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Les commentaires de Texier M



  • Michael Texier 7 novembre 2007 10:57

    Mademoiselle,

    J’ignore quelles sont vos sources et comment vous pouvez estimer que la mise en application de la loi du 10 août va conduire à une augmentation des frais d’inscription de cette nature.

    En réalité, la lecture du texte indique clairement que les articles de la précédente loi en vigueur n’ayant pas subis de modification restent en application. Ceci implique que celui concernant les droits d’inscription demeure en l’état. Il précise en particulier que le montant des droits d’inscription est fixé par décret ministériel et ne peut donc faire l’objet d’une augmentation décidée arbitrairement par les universités autonomes sans l’accord du ministère.

    En revanche, la possibilité de multiplier les sources de financement (ce qui est très différent d’une privatisation comme il est parfois colporté ici ou là) devrait au contraire permettre d’augmenter significativement le budget des universités sans s’accompagner d’une hausse substantielle des droits d’inscription. Contrairement à vous, je pense que cette loi vous garantie un maintien du montant des droits d’inscription à des valeurs raisonnables.

    Prenez garde de ne pas limiter vos sources à un seul son de cloche qui bien souvent vise à instrumentaliser un monde étudiant facilement enclein à se révolter. Croyez moi, vous avez 2000 raisons de vous révolter contre le système universitaire tel qu’il fonctionne actuellement mais ne vous trompez pas de combat car vous risquez de vous tirer une balle dans le pied.



  • Michael Texier 14 octobre 2007 21:21

    @ l’auteur, Vous faites une analyse intéressante de la situation actuelle du CNRS en essayant notamment de discuter des critiques formulées à son encontre de façon objective. En dépit de cette volonté d’objectivité dont votre texte témoigne, je porte un regard contradictoire sur quelques points que vous avez évoqués.

    Ainsi, vous débutez votre article en attribuant à N. Sarkozy la volonté de remettre en cause du dispositif de recherche. A ma connaissance, ses annonces successives sur ce thème ont été formulées de manière différente : au cours de ses différentes allocutions, je l’ai entendu dire qu’il souhaitait moderniser le dispositif de recherche, CNRS compris. Vous avouerez que la nuance est lourde de signification.

    Vous décrivez ensuite le CNRS comme le premier opérateur de recherche en France. Vous vous référez pour cela aux effectifs et au nombre de publications. Permettez-moi de préciser qu’en terme d’effectifs, l’Université est le premier employeur devant le CNRS puisqu’elle emploie plus de 63000 enseignants-chercheurs accompagnés de plus de 50000 IATOS et personnels d’encadrements. Toutes ces personnes participent aussi activement à la recherche française. Je ne fais pas non-plus le décompte des personnels des différents organismes de type EPST car la liste serait longue. Résumer la recherche à celle menée par le CNRS est à mon avis un raccourci plutôt rapide.

    L’argument invoquant le nombre de publications pour juger de la qualité de la recherche effectuée n’est pas un critère fiable si l’on tient compte du rapport publications sur le nombre d’ETP (équivalent temps plein) sachant qu’un chercheur CNRS est employé pour effectuer un service consacré à 100% à son activité de recherche ce qui n’est pas le cas des enseignants-chercheurs qui sont à 50% (ils cumulent une activité de recherche avec celle d’enseignement). En tenant compte de cet écart, on observe que la production scientifique des chercheurs CNRS est du même ordre que celui des enseignants de l’Université. Je précise en outre qu’actuellement la très large majorité des chercheurs CNRS appartiennent à des unités mixtes de recherche (UMR), c’est à dire dans des laboratoires où CNRS et universitaires travaillent de concert. Ainsi lors de la publication d’un article, le CNRS apparaît toujours comme organisme associé quelle que soit l’université associée. Les statistiques donnent alors un éclairage erroné sur la contribution réelle des universités à la recherche française. En réalité, l’honnêteté devrait pousser à admettre que l’essentiel de la recherche est menée par les doctorants. Etudier la répartition des effectifs entre les différents organismes pourrait permettre d’estimer la contribution de chacun, même si elle ne présente pas un grand intérêt à mes yeux.

    Vous faites aussi référence à Mr Trautman pour justifier d’éventuelles craintes concernant le CNRS. Bien qu’il soit un éminent scientifique, vous me permettrez de douter de son impartialité pour ce qui concerne l’analyse d’orientations stratégiques étroitement liées aux convictions politiques. J’avais déjà émis quelques réserves à ce sujet durant la campagne présidentielle (http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=23798).

    Vous soutenez également l’hypothèse que Mme Pécresse agirait au sein de son ministère dans un but intéressé ce qui à mon avis, ternit quelque peu le reste de l’article qui évitait jusque là les argumentations scabreuses.

    Enfin, concernant l’évaluation du CNRS par l’AERES, je pense contrairement à vous que c’est précisément en évitant l’auto-évaluation que l’on peut démontrer l’efficacité d’un organisme tel que le CNRS. En effet, je suis tout comme vous convaincu que le CNRS est un acteur essentiel de la recherche (mais par nécessairement le principal), mais cela n’exclue pas la nécessité de le réformer. Vous évoquiez le problème de la passivité vis à vis des profiteurs, que vous estimez à 0,5% (je pense que vous êtes très optimiste) mais qui n’est finalement pas limitée aux personnels du CNRS. Il y a également les problèmes de la rémunération, des carrières, du recrutement. Beaucoup de points méritent d’être discutés afin de moderniser le CNRS et l’action gouvernementale me semble jusqu’à présent viser seulement cet objectif.



  • Michael Texier 8 juin 2007 19:14

    Je viens de faire le calcul en tenant compte de l’amortissement et effectivement, les chiffres que vous donnez sont justes. Mea culpa. Désolé pour ma précédente remarque.

    Je suis surpris de voir que la différence avec la moyenne du coût des intérêts sur 20 ans n’est pas plus élevée, même pour la première année...

    Bon, cependant, d’après les déclarations de Mr Sarkozy, la mesure proposée donnerait lieu à une déduction de 20% des intérêts sur le montant des revenus imposables et non une réduction égal à 20% des intérêts du montant d’imposition. Du coup, le gain pour les revenus modestes peut-être bien plus important en permettant de changer de tranche d’imposition.

    La limitation légale du montant total des emprunts à 30% des revenus est allegrement dépassée dans de nombreux cas. De nombreux ménages sont actuellement surrendettés, bien au-dela de ce chiffre.



  • Michael Texier 8 juin 2007 17:51

    Je suis désolé mais je ne comprends toujours pas vos calculs... J’ai refait rapidement le calcul de la totalité des intérêts portant sur un emprunt de 150 000 euros sur 20 ans à un taux de 4% et en divisant ce montant par vingt je retrouve les chiffres que vous donnez. Ce montant est donc une moyenne des intérêts sur la totalité de la durée de l’emprunt. Je maintiens que votre calcul est erroné et qu’il ne tient pas compte de la dégressivité des intérêts, ce qui change considérablement le résultat lorsqu’on s’intéresse au coût sur les 5 premières années.

    Je n’ignore pas que la déduction fiscale porte sur 20% des intérêts « seulement », mais avec un calcul exact, on s’aperçoit que c’est loin d’être négligeable dans l’exemple que vous donnez. Demandez l’avis de ceux qui ont bénéficié de ce système il y a quelques années, lorsque cette mesure était en vigueur.

    Par ailleurs, il me paraît évident que l’étude de la solvabilité lors de la constitution d’un dossier d’emprunt est une forme de caution dissimulée. Vous êtes, selon vos revenus, votre propre caution. Sur ce point, vous oubliez aussi que la majorité des emprunteurs choisissent l’hypothèque comme garantie, ce qui permet très souvent de dépasser le seuil de 30% que vous évoquiez (dépassements qui sont responsables en partie du surrendettement croissant des foyers modestes). Ce seuil de 30% concerne davantage les locataires en réalité.

    Pour le calcul des droits de succession, j’aimerais que vous m’expliquiez votre méthode. Etes-vous sûr d’habiter en France ?

    Je vois que vous ne souhaitez pas discuter de la franchise ni de la TVA sociale et je comprends bien votre réticence. A ce propos, savez-vous en quoi consiste la TVA sociale ? Je devine que vous n’avez retenu du principe que l’augmentation du taux et non la diminution des charges associées conduisant à la baisse des produits nationaux et à la réduction des délocalisations... Il faut tenter de comprendre la méthode avant de rejeter systématiquement.



  • Michael Texier 8 juin 2007 16:54

    @ l’auteur,

    Sous la forme de l’humour, vous tentez de faire la démonstration que la stratégie politique proposée par l’actuelle majorité serait une tromperie. Cependant, votre texte, et naturellement l’analyse qu’il reflète, présentent certaines erreurs :

    - Vous dites ainsi que la déduction des intérêts d’emprunt profiteront davantage aux riches qu’aux pauvres, notamment à ceux qui sont déjà propriétaires. Ceci est totalement faux puisque la mesure ne s’appliquera que pour l’acquisition de la résidence principale, les « multi-propriétaires » en étant exclus de facto. En outre, la mesure étant plafonnée, cela signifie que l’aide est proportionnellement plus avantageuse pour les investissements modestes.

    - Deuxièmement vous suggérez que cette mesure ne s’appliquera pas non-plus à ceux ayant acheté leur résidence avant l’annonce de la mesure. Cela est également faux puisque, ainsi que Mr Sarkozy l’a rappelé, la loi ne sera pas limitée à ceux ayant souscris un crédit immobilier après le 6 mai, mais bien à tous ceux ayant souscrit un crédit pour l’achat de leur maison principale, quelle que soit la date d’achat.

    - Pour ce qui est des chiffres que vous donnez des intérêts d’emprunt et de la déduction fiscale correspondante, j’ignore le détail de vos calculs, mais il me semble que le calcul est largement faussé par le fait que vous donnez une valeur moyenne des intérêts calculés sur 20 ans. Or, vous n’ignorez probablement pas que les intérêts décroissent au cours du remboursement de l’emprunt. Les mensualités sont fixes le plus souvent, mais les premières mensualités sont quasi-exclusivement absorbées par le remboursement des intérêts. Le résultat est que le calcul du coût des intérêts sur les 5 premières années et la déduction fiscale correspondante doit être très largement supérieure aux chiffres que vous donnez. Cette mesure, même limitée sur 5 ans, permet finalement de couvrir une partie non négligeable des intérêts.

    - Vous évoquez le problème des cautions (solidaires ou de solvabilité) exigées par les banques pour l’achat d’une maison. Certaines pratiques de certaines banques sont en effet condamnables (notamment vis-à-vis des personnes ayant des soucis de santé) mais ne sont pas imputables à ce projet de loi concernant l’exonération des intérêts d’emprunts ! Vous associez comme cela des problèmes disjoints et créez une sorte de confusion entre les différents aspects liés à l’accession à la propriété. En outre, je vous rappelle que Nicolas Sarkozy a fait un certain nombre de propositions durant la campagne présidentielle, notamment concernant les pratiques des banques qui devaient selon lui être mieux encadrées. Votre critique sur ce point est plutôt malvenue.

    - Concernant les droits de succession, je crois ici encore que vos calculs sont inexacts. La maison évoquée a une valeur actuelle de 200 000 euros. Espérons pour votre ami que la succession n’aura pas lieu demain, mais au moins au terme du remboursement du crédit. Disons même 10 ans plus tard, vu que vous vous préoccupez de la santé du « petit dernier », cela lui laissera le temps de devenir grand. Bien, la valeur de la maison sera donc estimée dans 30 ans. Sachant que le prix l’immobilier ne cesse de croître (ces dernières années de plus de 10% par an), je pense raisonnable d’estimer que cet achat bénéficiera d’une plus value d’au moins 2% par an. Dans 30 ans, la petite maison à 200 000 euros vaudra donc environ 360 000 euros. Partagée en deux parts de 180 000 euros. Avec l’abattement de 50 000 euros dont bénéficierait actuellement chacun des enfants, cela revient à 130 000 euros chacun, imposables au taux de 20% soit 26 000 euros. On est loin des 1000 euros évoqués...

    - Pour ce qui est de la construction des logements sociaux, sachez que l’un n’empêche pas l’autre.

    Votre vision me rappelle une amusante remarque de Mme Royal qui interpellait en 2004 Mr Sarkozy suite à la proposition du gouvernement Rafarin de supprimer le lundi de pentecôte chaumé afin de financer la rénovation des maisons de retraite : Mme Royal proposait simplement d’utiliser pour cela les revenus des taxes sur le tabac. Naturellement, Mr Sarkozy lui a demandé comment elle comptait financer les dépenses précisément financées à l’époque par les taxes sur le tabac... Pas de réponse. Il n’a pas osé lui suggérer pour cela de supprimer le lundi de Pentecôte chaumé. Même chose lorsqu’elle proposa de transférer le budget du prochain porte-avion pour l’éducation nationale.

    Quelle vision étroite et simpliste !... Dans bien des domaines, la politique ne se résume pas à ne faire qu’une chose ou qu’une autre. On n’utilise pas un même budget là ou là. Les incitations à l’accès à la propriété ne sont pas incompatibles avec l’aide solidaire pour ceux qui ne peuvent pas y accéder. C’est l’ensemble des efforts conjoints qui font une politique efficace. En matière de création de logements sociaux, je vous incite à comparer les chiffres des 5 dernières années et ceux du gouvernement Jospin. Vous verrez que dans ce domaine, les a priori sont trompeurs et que la droite n’a pas de leçon à recevoir des autres formations politiques.

    - Au sujet de l’efficacité de la fonction publique, je vous conseille également d’écouter les avis de ceux qui la connaissent pour la vivre au quotidien. La réduction raisonnable des effectifs (et non la suppression d’un fonctionnaire sur deux) ne conduira pas à la dégradation des services publiques, au contraire même si cela semble contradictoire de prime abord. L’argument associant efficacité et effectifs a justement conduit à la situation que l’on connait actuellement.Voir notamment l’article :

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24979

    - Je passe sur votre critique rapide de la proposition de franchise en matière de remboursement des soins puisque visiblement le manque d’arguments témoigne du fait que votre position est davantage dogmatique que motivée par une réflexion approfondie. Nous pourrions en discuter longuement.

    Cordialement,



  • Michael Texier 30 mai 2007 18:30

    @ glop,

    Le second paragraphe a dû vous échapper... Je dénonce justement les échecs de l’université. Je suis tout à fait d’accord avec vous, il y a beaucoup à dire sur la fonction d’enseignant à l’université. Un point cependant : un Maître de Conférences a pour mission d’enseigner ET de mener une activité de Recherche. Certes, certains oublient ce point. Mais la plupart des MdC le font avec passion et ne comptent pas les heures. Pour ma part, et je reste presque tous les jours au laboratoire jusqu’à des heures où la plupart des salariés, même dans le privé sont rentrés chez eux. Il faut savoir être critique, en premier lieu avec soi-même, mais il ne faut pas être injuste.



  • Michael Texier 30 mai 2007 18:19

    @ Ronny, Je vous remercie de votre commentaire très argumenté. Permettez-moi cependant de répondre sur quelques points :

    Vous donnez avec beaucoup de détails les chiffres correspondant aux évolutions d’effectifs dans les différentes catégories de fonction publique et vous procédez à une analyse de ces évolutions selon la nature du contrat et l’origine de ces embauches (décentralisation, etc...). Votre analyse est probablement plus précise que la mienne, mais mon objectif n’était pas d’identifier les secteurs ayant bénéficié de ces créations de poste, ni de limiter mon propos aux seuls fonctionnaires. L’évolution des effectifs à laquelle je fais référence permet seulement de rappeler que les gouvernements successifs ont généralement soutenu l’emploi au sein de la fonction publique au sens large. Cela ne signifie pas que toutes les administrations sont en sureffectif, mais que le manque d’effectif ne peut pas expliquer tous les disfonctionnements.

    Au sujet de la formule « De l’inefficacité, une maxime », je reconnais moi-même qu’elle est sévère, pour ne pas dire caricaturale. Bien entendu, cela ne signifie pas que les fonctionnaires adoptent cette maxime, mais que les usagers parfois peuvent le percevoir ainsi. J’aurais dû le formuler de sorte que l’ironie soit mieux perçue. Vous semblez à ce propos oublier que je suis moi-même fonctionnaire...

    Concernant l’ampleur des dépenses, je ne peux pas vous laisser dire qu’elles seraient le fait seulement des directions et ministères. Vous comprendrez que de part ma position, je ne peux pas vous donner d’exemples précis ici, mais je puis vous dire que lorsque je parle d’ampleur, je reste très très modéré. Bien entendu, il ne faut pas faire de généralités, mais certaines situations sont tout simplement irréalistes. En revanche, je confirme qu’à l’inverse, certaines dépenses anodines nécessitent des procédures invraisemblables et des formulaires à n’en plus finir. Cela illustre les incohérences du système.

    Pour ce qui est des parcours administratifs, je suis là aussi assez bien placé pour en parler. Ceux qui connaissent la situation d’un couple mixte me comprendront... Je vous assure qu’il reste beaucoup à faire concernant la simplification des démarches, même si elle a déjà commencé, ce dont on peut féliciter les administrations concernées.

    Lorsque vous évoquez la comparaison avec les pays voisins, vous semblez suggérer que je prône « moins de service public ». Ce n’est pas le cas ! Je souhaite « mieux de service public », pour les usagers et pour les fonctionnaires. Mon argument consiste seulement à dire que mieux n’implique pas nécessairement plus de fonctionnaires. J’essaye de trouver une autre explication que celle des moyens ou des effectifs.

    Vous dites qu’il est faux de dire que les propositions se heurtent à des résistances. Je reconnais que c’est la vision que j’ai. Peut-être exagérée, mais je constate que sur l’exemple de l’autonomie des universités, la réaction première de beaucoup fut l’opposition et non pas la discussion des points de désaccord.

    Vous m’accusez de conservatisme lorsque j’évoque le fait que nous autres fonctionnaires bénéficions de certains privilèges. Je ne crois pas que reconnaître une inégalité soit un conservatisme. Dans le même temps, nous avons aussi des raisons de revendiquer sur certains sujets. Mais comment faire valoir ses droits si l’on ne négocie que dans un sens ? C’est ça le conservatisme.

    Au sujet des promotions, le point est très important et vous avez raison, cela mérite d’y apporter quelques précisions. C’est un fait que pour l’essentiel, l’avancement s’effectue dans la fonction publique à l’ancienneté, ce qui est une aberration complète. Entendons nous bien, je ne dis pas que l’ancienneté ne doit pas être prise en compte naturellement, mais qu’il est contre-productif que ce soit le seul critère. En revanche j’ai eu plusieurs témoignages de personnes m’ayant déclaré que le soutien d’un syndicat était nécessaire lors du changement de corps. Bien sûr, vous n’ignorez pas que l’emploi dans la fonction publique est catégorisé en un grand nombre de corps (bien trop important d’ailleurs ce qui freine considérablement les évolutions de carrière) et que l’avancement par ancienneté se limite au changement de grade (ou d’échelon) dans un même corps. Le passage d’un corps à l’autre n’est pas automatique et il est très clairement conditionné par le soutien dont le candidat bénéficiera au sein des membres de la commission chargée de sélectionner les dossiers.

    Pour l’évaluation, vous dites qu’elle existe déjà depuis 2002. Je le sais très bien, les dossiers sont justement complétés en ce moment. Mais soyons sérieux, il ne s’agit nullement d’évaluation mais plutôt de rapports de complaisance pour la plupart. Je ne condamne pas ceux qui les remplissent car ils n’ont pas de réels moyens d’évaluation. C’est l’objet de ma critique.

    Je partage votre point de vue concernant le fait qu’il ne faut pas caricaturer les fonctionnaires par l’image de tires au flanc. Je pense au contraire que les fonctionnaires méritent mieux que cette image. Ils méritent aussi qu’on les récompense pour leur travail. Ce n’est pas « la carotte » mais une simple justice. Je n’ai nul besoin de me réconcilier avec la fonction publique, je veux au contraire la défendre, comme vous visiblement, mais avec une autre approche. Salutations.



  • Michael Texier 30 mai 2007 14:05

    Je crains que certains n’aient pas compris le but de mon témoignage. Il ne s’agit pas pour moi de pointer du doigt qui que ce soit, ni de « scier la branche sur laquelle je suis assis » bien entendu. Je ne me considère pas au dessus de mes collègues mais je fais seulement un constat effaré. J’observe comment les choses fonctionnent autour de moi et j’écoute les témoignages de mes collègues. Mon analyse n’est pas que les autres (une catégorie dont je m’excluerais naturellement) sont paresseux ou profiteurs mais la situation n’en est pas moins alarmante. En supposant que la large majorité des fonctionnaires sont des gens initialement motivés et compétents, j’en conclue que c’est le système qui est responsable de la démotivation que j’observe tous les jours. Car s’il est une chose qui est incontestable (je suis très bien placé pour m’en apercevoir), c’est à quel point de nombreux fonctionnaires (et agents de la fonction pubmlique, pour mettre tout le monde d’accord) ont perdu toute motivation. c’est un fait. Essayons de réfléchir, sans polémique et de façon sereine, à la façon de corriger cet état de fait.

    @ bozz : Je n’ai rien à ajouter à vos propos. Ils traduisent simplement ce que je vis. Je confirme qu’il est inadmissible que les Maîtres de conf’ dont je fais parti ne soient pas évalués. Je ne suis pas le seul à le penser, loin de là. Pour le reste, l’idée d’évaluatuion est pour moi indissociable de la reconnaissance, sinon elle est inutile. Je ne parle pas de sanction volontairement pour ne pas instruire la polémique mais la sanction peut aussi prendre la forme de l’absence de reconnaissance. Pour ma part, je crois beaucoup plus à la motivation qu’aux coups de baton.



  • Michael Texier 26 mai 2007 12:52

    @ maxim,

    Je suis ravi de lire un commentaire qui exprime si justement ce que ressentent je crois beaucoup d’électeurs « de droite » ne se reconnaissant pas dans la caricature que l’on fait d’eux. Il faut continuer à revendiquer qu’être de droite ne signifie pas être égïste, assoiffé d’argent ou issu d’une classe privilégiée. Ce n’est pas non-plus être dupe, naif ou sensible à des arguments prétendus simplistes et populistes. Je crois comme vous que ce qui nous rassemble c’est le sentiment que notre travail, nos talents seront les outils de notre réussite. Que la solidarité consiste à aller tous dans le même sens, à ne pas compter. Ni nos heures, ni notre peine. Rassurez vous, nous sommes nombreux à y croire. Amitiés.



  • Michael Texier 25 mai 2007 18:47

    A la lecture du titre, je devinais naturellement l’orientation de l’article. J’espérais qu’à la lecture de la suite, le contenu permettrait de débattre, de confronter les arguments, de répondre précisemment aux éventuels points de désaccord ou aux imprécisions. J’avoue qu’après seulement une vingtaine de lignes, j’ai renoncé. La réponse serait plus longue que le texte original. Il est inutile de tenter de procéder à une contre-argumentation à un tel article. C’est peine perdu. Chaque ligne est illustrée par un propos partisan, une condamnation sans justification, ou une argumentation clairement falacieuse. Les exemples sont si nombreux que la lecture du texte devrait suffire à en convaincre quiconque faisant preuve d’un minimum d’impartialité. Je ne saisis pas l’intérêt de tels articles (nombreux ces derniers temps) qui ne nourrissent aucun débat, ne participent pas à un échange d’opinions constructif mais visent seulement à exprimer une amertume manifeste. Il est nécessaire de dépassionner le débat politique et de sélectionner les articles sur la base d’une argumentation solide, tolérante et constructive. Cet article est l’exemple d’une forme de sectarisme qui asphyxie le débat et dégoute finalement beaucoup de nos concitoyens d’y participer. C’est désespérant...



  • Michael Texier 12 mai 2007 09:58

    @ l’auteur : J’ai lu avec intérêt votre réponse à mes critiques sur votre article. J’ai notamment aprécié la courtoisie de votre réponse. Nous pourrions discuter des heures j’en suis sûr car nos visions, sans être complètement opposées sur le fond probablement, ne traduisent pas la même analyse des faits et des propos. C’est, comme vous le dites, une affaire de sensibilité peut-être. Je ne pourrai pas aujourd’hui trouver le temps de vous répondre dans le détail sur des imprécisions ou des points pour lesquels j’ai une interprétation différente de la votre. Cependant, je suis sûr que d’autres sauront vous convaincre que l’électorat de Mr Sarkozy n’est ni manipulable, ni déshumanisé, ni dirigé par des intérêts différents des votres. Pouvoir en débattre est une chance, ne la gachons pas par des remarques improductives et des attaques ad hominem comme le font avec délectations certains membres de cette communauté. Il est inutile de prétendre écrire avec style si le texte ne vise qu’à gonfler son propre orgueil, voire sa prétention, sans se soucier au fond d’alimenter un échange respectueux. Cordiales salutations.



  • Michael Texier 11 mai 2007 18:57

    Très bel article en apparence. Néanmoins, j’aimerais contester à l’auteur certains de ses arguments :

    - Premier paragraphe : Une partie de l’argumentation justifiant une supposée légitime honte associée à l’élection de Mr Sarkozy repose sur le fait qu’un certain nombre de soutiens « discutables » se soient manifestés en faveur de Mr Sarkozy. L’auteur semble suggérer implicitement que cela induise une sorte de réciprocité qui impliquerait un soutien en retour de Mr Sarkozy à l’égard de Mr Heider par exemple. A ce propos, il convient de rappeler qu’un électorat est varié et complexe, et de même les soutiens déclarés au cours d’une campagne électorale peuvent provenir de personnalités très diverses, parfois même en complète opposition. Pour être tout à fait honnête, je m’étonne que l’auteur ait omis de mentionner les soutiens de Mme Veil, de Mr Glucksmann, et de bien d’autres dont on aura quelques difficultés à faire le lien avec Mme Rice pour ne citer qu’elle... En outre, je ne saisis pas bien le but du passage concernant les vacances de Mr Sarkozy, invité sur le bateau de Mr Bolloré. Je n’ai pas pour habitude d’indiquer le prix sur la bouteille de vin lorsque j’invite un ami pour un repas et donc je devine que l’auteur ne précise le coût d’une semaine de croisière que pour justifier le fait que les vacances d’un président ne sont pas celles de Mr « tout le monde ». Ce n’est pas un scoop, me semble-t-il. Il suffit de se référer à celles de ses prédécesseurs ou de la candidate à l’élection présidentielle. J’entends d’ici les critiques de ceux qui considèrent qu’on ne peut pas décemment parler aux ouvriers en ayant la vie (durant 48 heures) d’un milliardaire, mais dans ce cas, il faudrait donc adopter le mode de vie de Diogène pour prétendre résoudre les difficultés des plus démunis ? Drôle de conception...
    - Spinoza n’aurait pas voté Sarkozy : Ici l’auteur argue sans vergogne que la campagne de Mr Sarkozy aurait reposée sur l’exploitation des « passions tristes » du peuple, terme désignant ainsi les aigreurs suscitées par les injustices et les maux réels ou supposés de notre société. Ce thème aurait pu être exploité avantageusement en disséquant par exemple l’origine des ces « passions tristes », en identifiant les populations sujettes à ces égarements (puisque l’auteur semble considérer que rien ne les justifie). Au lieu de cela, ce paragraphe se résume à une liste de clichés, de bribes de discours, de raccourcis mis entre guillemets, qui hors de leur contexte n’expriment rien de plus qu’une ébauche de caricature. Une étrange similarité de ton avec les slogans lus dans les tracts d’extrême-gauche trahissent ici une volonté de réduire le discours de Mr Sarkozy à quelques mots « choc ». Dommage, le titre du paragraphe laisser augurer une meilleure approche...
    - Le dégout des autres : Ici le sujet est la haine. La haine que Mr Sarkozy exploite voire entretien selon l’auteur. La haine est ici parfaitement illustrée par les formules employées (« stigmatisation », « dénonciation », « exaltation presque délirante »...etc) par l’auteur qui ne cache pas sa propre haine de la haine qu’il entend dénoncer (ou de Mr Sarkozy peut-être...). Ce paragraphe ne laisse pas la place à la demi-mesure : la critique de la repentance est tout simplement traduite en négation des erreurs passées. Je crains que l’auteur n’ait pas complètement compris le discours de Mr Sarkozy. Ce qu’évoque Mr Sarkozy dans plusieurs de ses discours, c’est précisément ce à quoi conclue ce paragraphe : « entre la flagellation perpétuelle et l’oubli, il y a une marge ».
    - Singer le grand loup blanc : Là, le masque tombe. Après le discours partisan camouflé sous l’analyse aux accents philosophiques, l’auteur choisit de poursuivre le discours sous la forme de la caricature. Mr Sarkozy aurait pris modèle sur Mr Le Pen... Le fameux slogan (la similarité avec les affiches des groupes d’extrême gauche devient de plus en plus évidente). J’aimerais beaucoup que l’on m’explique sur ce point les justifications de cette affirmation extraordinairement lourde de conséquences. Est-ce parce que Mr Sarkozy ose enfin se réapproprier les thèmes abandonnés au FN depuis 25 ans ? Thèmes par ailleurs pour certains également repris par Mme royal ou Mr Bayrou durant la campagne ? Certains sujets devraient-ils être abandonnés dès lors que d’autres se les sont appropriés et déversent depuis des années leurs solutions haineuses ? Quels sujets sont devenus imprononçables ? Alors jetons nous à l’eau, au risque de froisser les âmes bien pensantes... L’immigration ? L’immigration n’est pas un sujet tabou car l’immigration n’est pas un problème. L’immigration est une chance lorsqu’elle est synonyme d’intégration. Elle ne devient un problème que lorsqu’elle produit de l’exclusion. C’est l’idée défendue par Mr Sarkozy. Ce n’est pas celle défendue par Mr Le Pen. L’identité nationale ? Est-ce le terme identité ou le terme national qui pose problème ? Qui peut nier qu’un pays comme le notre a acquis au fil des siècles une identité, une vision commune, héritée des combats pour les libertés, pour le respect des autres à travers le principe de laïcité par exemple, ou nourrie des errements de notre pays à ses heures sombres ? Tout cela est une richesse. Le souligner, c’est justement ne pas oublier notre histoire sous ses bons et moins bons aspects. C’est aussi préparer notre avenir en instruisant les générations futures par l’expérience du passé. C’est tout simplement l’inverse de la négation, l’inverse de la repentance... Le travail ? Encore un terme qu’on a abandonné par peur sans doute qu’il ne soit associé à « Famille » et « Patrie » et aux souvenirs douloureux que cela évoque. L’erreur est justement de taire ces mots-là qui ne sont pas des insultes, mais des valeurs que l’on doit se réapproprier. C’est en évoquant ces sujets que l’on combat Le Pen. Mr Sarkozy ne copie pas Mr Le Pen, il le démasque et il est le seul pendant que les autres se contentent de le condamner (sans effet depuis 25 ans...)
    - Moi je dis les choses comme je pense : Pour se prémunir contre l’accusation, mieux vaut la dénoncer soi-même. L’auteur cite donc Mr Sarkozy pour se défendre contre l’accusation de pensée unique, de la censure. En somme, il réfute l’argument que j’évoquais précédemment concernant les sujets tabous. De cette façon, l’auteur se dispense de justifier son affirmation selon laquelle Mr Sarkozy « singerait » Mr Le Pen. On tourne en rond. L’auteur en profite pour dénoncer le « parler vrai ». Ainsi, Mr Sarkozy aurait rompu avec l’habitude tellement appréciée des français de l’usage de la langue de ministre, parfois désignée par langue de bois. Cette tendance prononcée pour l’utilisation du langage « des gens » est dénoncée notamment parce qu’elle serait feinte, calculée et méprisante. En dehors du procès d’intention non-dissimulé que révèlent ces propos, il est curieux de constater que l’auteur suggère que l’usage de la langue « des gens » soit méprisante... Serait-il honteux de parler le langage du peuple ? Chacun en conclura ce qu’il voudra... La polémique autour de la part de l’inné et de l’acquis trouve naturellement sa place dans ce paragraphe articulé autour du procès d’intentions non déclarées, mais que l’auteur par son immense sens critique a su mettre à jour. Alors naturellement, l’auteur critique la légitimité des opinions de Mr Sarkozy sur de tels sujets. Il oublie cependant de s’interroger sur la réponse qu’il aurait lui-même donné si on lui avait présenté, à travers une question, la pédophilie comme « une orientation sexuelle au même titre que l’hétérosexualité ou l’homosexualité ». Pour ma part, je m’étonne que l’indignation de certains concerne d’avantage la réponse que la question...
    - N’ayez pas peur, j’arrive : belle démonstration de ce que l’auteur désigne par le fait de « dresser les français contre d’autres français ». En effet, après avoir exprimé sa révolte inspirée par le fait que Mr Sarkozy ait évoqué son émotion face à certaines situations dramatiques, l’auteur déclare « Certains, manifestement majoritaires aujourd’hui, apprécient ce genre de discours ; d’autres, peut-être minoritaires, continuent de ressentir un profond dégoût face à une telle manipulation émotionnelle de l’opinion. » Certains seraient donc manipulés, ou tout simplement abrutis, tandis que d’autres seraient moins manipulables (et probablement plus humains ?). Quelle estime de l’auteur pour les 53% qui ne partagent pas son opinion...
    - Pour une contre-révolution morale : Cette fois-ci, l’auteur appelle en renfort l’article d’un historien (publié dans Libération) pour démonter l’argument selon lequel mai 68 aurait structuré certains des repères de notre société. Nul doute que le plaidoyer opposé à celui cité pourrait être trouvé dans une revue orientée dans une autre direction politique. Sur ce sujet comme sur d’autres les historiens ne sont pas unanimes. Néanmoins, qui pourrait nier honnêtement que la révolte de 68 n’a pas changé notre vision de l’éducation par exemple, et de la place de l’élève dans le système éducatif ? Qui peut être convaincu que ces bouleversements sont toujours été sources de progrès ? C’est cela que Mr Sarkozy condamne. Il faut savoir faire la critique de ce que l’on pensait parfois à tort être une évolution et qui parfois a été source d’échec. Il faut tirer les leçons des 40 ans qui se sont écoulées depuis. Faute de temps, je ne peux poursuivre ma critique jusqu’au bout. Je renouvelle mes réserves sur la justesse des critiques formulées dans cet article. Néanmoins, comme il certains l’ont déjà mentionné, la démocratie se nourrit de l’échange et du débat. Et pour cela au moins, je salue l’auteur de cet article.