre Sarkozy ?

Je ne vise pas le chef de l’UMP mais un système de pensée commun à nombre de Français s’apprêtant à donner avec enthousiasme leur suffrage à Sarkozy qui veut moraliser le capitalisme Un sens qui rappelle la société du début du siècle précédent, quand Ortega y Gasset commentait le devenir du monde et prononçait ce verdict sur cette exigence morale qui animait le peuple russe dans son ascension communiste planétaire et ce libéralisme qui peinait à moraliser la société dans les années 1920. Ortega déplorait que le libéralisme ne trouve pas ses assises morales. Tout est clair. Sarkozy en appelle à une exigence morale afin que la nation française puisse réaliser le dessein de la métaphysique du Travailleur et de la croissance radieuse. Sauf que Ortega avait raison en son temps et que Sarkozy se fourvoie dans la moralisation à laquelle il pense, notamment en visant les gens du peuple, tout en protégeant ces élites politiques, financières, stars, qui le soutiennent avec une fausse conscience.

Q : Penses-tu alors que le dessein de la société du Travailleur est antagoniste de celle projetée à partir de mai 68 ?

Oui c’est évident, bien que mai 68 n’aie rien projeté de précis (au sens de concepts et valeurs) excepté des aspirations nouvelles portées par les jeunes générations et que son héritage soit ambivalent. Il est évident qu’en liquidant mai 68, mouvement s’inscrivant dans la lignée de 1789, Sarkozy liquide l’héritage de la Révolution. Certes, les militants de l’UMP scandent la Marseillaise mais ils ne sont pas plus imprégnés d’Histoire que ces Américains festoyant jour de la fête de l’Indépendance, sans rien connaître de l’Histoire, au grand dam de Gore Vidal (grand écrivain américain) En liquidant mai 68, Sarkozy veut rompre avec le passé alors que mai 68 est culturellement inscrit dans le cœur des Français et pas en négatif. Quant au volet décadence, Sarkozy ferait bien de se référer aux années 20 et à la Belle Epoque ; la frivolité et la légèreté d’un monde s’exprimaient sans qu’il y ait eu un quelconque mai 68 et sur le côté prédateur du capitalisme et ses frasques, il ferait bien de lire Roger Callois qui philosophait sur le gaspillage dans les sociétés capitalistes en prenant ce phénomène comme une sécrétion nécessaire du système, comme peut l’être aussi le jeu d’argent. Attribuer la responsabilité de mai 68 dans les récentes affaires de parachutes dorés des PDG est non seulement abject, c’est tout simplement du révisionnisme doublé de populisme.

Sur ce point j’aimerais faire une remarque d’importance. Sarkozy n’a cessé de faire appel à des figures et des périodes historiques, en déformant foncièrement l’esprit de ces époques. Les historiens apprécieront mais cette manière de faire, c’est exactement celle des Soviets sous Staline.

Q : Plus généralement, en quelques principes simples, pourrais-tu définir l’essence du National-Capitalisme

En première analyse, je dirais fusion de l’Etat et de l’Entreprise, le tout avec la Nation comme dispositif réglant les affaires religieuses et morales. Autrement dit, la Nation est au service de l’entreprise France qui se met en concurrence avec l’entreprise Chine, l’entreprise Inde, l’entreprise Américaine. Sur le plan politique, le primat est accordé à la valeur travail, production, création de richesse. Directement ou indirectement, les investisseurs et propriétaires des parts du système engrangent des dividendes, augmentent leur patrimoine, alors que la force de travail disponible est enrôlée, par de manière totalitaire (comme sous Staline ou avec le STO allemand) mais par un dispositif de droit coercitif (exemple des Rmistes transformés en Rmastes, des chômeurs qui doivent, moyennant le chantage à l’indemnisation, accepter n’importe quel travail)

Q : Sur quelques éléments te bases-tu pour établir cette analyse ?

Sur les pratiques déjà mises en œuvres par l’UMP sous l’ère Chirac, puis sur les discours de Sarkozy qui ne se cache même pas tant il est certain d’avoir une large adhésion. Et pourtant, dans une tribune du Monde il y a deux mois, il écrivait que le capitalisme a besoin de la religion et de la spiritualité pour être créatif et faire de la croissance. Sa dévotion vis-à-vis du travail est quasi-obsessionnelle. C’est ce qui semble guider sa politique. Autre exemple, le service minimum des transports. Sur France 2, il a dit souhaiter que les transports publics puissent fonctionner 3 heures le matin et 3 heures le soir, pour conduire les gens au travail et les ramener chez eux. Pourquoi ne pas décréter un service au tiers pendant toute la journée ?

Q : En fin de compte, ce que tu décris n’est qu’une énième version de l’exploitation de l’homme par l’homme ?

Ce schéma est universel, traversant les frontières et les âges, néanmoins, un processus d’émancipation de l’homme s’est mis en route à partir de la Renaissance. Il y a plusieurs styles, plusieurs modèles politiques, sociaux, idéologiques gouvernant cette exploitation qui donne, dans la meilleure des configurations (années 60 et 70) des espaces de libertés pour tous. Actuellement, l’asservissement économique est avéré, de plus en plus pressant. Il y a trucage des chiffres, les citoyens n’ont pas les moyens de se défendre contre les chiffres balancés par la propagande d’Etat.

Q : Tu penses aux chiffres de la délinquance ou du chômage ?

 

Oui mais c’est pas là où se situe la supercherie. Je vais donner un exemple précis. La politique monétaire de la BCE (indépendante du pouvoir politique) s’est donnée comme mission d’ajuster ses taux d’intérêts pour contrôler l’inflation. Les chiffres sont publiés. Effectivement, l’inflation, telle qu’elle est calculée, est modeste. L’objectif est de permettre l’investissement et de garantir l’épargne. Cette intention est louable. Tous les citoyens imprégnés d’opinion répètent bêtement que grâce à cette politique, leur épargne est protégée. Oui, sauf que dans le calcul de l’inflation, le coût du logement, en location ou en accession, n’est pas comptabilisé. Etrange, n’est-ce pas ? Le résultat, c’est que le ménage qui a commencé à épargner en 2000 pour acheter un logement, vu l’augmentation de l’immobilier, a vu son épargne fondre de 30 % au moins. Evidemment, si on calcule sans tenir compte de l’immobilier, l’épargne de ce jeune couple est restée stable et s’est même accrue. Grâce aux 3000 euros épargnés entre 2000 et 2002, il peut s’acheter cinq PC au lieu de quatre.

Q : Mais est-ce l’essentiel, ces considérations matérielles. Comment situes-tu ton National-Capitalisme dans une échelle géopolitique et temporelle ?

En vérité, comme un phénomène assez ambigu et ambivalent qui se déroule depuis les années Reagan. On peut le déplorer mais les Etats-Unis sont aux avant-poste des évolutions sociales et politique depuis, disons 1918. Le National-Capitalisme s’est durablement installé dans les années 1990. Le Nobel d’économie Maurice Allais a capté les prémisses de ce capitalisme vorace et prédateur que soi-disant Sarkozy dénonce (pour plaire au peuple) à travers quelques frasques financières de PDG voraces alors qu’il se prépare à vendre la force de travail de la France à ce Système. Sur le plan culturel, on le constate, la domination d’élites déculturées, ignares, se met en place mais là aussi, l’historien Lasch avait très bien capté ce mouvement. Il faut voir le niveau des peoples qui ont soutenu Sarkozy à Bercy. Et ce n’est que la face émergente du cauchemar culturel qui nous attend mais qui ne se produira pas car les mouvances de la contre-culture sont solides, bien qu’invisibles et inopérantes en terme politique.

Le National-Capitalisme, il est incarné par la Chine, Poutine, Berlusconi, Bush, Blair, Sarkozy. Ce système est une convention et non une fatalité. En 2008, les Etats-Unis vont sans doute basculer vers une présidence démocrate. Il y aura comme on dit une fenêtre de tir politique pour modifier la donne. Car le National-Capitalisme n’est pas le dernier terme de l’Occident. Il existe un moyen de contrecarrer la rivalité économique des Nations. Et pour y parvenir, il faut négocier à l’échelle internationale et modifier les règles financières du système. C’est possible. Je connais, comme d’autres, les moyens à mettre en œuvre.

Q : Tu y crois ?

A vrai dire, pas vraiment, je pense que 2007 est un anti-1981, du moins à une échelle nationale, en dépit de toutes ces belles résistances de la gauche. En 1981, l’atmosphère était à la discussion, l’ouverture, l’invention, l’impertinence intelligence, l’art ; en 2007, on voit les esprits se rétrécir, une nouvelle race d’hommes dotés d’œillères, corvéables, ou misérablement dominateurs a vu le jour. Les nantis ne rêvent que de se barricader. Les rapports sociaux se sont dégradés. Le calcul signe les tactiques individuelles. Sarkozy a assez bien flairé cette race d’homme. Le seul salut étant qu’il ait sous-estimé la résistance humaniste. Car telle est la clé, l’affrontement entre un peuple humaniste incarnant les valeurs de la Renaissance et toutes les spiritualités qui ont suivi, et la race des Travailleurs et Managers épris de l’ivresse nationale-capitaliste, de chiffres, de domination économique.


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27 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 2 mai 2007 11:10

    Bonjour,

    Juste une rectification, lire Simone Veil (femme politique) au lieu de Simone Weil (la philosophe).

    Merci à la correctrice de bien vouloir corriger cette erreur


    • Lavande & Coquelicots Pierce 2 mai 2007 17:29

      « les Nations sont des territoires gouvernés par des Etats »

      Je me suis arrêté là. Je n’ai pas de temps à perdre.

      D’autant que vouloir enfermet Sarkozy dans une idéologie est exactement inverse au pragmatisme typiquement gaullien qui est le sien : attaché aux valeurs de la France, résolument réformiste, et protectionniste quand nécessaire. Et absolument pas idéologue.

      Vous continuez à essayer de diaboliser Sarkozy, votre obsession est puérile.


    • aquad69 2 mai 2007 11:24

      Bonjour Bernard,

      excellente analyse, rien à ajouter, sinon que le problème n’est pas limité à Mr Sarkozy et à la France :

      le « National-Capitalisme » est en train de se développer à l’échelle mondiale, ce qui exclut qu’une puissance extérieure puisse venir nous en libérer.

      Souvenons-nous, à l’époque et une fois installé, le National-socialisme n’aurait jamais pu être renversé par des moyens internes.

      Amicalement Thierry


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 2 mai 2007 12:26

        Bonjour Thierry

        C’est ce que j’ai souligné, cette internationalisation du national-capitalisme. Pour s’en libérer, il suffit de faire le chemin inverse, autrement dit, utiliser le vote puisque les dirigeants de ce système, nous les avons élus. Reste le cas de la Chine et maintenant, la Russie qui semble redevenir ce qu’elle a été, une dictature


      • jef88 jef88 2 mai 2007 12:08

        Ce titre est une mauvaise idée...

        Le pendant de national-capitalisme c’est national-socialisme !


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 2 mai 2007 12:31

          J’avoue avoir hésité sur le titre mais je m’en suis expliqué dans le texte. Et du point de vue du sens, c’est plus productif à mon sens, ça évite d’employer néo-libéralisme, car contrairement à ce que pense, un libéralisme bien tempéré (social, équitable) est opposé au national-capitalisme. Cela va dans le sens de la force démocrate de Bayrou qui lui, est opposé à Sarkozy qui n’est pas un libéral contrairement à ce que l’on pense


        • erdar 2 mai 2007 12:18

          Bonjour,

          Bon là, je m’incline devant le professeur Dugué...

          Je dirai que c’est tout simplement rempli de lucidité et pour cela bravo.

          Sinon, j’ai juste un petit point à rajouter. Hormis le fait que l’Homme travailleur corvéable à merci est la valeur prônée par le candidat UMP (Sarko-phage *), cela sous entend qu’il sera celui d’une france qui accélèrera sa décadence et la question est à quel degré va t’il la conduire ?

          On compte sur vous pour la suite et faite attention au dédoublement de personalité...il y en a un qui vous internera volontier.

          cordialement

          Erdal

          * : jeu de mot désignant l’anthropophage d’un côté et le cocon d’une france momifiée de l’autre.


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 2 mai 2007 12:40

            « l’individu » est libre dans la mesure exacte où il est Travailleur (Jünger, p. 101)

            Question internement, j’aggrave mon cas, je suis expressionniste et en plus, j’ai inventé cette doctrine métaphysique

            http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=391&motExact=0&motcle=expressionnisme&mode=AND


          • erdar 2 mai 2007 16:14

            Professeur Dugué,

            « Question internement, j’aggrave mon cas, je suis expressionniste et en plus, j’ai inventé cette doctrine métaphysique »

            J’ai une question est ce que cette doctrine est l’inverse de la doctrine du clan Sarkophage ?

            car le résumé de votre livre dit :

            « Elle distingue l’expression tout en la reliant aux Miroirs intérieurs incarnés avec la participation du Un transcendant. »

            Dans ce cas de figure, le transcendant est l’élu, le divin omniscient où bien le divin Sarko ?

            Mais encore :

            « Si ce discours se confirme avec l’interprétation des champs quantifiés, alors le matérialisme aura vécu et s’effacera au profit d’une nouvelle conception du réel »

            Si j’ai bien compris la doctrine UMP est matérialiste et donc à l’inverse de l’expressionisme ?

            Pour ce qui est du livre, je me pose la question si c’est à mon niveau ? Si vous avez un billet expliquant l’expressionisme de manière accessible, je ne suis pas contre.

            bien cordialement

            Erdal


          • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 2 mai 2007 13:42

            Le titre n’est effectivement pas très judicieux (mais comment trouver un bon titre ?), d’autant que ce que nous propose Sarkozy est quelque chose de très ancien et de très connu : le libéralisme autoritaire expérimenté une première fois en 1775 avec la libéralisation brutale du prix du pain, qui se termina tragiquement. Il est symptomatique que les propos à cette date de Turgot et surtout de Condorcet, qui poussait son ami à une répression encore bien plus violente, et surtout à ne pas céder face à la rue, se retrouvent exactement dans les mêmes termes dans les déclarations des économistes proches de Sarko (lui-même se réservant les saillies sur l’esprit de jouissance et le refus de l’effort directement copiées du discours de Philippe Pétain du 20 juin 1940).

            http://coriolan.blog.fr/2007/04/09/les_pendus_de_turgot 2059792

            Tocqueville dénonça le despotisme économique de manière extrêmement virulente dans deux chapitres de « L’ancien régime et la Révolution », et il précise qu’il y voyait les prémices des « funestes théories »communistes, bien plus que dans Rousseau et la Convention nationale. Car le problème reste que ce « libéralisme » devrait être qualifié « d’économisme », car il n’a strictement rien à voir avec le libéralisme politique, précisément parce que l’Etat y joue non seulement un rôle policier et répressif (voir Foucault) mais parce que, même en matière économique, il est interventionniste, et ce pour une raison très simple : l’ultra-libéralisme est invivable sans un Etat fort non seulement pour le préserver des aléas démocratiques (l’économie ne souffre pas l’incertitude), mais pour le sauver, aux frais du contribuable, lorsqu’il explose en vol. Immobilier US, banques japonaises, Enron, et chez nous Crédit Lyonnais, Alsthom, demain sans doute EADS... à chaque fois les dirigeants s’en sortent (sauf Enron) après avoir empoché leurs stocks options, leur golden parachute et leurs retraites de maréchaux vaincus et capitulards (Forgeard) et c’est le contribuable qui est un peu plus sollicité pour boucher un trou qu’il n’a pas creusé.

            Ce système est donc non seulement immoral, il est totalement obscène. Et, d’Arlette Laguiller à Jacques Chirac en passant par nos deux derniers papes, tout le monde est bien d’accord là-dessus. Le grand mystère est qu’il ne soit pas encore mis à bas... Mais avec l’élection probable de Sarko, on peut s’attendre à une nouvelle Guerre des farines. Et après 1775 vint... ?



            • JoHo JoHo 2 mai 2007 13:42

              Salut Bernard,

              On se croise sur d’autre fils de discussion NRVées ( smiley) et j’avoue que tu as bien fait de changer le titre que tu avais en tête la première fois...

              Ceci étant dit, très bon article car très synthétique (et donc effrayant !). Tu résumes parfaitement ce que j’essaye de faire passer modestement auprès de mes proches : le danger, pour ne pas dire l’inanité, de vouloir diriger un pays comme une entreprise (quand tu dis « l’Entreprise France »).

              Sans vouloir trop m’apesentir sur mon vécu personnel, j’ai travaillé plusieurs mois dans une usine Toyota pour échapper quelques temps au RMI (seul revenu que j’ai pu trouver après mes années d’études en Histoire de l’Art - Archéologie Médiévale...) et ce que j’y ai vu de « management » moderne, appliqué à un pays, me fait froid dans le dos : pression incessante, cadences sans cesse accélérées, productivité en hausse constante sans aucune répercussion sur le salaire, recours aux intérimaires (dont moi, donc), syndicats bloqués, sécurité paranoïaque, culture outrée de l’entreprise à la limite de l’endoctrinement, etc. Youpi. smiley

              @+


              • Marc P 2 mai 2007 13:45

                Bonjour,

                Un peu de Dugué, un peu de G Ayache, on a l’impression d’y voir plus clair et on en vient à se croire intelligent...

                Il fût intéressant qu’un spécialiste éclairé justement nous exposât la relation singulière (qui n’a rien de déshonnorant au demeurant) du Hongrois avec la valeur travail ; en effet il y a quelque chose d’un peu « chinois » -façon Attila dont on sait qu’il fut en réalité élevé dans une culture très latinisée ...

                Je crains que nombre de soutiens de NS comme les US, les GB et autres chinois sont dans une culture subie, ne maîtrisant pas d’où ils viennent, où ce qu’est l’autre ou le non-moi (non-nous), ils sont le jouet de la fatalité et du destin, de la mécanique la plus aveugle de l’histoire , de l’économie, bref le dollar et l’euro décident pour eux... NS dans sa conversation avec Onfray trouvait dérisoire et désapprouvait, la formule « connais-toi toi même », on imagine pourquoi....

                Cependant ne nous voilons pas la face, l’élite normalienne ou pas, intellectuelle, de gauche comme de droite de notre pays, par son arrogance, son sectarisme, son quant à soi et souvent son ethnocentrisme, son mépris condescendant ou son apitoiement inopérant pour les masses les jette dans les filets de NS. La « fracture » n’est pas seulement économique ou sociale, il y a une fracture intellectuelle et du sens, pas de continuum entre la pensée des philistins soutiens de NS et celle des élites qui savent pour les autres...

                Merci à B Dugué, G Ayache, Marsu et quelques autres qui sans relâche travaillent à ce continuum...

                Marc P


                • tub 2 mai 2007 14:11

                  Plutot intéressant, un regret cependant : « les historiens savent que l’accession d’un extrémiste au pouvoir a été causée par deux facteurs ».

                  Trop simplificateur à mon goût. Les historiens savent que c’est l’addition d’une multitude de facteurs qui explique l’arrivée au pouvoir du nazisme, et heureusement, parce que si : crise + incurie = nazisme, alors on est mal...

                  Du coup, le parallèle sonne un peu creux. D’ailleurs vous avouez vous même : « Certes, cela rien à voir mais... »

                  Pour le reste, c’est quand même plutôt bien vu.


                  • maxim maxim 2 mai 2007 14:13

                    ce que je constate aujourd’hui ,c’est que tous les debats s’essoufflent .... il ny a qu’à voir le nombre de reactions à l’heure à laquelle nous conversons .....

                    quelque soit le contenu d’un article à teneur politique d’ailleurs,tout le monde attend impatiemmment ce soir ....

                    j’irai meme presque à parier que les jeux sont faits .....


                    • GRL GRL 2 mai 2007 14:31

                      Merci à toi Bernard Dugué , cet article , plus que tout autre , me réjouis . T’as analysé la situation , tu vois , j’en suis sur , et tu le racontes tres bien. Je souhaite que d’autres te lisent et réflechissent.

                      Allez , dans l’idéal j’aurais aimé savoir comment tu ressentirais la réaction populaire à une éléction de Sarkozy dans les mois qui suivent ? Quelle vision en as tu ?


                      • LE CHAT LE CHAT 2 mai 2007 15:41

                        salut bernard , très bien ton article sur le nationalo-sarkozysme ! smiley

                        je ne regrette pas mon vote nul quand je vois avec quel empressement les français on plébiscité ceux qui les entubent depuis si longtemps ....


                        • dan 3 mai 2007 17:38

                          Article pompeux et tendancieux.L’auteur n’est qu’un bobo,intello de pacotille,ennemi de la Nation car adepte mondialiste du capitalisme sans frontière et sans contrôle.La nation,née de la Révolution française,est le cadre nécessaire de la souveraineté du peuple par le moyen de l’état qui officie la justice pour tous et le respect de la liberté de chacun.D’autre part dénoncer le travailleur au profit des parasites de toutes sortes c’est faire l’apologie de l’esclavagisme,ce qui n’est pas étonnant pour l’apotre du libéralisme sans controle où règne la loi de la jungle.


                          • lyago2003 lyago2003 3 mai 2007 20:24

                            En effet, il faut choisir entre l’action démago pour péréniser le pouvoir en place (du discours « karcher anti racaille » pour plaire aux électeurs FN au discours démocrate « rassembler... » pour plaire aux électeurs centristes ou gauchistes) et l’action démocrate avec un discours honnête et clair... Il faut choisir entre la poudre aux yeux « Français, le travail vous sauvera ! » d’un homme qui se dit neuf et qu’on a vu gouverner : C’était bien le voyage payé par les contribuables des agents dits méritants sur l’initiative de NS ???? ( les autres travaillaient...les méritants étaient en grande partie les mieux vus parce que les plus prêts à s’exercer aux ronds de jambe) ? ça c’est de l’action efficace !!! ça c’est du vrai changement !!! ça c’est de l’encouragement au travail !!! Peut on être dupe à ce point ?????


                            • freedom2000 freedom2000 3 mai 2007 23:03

                              A méditer :

                              La Presse Suisse regarde la Presse française muselée Mainmise sur la presse tricolore - LIAISON DANGEREUSE

                              Depuis 2002, NS a placé des hommes à lui dans presque toutes les rédactions parisiennes, dans la presse écrite comme dans la presse audiovisuelle Les Français ne connaissent pas la société audiovisuelle ETC (Etudes, techniques et communication). Pourtant, ils ne cessent de voir ses productions à la télévision. C’est cette entreprise, appartenant à l’UMP, qui filme leur et qui ensuite « vend » (ou plus souvent donne) ses reportages aux chaînes de télévision françaises. Le plus grave, ce n’est pas que NS organise ses propres reportages, mais que les télévisions acceptent ce procédé car il leur fait économiser de l’argent.

                              Pourquoi se gêner ? La société ETC jouit d’une excellente réputation professionnelle, elle offre des images parfaitement maîtrisées, avec des caméras face à la tribune, sur les côtés, et survolant la foule. NS a même organisé le retour de Cécilia, son épouse, au domicile conjugal.

                              Son photographe a pris soin de prendre les clichés à distance afin de faire croire qu’il s’agissait de photos volées par un paparazzi... Rien d’étonnant à cela. Comme le rappelle Frédéric Charpier dans son livre « NS. Enquête sur un homme de pouvoir » (1), l’actuel ministre de l’Intérieur avait imaginé un temps devenir journaliste.

                              Maire de Neuilly, dans la région parisienne, et président des Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France, NS a courtise de longue date les patrons de presse, qui sont souvent ses administrés, comme autrefois Robert Hersant, propriétaire du Figaro et notamment 30% de la presse française, et aujourd’hui Martin Bouygues, le patron de TF1, dont le journal télévisé est regardé par 8 millions de personnes (on pourrait d’ailleur dire SarkoTV...).

                              « Il est non seulement l’ami des patrons de presse, mais il est aussi l’ami des rédacteurs en chef et des chefs des services politiques qu’il appelle très souvent au téléphone.

                              NS s’est aussi constitué une cour de sans-grade qui espionnent pour lui à l’intérieur des rédactions, recevant en compensation des informations exclusives ou des promesses de promotion », raconte un enquêteur connu de la presse parisienne.

                              Le climat est devenu tellement étouffant que ce journaliste demande non seulement que son nom n’apparaisse pas, mais que son journal ne soit pas mentionné non plus. « Je suis contraint de me méfier de mes propres collègues », déplore-t-il (belle notion de la démocratie "Big Brother). Ministre de l’Intérieur, à la tête de deux services secrets, la DST et les Renseignements généraux (RG), NS est un homme tout-puissant.

                              Alors que ses « amis » journalistes ont étés abreuvés de scoops sur la délinquance ou sur le terrorisme, les autres rédacteurs se retrouvent au pain sec : les policiers ne leur parlent plus. Pire, ils découvrent que les Renseignements généraux ne font pas seulement des enquêtes sur les collaborateurs de SR, comme Bruno Rebelle, ancien directeur de Greenpeace. Mais qu’à l’occasion, ils s’intéressent aussi à la vie privée des rédacteurs un peu trop à gauche.

                              « Un proche de NS vous appelle au téléphone et lâche le nom de votre maîtresse, menaçant de le faire savoir à votre épouse si vous ne devenez pas davantage conciliant avec le candidat de l’UMP », s’étrangle un journaliste du Figaro. Un proche de NS que Karl Laské, journaliste à Libération appelle carrément « le lanceur de boules puantes ».

                              Le livre à charge intitulé « NS ou le destin de Brutus » (2), écrit par plusieurs journalistes parisiens sous le pseudonyme de Victor Noir, s’est vendu à plus de 25 000 exemplaires. Il est réédité en livre de poche.

                              NS propulse les ventes de par sa médiatisation « On montre du doigt le magazine Le Point pour ses 10 couvertures consacrées à NS ces derniers mois. Le problème, c’est que ces 10 couvertures ont bien vendu.

                              Les journalistes qui ne sont pas sarkozystes ne peuvent pas reprocher ce choix journalistique à leur direction », souligne François Malye, président de la Société des rédacteurs du Point.

                              PARIS - IAN HAMEL 27 janvier 2007


                              • freedom2000 freedom2000 3 mai 2007 23:49

                                Pour ceux qui l’ont oublié ou l’ignorent encore :

                                http://www.lexpansion.com/art/6.0.64092.0.html

                                qu’en pense le frèrot ?


                                • Gilles Gilles 4 mai 2007 10:48

                                  Excellent article. Même en étant pas forcément en accord avec tous les points avancés, ou du moins sur la manière de les présenter, pour une fois il faut reconnaître que la barre a été surrélevée par rapport au niveau des débats de la présidentielle.

                                  Quelques remarques :

                                  « Le seul salut étant qu’il ait sous-estimé la résistance humaniste. »

                                  Êtes vous sûr ? Il me semble que les professions intellectuelles non productives de richesses matérielles directes sont quelque peu dévalorisées par Sarkozy, voir carrément stigmatisées (cf Mai 68). Les profs, les chercheurs du CNRS, les sciences sociales ne sont plus en odeur de sainteté à l’UMP, ou encore, la préférence accordée à la recherche appliquée au détriment de la recherche fondamentale. Du coup, suivant cette propagande le naïf inculte de base, tel Dan, part en croisade contre ces satanés « bobo,intello de pacotille » (je cite Dan). Ne va t-on pas assister à une recrudescence de la chasse au « bobo » qui pense par la « droite décoompléxée » dans les années à venir ? L’enseignement des idées ne sera t-il pas encore plus liquidé au profit de l’enseignement « professionnel » (c’est déjà le cas puisque l’idée que l’objectif principale, voir unique, de l’éducation est de préparer au monde du travail est promue) ? Je le crains !

                                  « Autant aider l’électeur à savoir pour quoi il vote. »

                                  Objectif louable. A écouter les candidats et les débats les entourant j’ai nettement l’impression que l’on décourage l’électeur à juger la compétence d’un candidat en matière économique et sociale sur la profondeur de son raisonnement, sa faculté de penser les orientations pour aprés demain. Il suffit juste de faire croire que l’on maîtrise l’aspect comptable et pouvoir sortir des CHIFFRES (qu’ils soient vrais ou faux d’ailleurs) pour apparaître comme « Homme d’Etat » compétent. Ce qui donne des débats neu-neus duquel les idées, les projections, les thèmes internationaux sont absents ou présentés sommairement et toujours trés superficiellement, et où la mondre erreur de chiffre donne matière à l’adversaire pour décridibiliser le candidat. Et ça marche, voir l’opinion des français sur le contenu du débat Ségo/Sarko.

                                  Bref, le débat politique en France (et ailleurs) tombe bien bas. En regardant un pays avant-gardiste de l’autre coté de l’Atlantique, je me dis que la démocratie c’est fini (au sens où les citoyens choisissent en toute connaissance de cause les orientations politiques). Electeurs et élus semblent en voie d’ignardisation à grande vitesse. Le politique aculturel régnera en maitre grâce à la vacuité qu’il promeut de plus en plus..... jusqu’au prochain sursaut, dans 20-30 ans quand l’opinion réalisera enfin que le cocktail Désordres climatiques plus visibles/Manque d’eau/Pollution/Pauvreté/Migration/Surpopulation nuira gravement à leur bien être, voir à la survie de la civilisation. Là ils se diront, il faut changer notre systéme et à l’échelle mondiale. En auront-ils encore la possibilité ?


                                  • dan 4 mai 2007 15:01

                                    Salut !c’est le naïf inculte de base qui parle----------Aujourd’hui et depuis quelques décennies,les journalistes dans sa très grande majorité ( disons plus de 90%)ont pris la place des hommes politiques,se prenant même pour le ministre de la justice,le ministre de la police ,le ministre de l’éducation,de la défense,des affaires étrangères et même des droits de l’homme,de la morale et de la vertu,aidés pour cela par des bobos,intellos de pacotille,pseudo-sociologues,pseudo-philosophes mais authentiques sophistes mais aussi causés par des politiciens médiocres incompétents ou faux politiciens.Ces journaleux et bobos font tout pour faire accéder au pouvoir des politiciens médiocres,incompétents,faibles et sans caractères pour pouvoir continuer à prendre leurs places et leurs rôles usurpateurs et ainsi régner en maître.C’est pourquoi ils ont peur ou se méfient de Sarko qui a du caractère.


                                    • dan 4 mai 2007 15:49

                                      J’ajoute,que c’est la même chose pour les juges,ils ont tendance aussi de prendre la place des politiques.Ils faut remettre et les journalistes et les juges à leur place,ils doivent obéïssance et se soumettre aux politiques tout en étant impartiaux et objectifs et précisément pour en être ainsi, c’est seulement comme cela qu’ ils rempliront leur rôle et honoreront leur métier.L’indépendance des juges et des journalistes signifie seulement l’impartialité,l’objectivité et l’honnêteté et non la coupure,l’opposition et la désobéïssance au politique.


                                      • Gilles Gilles 6 mai 2007 11:22

                                        T’as raison Dan ! Tous des pourris, les juges, les journalistes, les éducateurs, les associations. Tous veulent monopoliser le pouvoir politique et imposer une république boboïsée-maoiste, c’est une évidence.

                                        Vivement que Sarko nous balance claque le clapet de cette engeance et s’occupe lui même de rendre d’arrêter les gens, la justice, diffuser la vérité officielle !

                                        Mais fait gaffe...ne te retrouves pas au mauvais moment au mauvais endroit car c’est toi qui pourrait finir au gnouf, et sans personne pour pouvoir t’aider


                                      • Marsupilami Marsupilami 4 mai 2007 16:00

                                        @ Bernard

                                        Très bonne analyse. J’ajouterai que dans la configuration actuelle de la répartition des pouvoirs, seuls les Etats-Nations, qu’ils soient capitalistes ou socialistes, sont encore un peu capables de réguler les ravages de l’ultracapitalisme actionnarial, financier et mondialisé. Ça promet... ce qui me permet de souligner l’une de tes permanentes contradictions depuis quelque temps : dans presque tous tes articles pré-électoraux tu disais être au minimum hyper-méfiant vis-à-vis de l’Etat. Et puis depuis quelques temps tu lui trouves quelques charmes que je ne comprends pas (ou plutôt qui me semblent hétérogènes par rapport à tes précédentes interventions). Tu peux expliquer s’il te plaît, et même s’il ne te plaît pas ?

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