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Accueil du site > Actualités > Environnement > Le maïs transgénique Mon 810 reste autorisé en France

Le maïs transgénique Mon 810 reste autorisé en France

Après la décision allemande de suspendre la commercialisation du maïs Mon 810, la France vient d’annoncer après un nouvel examen environnemental de la Commission du génie moléculaire qu’il n’y avait pas d’éléments de nature à remettre en cause la culture du maïs transgénique.

Il faut rappeler que le maïs Mon 810, produit par le semencier américain Mosanto, capable de produire une toxine destinée à le protéger de la pyrale du maïs et ainsi de le protéger de papillons dévoreurs de la plante est la seule espèce aujourd’hui cultivée à hauteur de 30.000 hecares par an et destinée à l’alimentation animale.

Cependant un rapport de l’association de protection de l’environnement Greenpeace vient par ailleurs de montrer une possible contamination des sols. De l’autre côté du Rhin, le gouvernement allemand a lui-même décidé, de fait de l’insuffisance d’évaluation environnementale du dossier initial du Mon 810, de suspendre l’autorisation de la culture du mais Mon 810. L’office allemand de défense des consommateurs ayant par ailleurs adressé un courrier à Monsanto pour lui demander de ne pas commercialiser le Mon 810.

Pourquoi l’Allemagne a-t-elle pris "une clause de sauvegarde" qu’il "fallait faire valider au niveau européen" ? Contrairement à la France, dont la voix portée ici par Christine Lagarde, a prétendu "qu’il ne fallait pas se précipiter, et qu’il fallait donner du temps au temps".

Les arguments scientifiques portés par les différentes instances ne convergent pas vers une position de consensus. Il ne s’agit pas de lutter de façon dogmatique contre les OGM, qui peuvent présenter des atouts pour l’environnement, par exemple dans la réduction de l’utilisation de matières premières non renouvelables, dans la réduction de la consommation d’eau, dans la réduction de déchets organiques. Il s’agit avant tout de veiller à appliquer un principe de précaution, dont on voit qu’il n’a pas été appliqué et qui consiste à se poser la questions des vrais critères de sélection, d’autorisation et de contrôle dans les choix réglementaires. Monsieur Jean-louis Borloo, Voilà un sujet pour le "Grenelle de l’Environnement" !

Et lorsque certaines voix, et notamment celle de Frédéric Jacquemart, membre de la Commission du génie moléculaire, s’élèvent pour dénoncer le déni d’information de la part du ministère de l’Environnement qui n’a pas réellement demandé l’instruction sur l’autorisation de commercialisation du maïs Mon 810 à la Commission du génie moléculaire, c’est toute l’opinion publique qui est prise en otage. Mais alors quelles sont les motivations réelles de la France pour aller à l’encontre du principe de précaution : le protection de quelques lobbys industriels ? Un rapport de force entre les E.U. et la France sur la politique agricole permettant à Monsanto de bénéficier de quelques passe-droits ?


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15 réactions à cet article    


  • aurelien 2 juillet 2007 11:06

    L’argument du développement durable à la rescousse de l’agro-industrie...

    Il ne s’agit pas de lutter de façon dogmatique contre les OGM, mais de faire entendre le déni de démocratie sur la question des OGM agricoles (tous les sondages de population montrent le refus massif des OGM dans l’alimentation et ce pas à cause d’un manque d’infomration ou de compétence comme l’a indiqué une étude parue dans Science en 2004*)

    D’autre part, Frédéric Jacquemart n’est pas le seul memebre de la CGB à critiquer la politique française concernant les OGM, Gilles-Eric Séralini également :

    M Séralini se mobilise contre la CGB et l’AESA

    L’avis de ces commissions est bien entendu influencé par des questions de lobbies (leurs membres étant tous soit experts, soit président d’associations ou d’institutions diverses, dont des représentants de l’agro-industrie).

    La question de l’utilisation de la transgénèse en agro-alimentaire et deladiffusion de ces produits n’a jamais été étudiées scientifiquement et débattu puybliquement par des experts. Les agro-industriels s’étant déjà arrangés pour faire accepter l’existence de ces produits par l’adoption d’un terme plus d’ordre commercial que scientifique : « OGM ».

    Des centaines de scientifique du monde entier se sont prononcés contre l’utilisation de la transgénèse dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture mondiale et de nombreuses pétitions, lettres aux dirigeants et publications communes ont été publiées, voir l’une d’entre elles :

    Les aliments génétiquement modifiés ne conviennent ni aux humains ni aux animaux

    En attendant le bétail de nos territoires sont nourries avec du soja transgénique, qui n’est nullement leur alimentation d’origine (au passage, les vaches mangent de l’herbe, pas du soja modifié...)et il n’y aucune traçabilité sur la viande, le lait et les oeufs.

    Pour compléter la réflexion :

    OGM : entre corporatisme et bien public

    et voir notamment la participation en fin de commentaires de Gérard Pascal Directeur de recherches honoraire Expert en sécurité sanitaire des aliments à l’OMS

    *Voir l’article paru dans Science en juin 2004 : « Why are people hostile to biotechnologies ? » de Massimiano Bucchi et Federico Nereseni. Ces chercheurs italiens ayant étudié les sondages d’opinions concernant les biotechnologies ont montré que le refus des OGM par la société civile n’est pas dû à un déficit d’information scientifique.


    • Yoann Derriennic Yoann Derriennic 2 juillet 2007 11:12

      je vous remercie pour ce commentaire très complet qui ajoute encore à l’idée que les voix critiques M. Séralini ... , ne sont pas forcément celles que l’on entend le plus ...


      • aurelien 2 juillet 2007 11:19

        Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une question de se faire entendre le plus possible, mais de dire les choses correctement et sans déformation, ni ommission, pour une information complète, et la plus transdisciplinaire possible.

        Quel média , quel débat public à la télévision, par exemple a déjà évoqué la question de la transgénèse, lors d’un sujet sur les OGM, pour s’interroger sur les conséquences de cette technique et de sa diffusion dans l’alimentation et l’environnement ?

        Quel média a évoqué le fait qu’aux Etats-Unis, les filières ne sont pas séparées, et que les études toxicologiques ou environnementales sérieuses ne sont pas menées ou même possibles ? Qeul média public a déjà organisé un débvbat autour dela question de la brevetabilité du vivant ?

        L’information sur les OGM à l’heure actuelle, malgré tous les efforts de communication des gouvernements est un véritable gruyère.


      • NPM 2 juillet 2007 11:57

        Est-ce qu’on va laisser encore longtemps quelques obscurantismes attardé du Marxisme ennemis de la science s’opposer au Progrés ?

        Les OGM sont incontournable, car c’est le Progrés, et on n’arrete pas le progrés, d’autant plus qu’on va vers une pénurie mondiale de nourriture. Par contre, avec leur conneries, les emplois qui vont avec seront aux USA, ainsi que les profits ! Belle réussite !


        • franc3704 4 juillet 2007 22:44

          le scientisme est un obscurantisme plus grave que n’importe quelle religion ou secte.

          La première qualité d’un scientifique est sa capacité à douter.

          NPM, les gens comme vous me font peur ! François Braillon, Ingénieur Agronome


        • Yoann Derriennic Yoann Derriennic 5 juillet 2007 10:44

          je suis bien d’accord avec la réaction à ce commentaire, d’autant qu’avant de parler de pénurie de nourriture, il vaudrait mieux parler de répartition ...


        • Darkfox 2 juillet 2007 12:14

          Pour ma part, je reste persuadé que certains OGM pourrait aider certains pays pauvres pour l arret du desert, l’enrichissement des sols etc. Mais en voyant les exemples commerciaux en amériques du sud, où la population est tenu en otage par les producteurs qui décident du prix des semences chaque année. JE me dis que finalement nous devrions ne pas accepter d’ogm autre que celle developpé avec le secteur public (mon dieu c’est moi qui dit ça !) et donc non breveté et sur à 100% !

          Bref pour le moment, le gouvernement nous la joue poilitique de l’autruche...


          • NPM 2 juillet 2007 14:32

            « Mais en voyant les exemples commerciaux en amériques du sud, où la population est tenu en otage par les producteurs qui décident du prix des semences chaque année. J »

            Arf ! Ces gens son libre de planter les autres semences, non ?

            C’est comme de se plaindre que je doivent payer lorsque je change d’ordinateur ou de chaussure !


          • Yoann Derriennic Yoann Derriennic 2 juillet 2007 14:22

            La prolifération des OGM sous différentes formes contribue à développer des peurs au sein du Grand public,

            ... si bien que l’on va poindre des esprits malicieux exprimant des critiques catégoriques et usant ainsi de l’effet caisse de résonance de l’opinion dans leur intérêt propre et pas du tout dans une logique d’apaisement et de rationalisation du débat C’est cela qui est génant ! ...d’un autre côté l’absence de débat publique avec les différentes parties prenantes : experts, oragnismes publiques, lobbys argicoles ne facilitent pas la transparence, est ce que le Grenelle de l’environnement peut répondre à cette absence ? je l’espère


            • aurelien 2 juillet 2007 19:13

              Monsieur, ne jouez pas sur la peur. Le « grand public » sait aussi raisonné, dans son intérêt, et l’intérêt général. Et si beaucoup de citoyens expriment des inquiétudes, elles sont souvent et en grande partie fondées.

              Depuis plusieurs articles vous communiquez au sujet de ce « Grenelle de l’environnement ». Etes-vous ici pour faire de la politique ? Ces lobbies et entreprises del’agroindustrie veillent à leur business.

              Voir par exemple : le film « Monsanto, une entreprise qui vous veut du bien » de Marie-Monique Robin, attaqué par les avocats de Monsanto...


            • aurelien 4 juillet 2007 11:27

              Rectification :

              Concernant, le marché professionnel du film “Sunny side of the Doc”, la déprogrammation de l’étude de cas « Monsanto, une entreprise qui vous veut du bien », résulte de la volonté des organisateurs de cet événement eux-mêmes, préférant faire voir à leurs avocats le film en entier (en cours de production) avant de le présenter, par crainte de poursuites judiciaires de la part de Monsanto.


            • Yoann Derriennic Yoann Derriennic 2 juillet 2007 21:16

              Aurélien je ne suis pas ici pour faire de la politique MAIS beaucoup de choses sont politique, et le « Grenelle de Mai 68 » c’est bien la rencontre du peuple des syndicats et du gouvernement, pourquoi n’en serait il pas de même pour le « Grenelle de L’Environnement » ?


              • aurelien 3 juillet 2007 10:25

                Tout simplement parce que l’enjeu environnemental dépasse de très loin des considérations et des mesures politiques particulières sur l’environnement.

                L’environnement n’est pas un fragment d’un questionnement politique général. Ce n’est pas non plus une idéologie globalitaire qui doit régler tous les comportements de manière dictatoriale.

                Entre ces deux vues, il y a un sérieux travail réflexif à faire sur la situation mondiale actuelle, un travail transdisciplinaire, et non ancré dans le nationalisme, l’idéologisme économique ou autres.

                Sans que beaucoup de personnes ne s’en rendent compte, se jouent des enjeux mondiaux dans le libéralisme planétaire actuel, tant au niveau culturel, politique, humain, qu’écologique.

                Et à vrai dire, les dessous du « développement durable » (terme d’ailleurs critiqué par Joël de Rosnay, qui est pourtant très porté sur le côté industriel de la science), ne sont pas très sexy...

                Pour être plus sérieux, et pour répondre à votre question, le gouvernemetn actuel est un goruvernement de l’opoortunisme, qui crée volontairement la confusion dans l’esprit de la population par des techniques communicatives contradictoires. Je n’ai aucune confiance en des institutions surtout dirigeantes qui usent de telles méthodes.

                Fustiger d’un côté la pensée de mai 68, et dire qu’il faut en finir avec cete pensée, et ensuite proposer un « grenelle » pour parler de l’environnement relève d’une dangerosité et d’un réductionnisme de pensée plutôt préoccupant.

                Il s’agit tout d’abord de réduire les questions environnementales à du passéisme historique, semblable aux yeux de ce gouvernement à une crise d’ordre historique issue d’une pensée qu’il veut lui-même éradiquer... Quand on dit qu’on veut en finir avec la pensée de 68, en des termes très violents, et user de ce champ de significations pour considérer les enjeux environnementaux, il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond et qui semble dnagereusement idéologique dans le traitement de ces questions.

                Le discours, le vocabulaire des politiciens actuels ne reflètent aucune sagessse, aucune prudence de pensée, aucun recul réflexif sur le monde tel qu’il est. Alors de là , à ce que ce gouvernement traite la question de l’agriculture de manière lucide et dépourvue de filtres idéologiques réducteurs sur cette question « énorme » qu’est celle de l’autonomie des peuples, de leur capacité à se nourrir (avec toutes les composantes multidisciplinaires de réflexion rattachées à ces questions)...

                Les politiciens et les sociétés modernes de manière générale ont perdu tout lien avec les cycles naturels : combien se préoccupent d’un coucher de soleil ou d’un lever de soleil, combien se sont pris à observer la croissance d’une plante, d’un arbre, combien encore ont fait pousser des légumes, ont travaillé la terre, ne serait-ce que qu’une ou deux fois dans sa vie, avec toute l’attention que cela comporte, et la compréhension, l’intuition des connexions entre tous les élements de l’environnement ?

                Dans nos sociétés d’hyper-consommation, dans lesquelles tous nos savoirs sont fragmentés, les relations déshumanisées (il n’y a qu’à observer la différence qualitative des liens sociaux dans une grande ville et à dans un petit village de campagne), et la technique érigée en moteur de cette consommation-croissance, il n’ya plus de place dans la conscience collective (celle des médias, celle de l’espace communicatif et informationnel) pour le recul, pour le détachemnt réflexif, ou simplement pour l’observation, de la société, de nous-mêmes, de notre mode de vie, ou de la nature, de notre espace vital. Tout doit aller plus vite, tout doit être régulé pour l’efficacité maximum, il n’y a plus de poésie nulle part, autre que dans le tapage communicatif et la manipulation des esprits par la publicité.

                La question du Mon810, des OGM n’est donc pas une question technique particulière, un fragment d’un ensemble qui est déjà comme accepté, mais bien la question globale du monde actuel, de la société que nous construisons et que nous reflétons chacun d’entre nous.


              • georges 5 juillet 2007 17:02

                1- La suspension provisoire de l’OGM par l’Allemagne a été faite dans le cadre de la réévaluation du MON 810 qui doit être réalisée après les 10 premières années de culture. Cette décision n’a aucune implication sur la culture de cet OGM pour la saison 2007. Même l’association Les Amis de la Terre ne s’est pas trompée : il ne s’agit pas d’un moratoire, ni d’une décision qui met en cause la culture de ce maïs.(voir l’article http://www.agriculture-environnement.fr/AENEW/ article.php3 ?id_article=221). En conséquence, la décision de la France est conforme avec celle de l’Allemagne.

                2. La position de la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) est parfaitement cohérente : l’étude de Greenpeace n’a rien apporté de nouveau pour l’évaluation de cet OGM. (voir l’article http://www.agriculture-environnement.fr/AENEW/article.php3?id_article=217). Il est parfaitement faux d’écrire qu’un « rapport de l’association de protection de l’environnement Greenpeace vient de montrer une possible contamination des sols ». Au contraire, le document de Greenpeace prétend que le maïs OGM ne secrète pas assez de toxine bt pour être efficace ! Ce qui est également faux, selon l’avis des experts qui ont étudié le cas (voir l’avis du Dr. Johannes A. Jehle - www.gmo-safety.eu/en/news/568.docu.html)

                3. Frédéric Jacquemart est effectivement membre de la CGB, mais en tant que « représentant d’une association de défense de l’environnement », et non en tant qu’expert scientifique. Parmi ces derniers, seul G E Séralini prétend que l’OGM MON 810 représente un danger. Tous les autres experts de la CGB, ainsi que ceux de l’Afssa et de l’Efsa ont estimé que cet OGM pouvait être utilisé en toute tranquilité. (voir www.gmo-safety.eu/en/news/576.docu.html) Les rapports de Greenpeace et de G E Seralini n’ont pas modifié leur position.

                Il n’y a donc bien un consensus général de la part de l’ensemble de la communauté scientifique. Seul G.E. Séralini n’est pas d’accord. Comme l’écrit Gérard Pascal, expert en toxicologie pour l’Efsa et membre de la CGB, dans le rapport d’activité 2006 de la CGB : « Séralini n’est pas en contact étroit avec la collectivité spécialisée, il ne semble pas connaître toute la littérature publiée, toutes les recherches réalisées et tous les travaux en cours. Je voudrais croire que c’est seulement cette méconnaissance qui lui permet d’affirmer que ceux qui appartiennent à cette collectivité pratiquent une science peu exigeante et peu transparente ».

                Pour plus d’info sur la manipulation autour de cet OGM voir l’article : http://www.agriculture-environnement.fr/AENEW/article.php3?id_article=225


                • Yoann Derriennic Yoann Derriennic 5 juillet 2007 17:43

                  En vous lisant, j’ai le sentiment que tout le monde est cohérent, je ne comprends tout de même pas la démonstration sur le point 1, et le seul qui n’est pas d’accord c’est GE Seralini, mais ouf car vous nous dites qu’il n’a pas lu TOUTE la littérature scientifique, donc il faut lui pardonner ? Cela veut dire qu’il a peut être encore une chance de comprendre ?

                  Bon et en ce qui vous concerne, de quelles sources pouvez vous prétendre qui sait quoi ? et qui a lu quoi sur ce sujet ?

                  je crois que l’on va finir par créer une commission d’enquête ...

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