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Pourquoi l’Arabie saoudite et ses alliés veulent tuer la chaîne qatarie Al Jazeera

Rien ne garantit que la fermeture de Al Jazeera fera retrouver le sourire aux visages des Arabes ; dans ce sens qu’un sevrage brutal après 20 ans d’addiction ne fera que déprimer davantage les Arabes qui jusqu’ici n’ont pas un média de substitution d’un même niveau de qualité que la chaîne de Doha.

Avant d’apporter des éléments de réponse à cette question sur toutes les lèvres depuis le 3 juin 2017, date où le royaume saoudien et trois de ses alliés que sont le Bahreïn, les Emirats et l’Egypte, ont décrété un boycott politique et économique intégral contre leur voisin le Qatar, je tiens à préciser que ce qui été écrit dans un précédent billet sur cette affaire sans précédent dans le monde arabe reste inchangé. L’adoption de la monnaie chinoise par le Qatar dans ses exportations gazières en Chine est la principale raison du durcissement de la position des quatre frères auquel se sont joints dare-dare d’autres pays satellites comme le Sénégal, la Mauritanie, le Tchad et le Gabon…avec la bénédiction des Etats-Unis, hostiles à toute idée de nature à affaiblir la suprématie du sacro-saint billet vert. Dans cet article notre propos traite exclusivement de la plus sensible des 13 demandes (car liée à la liberté d’expression) faites au Qatar par les boycotteurs, sans quoi aucune levée du boycott n’est envisageable ; d’ailleurs juste après l’expiration ce mercredi de l’ultimatum de 10 jours prorogé de 48 heures, le ministre des affaires étrangères saoudien Adel al-Jubeir a déclaré publiquement à ce sujet que le boycott durera jusqu’à ce que l’Etat du Qatar (qui a rejeté les 13 requête en les jugeant d’ « irréalistes ») change sa position en mieux. L’une de ces 13 demandes est la fermeture de la chaîne de télévision Al Jazeera. Une exigence qui n’est pas nouvelle ; puisque la chaîne qui émet depuis Doha, depuis la première moitié du milieu des de la décennie 1990, a maintes fois fait l’objet d’une levée de boucliers de la part de moult pays arabes gênés ou indisposés par la liberté du ton de celle que d’aucuns surnommaient « la CNN arabe ». L’Egypte est le premier d’entre ces pays à ne pas avoir en odeur de sainteté la chaîne satellitaire qatarie. Sous le régime actuel du maréchal al-Sissi qui a renversé le chouchou des Qataris en l’occurrence le frérot Mohamed Morsi en le jetant en prison où il croupit toujours, avec à la clé des peines de mort prononcées en série et à l’emporte pièce pour le raïss déchu et ses compagnons, la chaîne a fait l’objet de brouillages systématiques sur Nilesat avant son bannissement sur ce satellite égyptien, toujours très prisée dans le monde arabe malgré le lancement par Doha de Eshail sat, son propre satellite pour contourner l’interdiction égyptienne. Mais la phobie égyptienne de Al Jazeera remonte à l’époque de Hosni Moubarak. « Quoi ? C’est cette boîte d’allumettes qui fait tout ce bruit ? », avait a ricané le raïss (également destitué par l’armée au profit du frérot Morsi) lors de sa première visite du siège de la chaîne qatarie à la fin des années 1990. Israël ne supporte pas non plus la chaîne Al Jazeera. Une animosité qui a muté en haine sous le cabinet de Benyamin Netanyahu. Raison : le soutien de la chaîne au Hamas et au Hezbollah libanais dans leurs guerres contre Israël. Avigdor Liberman, l’actuel ministre de la défense, saute sur l’occasion du blocus contre l’émirat gazier pour régler ses comptes avec la chaîne en la mettant sur le même plan que la « propagande nazie ». Aux Etats-Unis les ténors du parti républicain (les démocrates un peu moins) ne cachent pas non plus leur hostilité à cette chaîne, à commencer par le président himself. « The Daily Mirror annonce le 22 novembre 2005 [en pleine guerre en Irak : ndlr] à la Une que le Président des États-Unis George W. Bush a voulu bombarder les locaux de la chaîne à Doha, mais le Premier ministre du Royaume-Uni Tony Blair l’en a dissuadé.

ADDICTION

Donald Trump ne fait pas exception. Avec le bonus d’être allergique aussi aux médias de son propre pays dont CNN qu’il surnomme The FNN, The Fake News Network  ! Et comme Al Jazeera se fait passer pour la CNN arabe tout en malmenant les pays arabes alliés du parti républicain dont les pays du boycott en plus du grand ami Israël, Trump ne peut que la détester surtout que la chaîne a mobilisé d’importants moyens lors des élections présidentielles du 8 novembre 2016 en prenant nettement position pour la candidate Hillary Clinton. Sans oublier la décision de Doha de signer avec l’Iran (que l’administration Trump ne porte pas dans son cœur contrairement à Obama) un accord sur l’exploitation partagée d’un immense champ gazier. Voilà grosso modo les raisons qui ont poussé le quatuor Riyad/Abou Dabi/Manama /Le Caire à resserrer l’étau autour de Doha. En plus la raison officielle du boycott, celle de soutenir les groupes terroristes ne tient pas la route ne serait-ce que parce que Riyad fait de même et peut-être mieux. La vraie cause qui se cache derrière la demande de fermer Al Jazeera est liée aux répliques continues du méga séisme des révoltes du Printemps arabe. En off, les régimes pourfendeurs de la télé y voient une caisse de résonance et un soufflet qui ne cesse de raviver tout foyer d’incendie latent ou évanescent dans un monde arabe en surchauffe tout en cultivant la culture du nihilisme et de déprime chez les jeunes populations arabes. Pour ces détracteurs de Al Jazeera, diffuser exclusivement des informations déprimantes en jet continue et en boucle : guerres meurtrières, attentas atroces, reportages bricolés sur la vie de misère dans les quartiers populaires des grandes métropoles arabes etc. n’est pas un acte innocent ni fortuit encore moins dénué d’arrière-pensées. Le but est de provoquer chez les populations arabes un sentiment de ras-le-bol, d’exaspération et de désespoir à même de les pousser à l’explosion. Le Cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan y a fait allusion dans une déclaration publique à l’issue d’une réunion du quartet boycotteur mercredi, après la fin de l’ultimatum. « Pourquoi le Qatar refuse que les Arabes retrouvent le sourire ? » s’est demandé le ministre des affaires étrangères des Emirats arabes unis. Tout est dit. Ou presque. En effet rien ne garantit que la fermeture de Al Jazeera fera retrouver le sourire aux visages des Arabes ; dans ce sens qu’un sevrage brutal après 20 ans d’addiction ne fera que déprimer davantage les Arabes qui jusqu’ici n’ont pas un média de substitution d’un même niveau de qualité que la chaîne de Doha. Amen.

http://chankou.over-blog.com/2017/07/pourquoi-l-arabie-saoudite-et-ses-allies-veulent-tuer-la-chaine-qatarie-al-jazeera.html


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19 réactions à cet article    


  • njama njama 6 juillet 2017 13:18

    Doha renvoie la balle à ses voisins arabes... non sans malice  !

    Le Qatar a répondu à ces exigences lundi dans un message au Koweït qui joue le rôle de médiateur pour tenter de mettre fin à la crise.

    Le contenu de la réponse a été dévoilé par la chaine de télévision libanaise al-Mayadeen TV. Il comprend 10 points qui renvoient la balle au camp saoudien.

    Doha est prête à baisser sa représentation diplomatique avec Téhéran, a condition que tous les pays du Golfe fassent de même. Idem pour les liens économiques, et surtout pour les Emirats arabes Unis.

    Même principe de réciprocité pour la fermeture de la base turque, en échange de laquelle les pays du Golfe devraient de leur côté fermer les bases étrangères sur leur sol.

    Et pour la fermeture de la télévision Al-Jazeera aussi, contre laquelle le Qatar a réclamé la fermeture de la chaine saoudienne al-Arabiyyat et de la chaine émiratie Sky News , en plus de la MBC et des chaines égyptiennes.

    De même cet émirat a refusé les accusations de soutien au terrorisme sans preuves, et surtout celles qui inclut des organisations non répertoriées dans la liste onusienne.

    https://french.almanar.com.lb/476782


    • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 6 juillet 2017 15:40

      @njama
      Al Manar TV est une chaîne du Hezbollah libanais, proche de Téhéran don forcément proche du Qatar

      Al Mayadeen TV a été fondée par le journaliste Ghassan Ben Jeddou, ex journaliste à Al Jazerera, qu’il a quittée à cause de sa ligne éditoriale qui lui convenait car contre le régime de Bachar Assad. Donc ce que écouter Al Mayadeen revient à écouter Radio Mollah

    • novo12 6 juillet 2017 14:03

      Personne n’a parlé des révélations du project veritas sur CNN :


      • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 6 juillet 2017 15:43

        Pour peu on accuserait Moscou d’avoir organisé la naissance de Donald Trump


        • zygzornifle zygzornifle 6 juillet 2017 15:55

          Drahi la rachètera pour 1 € ....


          • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 6 juillet 2017 17:26

            @zygzornifle
            Méchant !


          • zygzornifle zygzornifle 6 juillet 2017 15:57

            Doha renvoie la balle à ses voisins arabes...Une balle de kalasch je suppose


            • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 6 juillet 2017 16:17

              Le Quatar m’est devenu sympathique. Je HAIS tout ce que représente l’Arabie saoudite. Je suis persuadé qu’une révolte « démocratique » – dont il m’est indifférent de savoir qui l’organisera – mettra bientôt fin à cette gouvernance odieuse, un anachronisme qui est une disgrâce pour toute l’humanité. 

              Bientôt, car si ça tarde trop, le gas de Doha partira en entier pour la Chine, mais aussi bien plus des ressources de l’Iran... Notons que Total aura fait une affaire en or avec la récente entente avec l’Iran. 

              Je ne doute pas que la France ait aidé à cette transaction... et ne continue à suivre de près l’évolution del a situation dans le Golfe.... Un autre bon point pour Macron ?

              PJCA

              • Tzecoatl Claude Simon 6 juillet 2017 18:38

                @Pierre JC Allard

                Tout ce que l’on constate, c’est que la géostratégie saoudienne inféodée aux intérêts US est un échec permanent, qui l’esseule :

                - wahhabisme démonté indirectement par Walter/Galles ;
                - régime chiite en Irak ;
                - régime alaouïte, donc le plus laïc, maintenu dans son rôle d’intégrateur, en Syrie ;
                - perte du petit frère qatari ;
                - enlisement yéménite ;

                N’étant pas très favorable aux révolutions oranges comme Mr Allard, synonymes d’échecs sociétaux patents, l’Arabie Saoudite aurait très certainement l’audace de revoir ad minima sa copie geostratégique : celle de la Suisse, par exemple.



              • Layly Victor Layly Victor 8 juillet 2017 11:11

                @Pierre JC Allard

                Le Qatar, qui a financé et organisé (avec ses amis hollandais) le meurtre de milliers de Chrétiens, Alaouites, Yazidis et autres, vous est devenu sympathique !
                Depuis que j’ai lu des livres sur le goulag, Hitler m’est devenu sympathique. Depuis que j’ai lu des livres sur la shoah, Staline m’est devenu sympathique. Quelle folie et quel désarroi !
                Les massacres des Chrétiens Coptes, sous la direction des frères musulmans inféodés au Qatar, c’est éminemment sympathique !
                C’est l’herbe ou le pastis qui guident votre pensée ?

                Je suis persuadé qu’une«  révolte démocratique » mettra fin à la gouvernance odieuse des princes de Monaco. A cet effet, avec des copains, j’ai fondé le parti communiste de Monaco. Marx a prédit notre victoire prochaine.

              • agent ananas agent ananas 6 juillet 2017 21:37

                Ce n’est pas Al Jazeera qui devrait être fermée, mais la chaîne saoudienne Al Arabiya qui véhicule l’idéologie rétrograde moyenâgeuse wahhabite et son corollaire violent.


                • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 6 juillet 2017 21:47

                  @agent ananas

                  Ou les deux


                • Tzecoatl Claude Simon 6 juillet 2017 23:28

                  Ca fait bizarre quand même de reprendre certains objectifs de Bush, objectés par Blair, tout deux complices de la seconde guerre d’Irak.



                • candide 7 juillet 2017 14:30

                  @agent ananas

                  Ou aucun des deux !

                  C’est normal qu’un état ai une chaine officielle, il faut communiquer avec la population !

                  Une chaine de TV, c’est aussi un parc de véhicules de transmission et de satellites.

                  Un élément de souveraineté.

                  ++

                • njama njama 9 juillet 2017 20:28

                  L’analyse de Thierry Meyssan est intéressante pour comprendre un revirement qu’il explique par la volonté US, des Séoud, de l’Égypte d’en finir avec les Frères musulmans, eux-mêmes soutenus par le Qatar, l’Iran, la Turquie lesquels sont par principe islamique hostiles à une guerre entre sunnites et chiites.
                  Or Ryad soutient de plus en plus Israël qui fait de l’axe (chiite) Hezbollah - Damas - Bagdad - Téhéran son ennemi, ceci expliquerait cela ... une histoire d’alliances politiques pour une influence régionale

                  Islam et cléricalisme au Moyen-Orient élargi
                  [......]
                  Le parti politique des Frères musulmans a été reconstitué, en 1951, par les services secrets britanniques sur les ruines de l’organisation homonyme d’Hassan el-Banna. Il est la matrice du terrorisme dans le monde musulman, ayant formé la totalité des chefs des organisations terroristes, d’Oussama Ben Laden à Abou Bakr al-Baghdadi. Ce parti politique et ses organisations armées travaillent en collaboration avec les puissances impérialistes. Il n’y a rien de religieux là dedans.

                  Il importe de comprendre que les Frères musulmans et leurs organisations jihadistes, Al-Qaïda et Daesh, ne sont pas des musulmans radicalisés ainsi qu’on aime à le prétendre en Occident. Il s’agit de mouvements politiques et non pas religieux. Le fait qu’ils citent à longueur de temps des passages du Coran n’en fait pas des religieux. Ce sont juste des cléricaux.

                  Le revirement contre le « printemps arabe » a débuté, en juin 2013, en Égypte où 33 millions de citoyens ont défilé durant cinq jours contre la dictature du Frère Mohamed Morsi et pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel par l’armée. La totalité —sans exception— des partis politiques et des organisations religieuses s’est unie autour de l’armée contre les Frères musulmans, c’est-à-dire pour la laïcité et contre le cléricalisme. Dans les mois qui suivirent, le chef des armées, le général Abdel Fattah al-Sissi, qui ambitionnait d’être élu président, transmit à l’Arabie saoudite des documents saisis au siège des Frères. Ils attestaient que des membres de la Confrérie préparaient depuis le Qatar un renversement des Séoud. La réponse de Riyad ne se fit pas attendre : arrestation de quelques membres de la Confrérie en Arabie, attentats au Qatar et soutien inconditionnel à l’élection du général al-Sissi.

                  La situation des Séoud était d’autant plus compliquée que
                  - toute la Confrérie n’était pas impliquée dans le complot ;
                  - que, depuis 1961, ils étaient les sponsors de la Confrérie via la Ligue islamique mondiale ;
                  - et que leur régime était adossé au wahhabisme, donc clérical comme les Frères musulmans.

                  Les Séoud donnèrent carte blanche aux Nayef pour réprimer les putschistes et rétablir l’ordre. Ils agirent comme ils l’avaient fait en 1990 lors de la révolte des sourouristes. À l’époque, un leader des Frères musulmans, Mohammed Sourour, était parvenu à convaincre des wahhabites saoudiens de prendre le pouvoir. Il fallut cinq ans pour vaincre la rébellion [1].

                  C’est ce passé qui a ressurgi lorsqu’en mai 2017 le président Donald Trump est venu à Riyad sommer les puissances musulmanes d’en finir avec les Frères musulmans. Les Séoud ont décidé cette fois de réagir en rompant non seulement avec la Confrérie, mais en abandonnant l’islam politique. Que l’on comprenne bien : le fait de prendre le parti de la laïcité ne change en rien celui d’être fondamentaliste, salafiste. La monarchie du roi Salmane se trouve dans la même position que la monarchie française de Philippe le Bel. Pour accompagner cette évolution décisive, le conseil de famille des Séoud a accepté par 31 voix contre 4 de préparer l’abdication du roi Salmane, de mettre fin à la règle adelphique de succession au trône, de sauter deux générations et de désigner le prince Mohammed ben Salmane comme son prochain roi.

                  De leur côté, le Qatar et la Confrérie se sont immédiatement rapprochés de la Turquie et du Pakistan. Surtout, ils ont fait alliance avec l’Iran, dont ils combattent encore les Gardiens de la Révolution sur les champs de bataille syrien et yéménite, mais dont le gouvernement de cheikh Rohani partage leur conception cléricale de l’islam.

                  Ce retournement de l’Iran met en évidence l’opposition entre son pouvoir politique et son pouvoir militaire. Il s’appuie sur le pacte conclu entre Hassan el-Banna, le fondateur de la première Confrérie des Frères musulmans, et le jeune ayatollah Khomeiny. Un pacte selon lequel les Frères ne lanceraient pas de guerre de religion entre sunnites et chiites, engagement qui a volé en éclats avec Daesh. Surtout, il s’appuie sur les ambiguïtés de la Révolution de 1979, à la fois mouvement laïque anti-impérialiste et processus identitaire clérical, et sur l’évolution de la fonction du Guide Ali Khamenei, à la fois leader de la Révolution mondiale et politicien local chargé des équilibres entre factions.

                  Au vu des treize exigences transmises par l’Arabie saoudite et l’Égypte au Qatar, il est peu probable que le conflit entre laïques et cléricaux se résolve rapidement. La question se pose de savoir si les Occidentaux comprendront ce qui se joue actuellement dans le « Moyen-Orient élargi ». Eux qui présentaient le président Ahmadinejad comme un clérical, eux selon qui le Frère Morsi n’avait pas truqué son élection et avait été renversé par un coup d’État ; eux qui prétendent que la Libye et la Syrie n’ont pas été attaquées de l’extérieur mais ont été le théâtre d’une révolution démocratique. À force de se mentir, on perd contact avec la réalité.


                  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 9 juillet 2017 21:42

                    @njama

                    Intéressant.


                  • njama njama 9 juillet 2017 23:40

                    @Abdelkarim Chankou

                    de où nous sommes, nous ne percevons pas toujours toutes les perspectives (nous avons trop souvent tendance à l’oublier, hélas)...
                    L’article de Meyssan m’a surpris ... pour un peu je me serais tapé sur le front en me disant « Euréka » ... « mais bon sang mais c’est bien sûr ! »

                    et je crois bien qu’il y a une bonne part de vrai dans son analyse ... de même que sur les incertitudes exprimées dans sa conclusion  :

                    La question se pose de savoir si les Occidentaux comprendront ce qui se joue actuellement dans le « Moyen-Orient élargi ». Eux qui présentaient le président Ahmadinejad comme un clérical, eux selon qui le Frère Morsi n’avait pas truqué son élection et avait été renversé par un coup d’État ; eux qui prétendent que la Libye et la Syrie n’ont pas été attaquées de l’extérieur mais ont été le théâtre d’une révolution démocratique. À force de se mentir, on perd contact avec la réalité.

                    Comprenons-nous au juste ce qu’il se passe là-bas ?
                    That’s the question et le mérite de votre article de poser la question ...

                    Bien à vous, et renseignez-nous encore de ce que vous percevriez de cette actualité qui est malheureusement belliciste et pas pacifique sous ces latitudes moyen-orientales ...


                  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 10 juillet 2017 03:25

                    @njama
                    Tout dépend de l’angle de vue, en effet


                  • njama njama 10 juillet 2017 17:52

                    @Abdelkarim Chankou

                    C’est à dire qu’il n’y a pas à priori d’évidence à voir que l’Iran est proche au plan idéologique islamique des Frères musulmans confrérie supposée sunnite, alors que ce pays est souvent présenté comme chiite. D’où dans cette inattendue redistribution des influences l’association Qatar, Turquie, Iran pour contrer son isolement suite l’ultimatum de Ryad, Égypte, Bahrein et émirats.

                    Il me semble que Meyssan se trompe de personne quand il parle d’un pacte entre Hassan al Banna (assassiné en 1949) et Khomeiny. 

                    L’ayatollah Khomeiny  était héritier spirituel de  Navvab Safavi (1924 - 1955) fondateur du mouvement Fadayan-e Eslam (les Fedayin de l’Islam), responsable de plusieurs assassinats politiques, condamné à mort et exécuté le 25 décembre 1955.

                    En 1954 Savafi se rend au Caire à l’invitation de Sayyid Qutb (exécuté en 1966), théoricien du Jihad armé et prédicateur des Frères musulmans égyptiens. Safavi a lu tous ses livres et ils partagent de nombreuses idées dont celle de réislamiser leurs sociétés. La tendance dans les sociétés moyen-orientales était alors au nationalisme et au sécularisme. À la fin de ce séjour Safavi et Qutb fusionnent leurs organisations et désormais en Iran les Fedayin de l’Islam seront appelés Ikhuan al-Muslimin (les Frères musulmans). C’est la raison pour laquelle les idées de Sayyid Qutb (traduits en persan par Ali Khamenei) se retrouveront dans les fondements de la Révolution islamique. 

                    "Son organisation des Fadayan-e Eslam, devenue Ikhuan al-Muslimin, lui survivra et prendra pour guide l’ayatollah Khomeini. Cela donnera une légitimité religieuse traditionnelle au mouvement, tandis que les disciples de Safavi apporteront à Khomeini tout le bagage doctrinal de la Confrérie égyptienne, au premier rang duquel les écrits et thèses de Sayyid Qutb [3]."

                    (source Wikipedia Navvab Safavi)

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