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Quand un proviseur prête main-forte à la diffamation d’un professeur...

La violence scolaire qu’on a en tête, c’est celle de quelques élèves qui empoisonnent la vie de tous, sans qu’administration et professeurs parviennent bizarrement à la juguler. Pour qui connaît “le dessous des cartes”, les données sont moins simplistes.

On a déjà évoqué sur AgoraVox une autre violence qui peut servir de modèle aux élèves : c’est celle dont use l’administration elle-même envers des professeurs, avec au besoin l’aide de leurs propres collègues. Un récent jugement du tribunal de grande instance de Paris du 13 juillet 2006, devenu définitif, est venu le rappeler utilement.

Des pages venimeuses et diffamatoires.

En octobre 2004, le professeur de philosophie d’un lycée de la banlieue parisienne apprend qu’un de ses collègues vient de publier sur sa « vie professionnelle » un livre dont le titre pastiche celui de l’ouvrage à succès d’une spécialiste d’art contemporain où elle étale une égale expertise en prouesses sexuelles rocambolesques. Est-ce de la part de l’auteur l’aveu involontaire d’une parenté entre deux ouvrages fondée plus sur la fantaisie que sur la réalité ? Toujours est-il que le professeur découvre que son collègue qu’il ne connaît même pas le diffame dans deux chapitres. Sans doute son nom n’apparaît-il pas, mais le contexte suffit pour qu’on puisse le reconnaître sans aucune ambiguïté. À en croire l’auteur, ce professeur serait toujours en congé de maladie, aurait été « suspendu avec traitement », et, quand par malheur il est présent, il ne ferait pas son travail, donnerait de mauvaises notes ou encore répèterait les mêmes appréciations d’un élève à l’autre pour dénoncer leurs carences en langue française, utiliserait toutes les ruses possibles « pour ne rien foutre »... En conflit ouvert avec le proviseur, il “(dégagerait) incontestablement autour de lui un parfum à la fois sulfureux et mystérieux”. Et l’auteur de “se [demander] parfois si la garantie de l’emploi est une si bonne chose dans ce boulot”.

Un professeur dont la réflexion indispose

Pourtant si ce dernier, par simple prudence et honnêteté intellectuelle, s’était informé avant d’écrire, peut-être aurait-il compris l’origine de ces ragots. Peut-être aurait-il compris qu’on se servait de lui ? C’est qu’un conflit profond oppose depuis plusieurs années ce professeur à sa hiérarchie pour plusieurs raisons.
- D’abord, il a lui-même publié en 1999 un ouvrage qui développe une critique sévère de l’École, tirée de sa propre expérience : il lui reproche tout simplement de se contenter de « gérer les stocks lycéens ».
- Le précédent proviseur et son adjoint sont ensuite allés jusqu’à le poursuivre en diffamation pour avoir diffusé, en avril 2000, deux lettres où il sommait l’administration de s’expliquer sur les conditions dans lesquelles elle avait autorisé l’organisation d’un concours boursier par une banque au sein même de l’établissement. Manque de chance ! Le 30 janvier 2002, le tribunal de grande instance de Bobigny a débouté les plaignants au motif que « les propos litigieux ne (constituaient) que l’expression de conception de leur auteur sur le fonctionnement et l’organisation de l’institution scolaire et de critiques » exposées dans les limites admissibles. Voilà qui en dit long sur l’idée de la liberté d’expression que se faisaient ces deux hiérarques ! Et pour ajouter à leur confusion, saisi dans le même temps par le professeur de philosophie, le tribunal administratif a annulé la décision du proviseur comme illégale, le 1er juillet 2004, estimant que « ce jeu qui avait clairement des objectifs publicitaires et commerciaux pour la banque organisatrice, tombait sous le coup de la prohibition des initiatives de nature publicitaire, commerciale, politique ou confessionnelle figurant au règlement intérieur de l’établissement ; qu’il contrevenait également au principe de neutralité de l’école rappelé par de nombreuses circulaires ».

Tel était le contexte ignoré apparemment de l’auteur du livre, faisant l’objet d’une dénégation persistante de la communauté pédagogique, mais que ne pouvait méconnaître l’actuel proviseur en lui apportant son soutien écrit quand le professeur de philosophie l’a poursuivi en diffamation avec son éditeur le 24 décembre 2004 devant le tribunal correctionnel de Paris. Le jugement a été rendu le 13 juillet 2006.

Deux imputations diffamatoires.

Éditeur et auteur avaient cru pouvoir opposer un argument d’irrecevabilité de la plainte sous prétexte que le professeur évoqué dans le livre n’est pas explicitement nommé. C’était ignorer qu’il suffit que la personne mise en cause puisse être reconnue par un “cercle restreint de personnes” : or, au vu du contexte, l’identification du professeur était rendue absolument “certaine”. Le tribunal a donc rejeté cet artifice de procédure et retenu deux imputations diffamatoires selon l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881.
- La première est l’accusation insinuée d’« une suspension avec traitement », avancée pour expliquer des absences du professeur. Car jamais celui-ci n’a fait l’objet d’une quelconque procédure disciplinaire qui aurait justifié une sanction. L’auteur ne peut même pas faire valoir sa bonne foi : il reconnaît n’avoir pas recherché les raisons d’une absence qui lui avait paru « exceptionnellement longue ». Quand on ne sait pas, mieux vaut se taire ou se renseigner !
- La seconde imputation diffamatoire est le reproche d’« un absentéisme abusif ou illégitime ». Là encore, l’auteur a été mal renseigné, bien qu’il ait puisé à bonne source, si l’on en croit le témoignage que lui a donné complaisamment le proviseur. Ignorait-il qu’à la suite du conflit ouvert évoqué ci-dessus qui l’avait opposé au chef d’établissement précédent, le professeur de philosophie avait bénéficié d’une mise à disposition rectorale dans un autre établissement, sans aucun caractère de sanction disciplinaire, tout en restant titulaire de son poste qu’il avait rejoint à la rentrée suivante ?

Un proviseur soutenant activement le diffamateur

La surprise tout de même vient du témoignage du proviseur qu’a versé au dossier le prévenu avec celui de quatre « chers collègues » et même de l’infirmière ! Le professeur de philosophie y est joliment « débiné » à l’aide d’informations savamment tronquées et mises hors-contexte pourtant couvertes par la confidentialité du service, tels que des remplacements dus aux absences justifiées du professeur, ou d’une dénonciation d’un parent d’élève (sans production de preuve) reprochant au professeur de faire état de ses désaccords avec l’administration devant ses élèves de Terminale. On va jusqu’à trouver, dans le témoignage du proviseur, la copie d’une affichette apposée en salle des professeurs par un collègue professeur de philosophie : celui-ci tente de faire oublier la réalité de la diffamation et ses effets, en reprochant à la victime - comparée « à Pinochet » (!) - qui ne peut pourtant demander à la justice qu’une réparation pécuniaire, de n’être intéressé que par l’argent ! Certains ont la partialité élégante ! Le Tribunal n’en a pas moins condamné, pour diffamation envers le professeur de philosophie, l’auteur de ce libelle et son éditeur à payer chacun une amende délictuelle de 1.000 euros, puis à verser, solidairement, à la victime, à titre de dommages et intérêts, 3.000 euros auxquels doivent être ajoutés 2.000 euros au titre de l’article 475-1 du nouveau code de procédure pénale comme participation aux frais de justice de la victime. Et enfin, les frais de procédure à leur charge s’élèvent à 90 euros.

La loi sur la protection statutaire violée par le recteur

Il importe de noter que - comme c’est l’usage à l’Éducation nationale, du moins pour les fonctionnaire exécutants - le recteur a d’abord refusé obstinément à la victime, avant comme après le procès, la protection statutaire qui lui aurait évité de payer de sa poche les frais de justice. Ce faisant, il lui a infligé un préjudice supplémentaire en le faisant passer aux yeux de la communauté scolaire pour coupable des faits que lui reprochait son diffamateur. Il faudra attendre le 19 mars 2007, soit huit mois après le jugement, pour que - tout à trac - le recteur consente à respecter la loi, mais seulement partiellement, puisqu’il se refuse à mettre à la charge de l’État tous les frais exposés comme la protection statutaire lui en fait un devoir. Le tribunal administratif à qui le professeur a soumis le litige,tranchera.

Cette affaire montre de façon exemplaire comment l’administration, s’estimant au-dessus des lois, peut s’acharner sur un professeur pour tenter de ruiner son crédit et organiser en toute impunité le désordre au sein de la communauté éducative. C’est sans doute ce qu’elle appelle la bonne « gestion des ressources humaines ». Pourquoi donc des élèves ne s’affranchiraient-ils pas à leur tour du respect de la loi quand ils voient une administration s’en moquer elle-même ? Pourquoi ne pas nuire à un professeur puisqu’un proviseur est le premier à le faire en toute impunité ? Un professeur, en effet, qui met le doigt sur de graves dysfonctionnements administratifs et pédagogiques, dérange le désordre organisé. Une administration-voyou ne recule alors pas devant la diffamation ou la calomnie pour écarter le gêneur, comme on l’a vu dans un article précédent sur un blâme annulé pour... absence matérielle de motifs et violation de procédure ! Ici, le livre d’un jeune professeur a paru une occasion trop belle ! Le proviseur s’est arrangé avec son devoir de réserve et de confidentialité pour puiser dans des documents confidentiels du service volontairement tronqués et soutenir, par écrit avec papier à en-tête officielle, le diffamateur cité en justice par sa victime. Peut-il l’avoir fait de son propre chef sans l’aval de ses supérieurs ? Par chance, cette fois-ci, justice a été rendue. Mais cela empêchera-t-il la rumeur de continuer à courir ? Qui a eu vent de cette condamnation ? Quels médias osent parler des violations de la loi par cette administration-voyou ?


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23 réactions à cet article    


  • ZEN zen 4 avril 2007 12:16

    @ Paul, bonjour

    Là, vous faites dans les potins , les petites affaires invérifiables, les « rumeurs » C’est sans doute vrai, mais pas propre à l’EN., qui a sans doute besoin de réformes sur le plan organisationnel.

    Vous allez voir rappliquer tous les contempteurs patentés de l’EN et les officiants de la nouvelle religion du démantélement et de la privatisation ...


    • Paul Villach Paul Villach 4 avril 2007 12:56

      Non, Zen ! Vous faites erreur ! Vous avez dans cette affaire trois décisions judiciaires que je relate ! Ce ne sont pas des potins ! Mais des faits avérés et sanctionnés par les tribunaux ... par chance ! Paul Villach


    • David (---.---.88.189) 4 avril 2007 15:21

      Oui et cette histoire n’est que le haut de l’iceberg... mon père lui n’a pas eu cette chance.


    • parkway (---.---.18.161) 5 avril 2007 11:08

      cher zen,

      je peux vous citer mon cas personnel : le rectorat de dijon a dû subir le jugement du tribunal administratif après 3 ans de demande amiable de bien vouloir titulariser un contractuel handicapé.

      et il n’y a eu aucune sanction : un responsable m’a reçu au bout de trois ans et m’a dit laconiquement : le rectorat a daigné accèder à votre demande...

      Vive la haute administration !


    • tovara (---.---.149.182) 4 avril 2007 12:48

      çà ne m’étonne pas, j’ai deux cas en tête où des professeurs ont été lâchés, dans un cas par sa hiérarchie (la prof d’art plastique agressée à Etampes, Mme Toutain), dans l’autre cas par ses collègues (Robert Redeker). Sans parler de tous ces profs qui , avant la directive Fillon, essayaient d’appliquer la méthode alphabétique d’enseignement de la lecture et étaient immanquablement « saqués » par leurs inspecteurs académiques....


      • ZEN zen 4 avril 2007 14:12

        @ Paul

        D’accord pour la reconnaissance des faits. Je posais surtout le problème de l’opportunité de les évoquer en cette période et de l’absence de perpectives : quelles réformes proposez-vous ?

        Bien à vous.


        • Paul Villach Paul Villach 4 avril 2007 14:48

          La réforme que je propose est sans doute inaccessible.

          1- Je demande seulement le respect des règles et de la loi par une administration qui devrait être la première à donner l’exemple.

          - Il n’est pas acceptable qu’un chef d’établissement soit participe à la diffamation d’un professeur en apportant son soutien écrit à un diffamateur, soit dénigre un professeur en écrivant lui-même une lettre secrète à une fédération de parents d’élèves.

          - Il n’est pas normal non plus que les quatre échelons hiérarchiques ( du ministre au chef d’établissement) détournent avec préméditation le pouvoir disciplinaire en inventant des fautes de services et en violant la procédure, pour nuire à un professeur qui s’oppose à leur arbitraire.

          - Il n ’est pas acceptable non plus que la hiérarchie de l’Éducation nationale refuse d’appliquer la loi organisant la protection statutaire quand un fonctionnaire est attaqué à l’occasion de ses fonctions.

          - Il n’est pas pensable non plus que cette administration puisse se servir des petits malfrats, dit « élèves en difficulté », pour nuire à un professeur...

          2- Enfin, il est intolérable que la loi du 12 avril 2000 protège les délateurs au détriment de leurs victimes. Une telle loi entre les mains d’une administration-voyou laisse présager le pire !

          Voyez, ce serait si simple si la loi et les règlements étaient respectés, avec en partciulier le respect des droits de la défense ! Mais je vous l’accorde, je suis en train de rêver le monde à l’envers !

          Le seul respect des règles et de la loi changerait pourtant beaucoup de choses : la confiance renaîtrait ! Paul VILLACH


        • parkway (---.---.18.161) 5 avril 2007 11:16

          M. VILLACH,

          je suis totalement d’accord avec votre demande.

          Comme je le cite plus haut, l’administration n’en fait qu’à sa tête en ce qui concerne les lois et les règlements.

          la loi sur les handicapés n’a pas été respectée, en ce qui me concerne, et il n’y a eu aucune sanction, aucune réaction, pas d’excuse, rien...


        • Jean Yanne (---.---.89.19) 4 avril 2007 15:08

          il ne fait aucun doute que l’Education Nationale , institution à l’agonie, se défend par tous les moyens y compris les plus visqueux .

          Il y a longtemps que je ne m’intéresse plus à cette faillite , je pense seulement qu’elle ne finira pas l’année et ma foi, me disje en tant que Laïcard , tant mieux !

          Du passé faisons table rase , il nous faut reconstruire sur du neuf, j’en suis profondément convaincu , mais l’école est un fromage dans lequel grouille un million de rats ... et c’est difficile à gérer cette masse !

          Mais comme je vous disais , attendons la fin de l’année scolaire , Besancenot nous a promis le grand bordel faute de pouvoir se payer le grand soir , la rentrée risque donc d’amorcer l’agonie entre un pouvoir devenu fort et une institution complètement discréditée et impuissante ....


          • parkway (---.---.18.161) 5 avril 2007 11:23

            jean yanne ne mérite pas ça !

            il était moins stupide que ce que vous racontez !

            ne confondez pas la haute administration et les administrés !

            les gens comme vous qui font les amalgames sont les pires gens( je suis poli) qui existent !


          • ExSam (---.---.119.133) 4 avril 2007 16:12

            Bon exemple sur la dérive de l’administration et des fonctionnaires d’autorité qui cognent à qui mieux-mieux sur le type qui fait le boulot, le seul qui vaille, celui d’enseigner.

            Il est facile de générer des loups aujourd’hui pour un gouvernement qui n’a de cesse de casser, d’humilier, de taxer et de mal payer ses acteurs les plus précieux.

            Dernier exemple qui aurait mérité aussi un article : celui de R. Veuillet, ce Conseiller Principal d’Education qui eu le tort de faire grêve, de montrer son mécontentement fasse à une énième réforme.

            Muté d’office sans tenir compte ni des faits, ni des protestations de l’intéressé, celui se voit contraint de lutter.

            Une lutte où aucun coup, aucun mépris ne lui sera épargné. Il même fera l’objet d’un internement temporaire, c’est vous dire comme on considère les citoyens qui se rebellent.

            Aujourd’hui, après des mois et des mois, il a trouvé de plus en plus de soutien et semble, mais rien n’est sûr au pays de l’éducation nationale, pouvoir gagner son combat.

            Il apparaît clairement dans cette affaire, comme dans celle que l’auteur raconte, que l’EN est passé de l’obligation juridique de se substituer à ses membres pour les défendre en justice, au refus permanent et aussi inébranlable qu’injustifiable juridiquement et moralement, de les soutenir.

            Le but est évidemment de casser et les troupes et le moral qu’elles peuvent entretetenir. La fonction publique est l’ennemi, ou plutôt le veau gras à sacrifier pour l’UE, qui répète sans arrêt par la voix des hautes instances, toutes acquises au marché - et c’est rien de le dire, l’article de Bernard Cassen à ce sujet dans le Monde Diplomatique vous apprendra quelques collusions véreuses - qu’il faut laisser « la concurrence libre et sans entraves ».

            Ce dogme stupide et nocif est rejeté chaque jour un peu plus, mais il fait chaque jour un peu plus des dégats, comme le montre l’article, sans parler des mesquineries et des jalousies rances des petits tordus de l’EN ou d’ailleurs.

            Ainsi donc, qui pourrait avoir encore la moindre illusion sur ce ministère et sa pyramide, quand on voit le nombre de postes supprimés alors que l’ascenceur est en panne, alors qu’on nous brame que l’éducation est la meilleure des échelles ?..

            Qui pourrait s’abuser toujours sur ce gouvernement dont les membres se versent des augmentations comme s’il en pleuvait, qui s’octroient des postes sans aucune retenue (voir Président de l’Assemblée, ministre) en clamant qu’il ne pensent, pour une vacation de cinquante jours, qu’à l’intérêt général, qui votent loi sur loi pour accroitre la débandabe du service public, qui poussent le cynisme à obliger les communes à financer les écoles privées, lors même qu’elles n’ont pas les moyens d’assurer les services en personnel nécessaires aux fonctionnement des petites classes, des cantines, des études du service public.. ?

            Et malgré tout ça, un paquet de nos concitoyens s’apprêtent à voter pour le petit prince SDNB.

            Je me demande s’ils sont fous. J’espère qu’il va aller au-delà de la rigueur délirante qu’il promet, parce qu’à un certain degré de bêtise aveuglée il faut rendre des comptes, et que les votants pour Sarko doivent comprendre dûrement toute la portée de leur vote.

            Cette partie de message vaut, sans la même rigueur puisque Royal n’est pas ni politiquement, ni humainement, identique à Sarkozy, pour elle un peu tout de même.

            Je ne mettrai pas une ligne supplémentaire pour Le Pen. Lui et Sarko sortent de la même tombe, même si je pense aujourd’hui que l’ancien est moins nocif que le nouveau.

            Rupture, oui. Mais il y a des idées et des hommes citoyens pour la rupture. Regardez bien avant de voter.


            • Paul Villach Paul Villach 4 avril 2007 16:28

              J’ai évoqué le cas de R.Veuillet dans un article précédent, « Grève de la faim et fringale d’arbitraire à l’Éducation nationale ».


            • ExSam (---.---.119.133) 4 avril 2007 20:41

              A l’auteur

              C’est exact. Je crois que le rappel n’était pas malvenu cependant, dans le registre acharnement hallucinant. smiley


            • Lartiste (---.---.12.152) 4 avril 2007 18:31

              Un enseignant sur 2 est un Con. Pas un con au sens strict, mais un con parce que on l’a convaincu qu’il en était un et qu’il n’avait pas d’autre alternative.

              A la lumière des Halogènes, qu’il fait bon d’écouter les oiseaux chanter par dessus le bruit de la craie, ou le rabâchage mécanique d’un prof d’Histoire sans histoire.

              Si tous les jours était des mercredis après-midi, alors nous serions tous au Paradis.

              E.N. : Beurkkkk !

              En passant, dans le milieu des années 90, j’ai fait parti de ces Lycéen que l’on a un jour privé de cantine. A l’époque j’étais Lycéen et la pilule est mal passée. smiley

              Enfin mes profs étaient tous des cons, mais c’était les moins cons de Tous. Les Lycées de campagne vous laisse une douceur de vivre sans nul autre pareil.


              • leloup (---.---.249.25) 5 avril 2007 03:46

                toute cette histoire c’est clochemerle

                la France a la manie de la « diffamation ». Des tas de « cas » encombrent les tribunaux pour de sordides histoires d’égo qui ne seraient même pas prise en considération aux USA, en Angleterre, aux Pays-Bas, sans parler des pays nordiques...

                J’ai été horrifié d’apprendre que le dessinateur américain Robert Crumb, l’inventeur de la série culte « Fritz the Cat », résidant en France a été sommé de retirer une caricature (abstraite) d’un entrepeneur d’ED suite à un conflit local sur la construction d’un supermarché à Sauve dans le Gard. Le gars s’est barré des USA à cause de Reagan et de Bush et il tombe sur ça...

                La France n’a toujours pas compris ce que c’était la liberté d’expression et il est bien temps que quelqu’un remette les pendules à l’heure. Pourtant on se targue de donner des leçons aux autres...

                John Edwards (présidentiable US, vice-président de Kerry) s’est récemment fait traité ouvertement de « pédé » (faggot) par la sulfureuse Ann Coulter, la Marine le Pen de la FoxTV aux USA, en direct pendant son show.. A t-il fait un procés ? (ce cas là tombait dans le registre légal, car c’était une insulte). Ben que non ! Il a simplement dit à la TV que les Américains jugeraient Coulter et Fox sur leurs actions, et lui sur les siennes. Impensable en France.

                Je ne veux pas par là dire que tout est acceptable et qu’il faut tout laisser passer. Mais écrire un bouquin et insinuer que quelqu’un fait de l’absentéisme, ce n’est pas de la diffamation. Ensuite les « pôvres » ils ont droit à des séquelles psychiques...

                Il y a une bonne solution à tout ça : faire comme dans les pays nordiques, défonctionariser les profs jusqu’en troisième et les foutre à l’ANPE sur un marché du travail ouvert. Pour les terminales les agrégés peuvent rester dans la fonction publique, mais leur prérogatives ne doivent pas différer de celle du privé.

                Après ça on verrait si l’absentéisme et les grèves à tout bout de champ persistent.

                Curieusement les pays qui appliquent cette méthode produisent des résultats scolaires ches leurs élèves bien supérieurs à ceux de l’EN, à moyens égaux.

                Je sais je suis un fasciste. Bof j’ai vécu dans un pays social-démocrate pendant 30 ans.


              • at97434 (---.---.151.6) 5 avril 2007 08:58

                Un enseignant sur deux est un con, dites-vous ? Je suppose que si nous parlions d’une autre Administration, vous auriez remplacer « enseignant » par « fonctionnaires ». Aussi, je me fais un plaisir de retranscrire un texte que je vous soumets qui résume à mon sens bien le problème actuel de la France et de son Administration, très décriée mal ô combien enviée par les autres nations :
                Le TGV a été mis en service grâce a la puissance publique et au service public de la SNCF. Si la SNCF avait été privatisée dans les années soixante-dix, on n’aurait pas pu lancer le TGV car aucune entreprise privée n’aurait consenti des investissements aussi colossaux. » Voila un argument politique dont les candidats de gauche devraient s’emparer pour contrer ceux qui ne jurent que par la privatisation des entreprises. Où est le TGV anglais de Madame Thatcher et de Tony Blair ? Où est le TGV italien ou espagnol ? Ils n’existent pas ! Et l’on ne compte pas le nombre d’accidents de trains sur le réseau ferroviaire anglais, dépecé par la puissance publique et vendu aux privés. La performance d’hier ? La preuve que des entreprises nationalisées peuvent avoir de l’avenir. Avis a ceux qui rêvent de privatiser EDF-GDF !


              • Paul Villach Paul Villach 5 avril 2007 09:26

                À le loup.

                Inutile de commenter votre commentaire et de crier au loup ! Vous le faites mieux que personne ! Paul Villach


              • tovara (---.---.149.182) 5 avril 2007 12:13

                ...quoique les pleurnicheries sur les enfants « privés de cantine », je trouve celà ridicule : j’avais vu l’émission « le Chef » sur M6, où un sympathique jeune cuisiner essayait de faire prendre goùt aux enfants à la cantine aux fruits, aux légumes, à la nourriture saine et apettissante, et il avait du mal, les assiettes n’étaient pas finies, ils réclamaient des frites et des hamburgers : le problème d’une cantine non payée par les parents est anecdotique,les gamins gavés de « junk food », de confiseries, etc de toutes façons n’y font que picorer, l’important, c’est de lutter contre la malbouffe et l’épidémie d’obésité des enfants en les éduquant au goùt, celà aussi devrait être le rôle de l’E.N. à notre époque !


              • tovara (---.---.149.182) 5 avril 2007 12:21

                Le TGV a eu lui aussi des effets pervers, car la SNCF a concentré ses moyens sur ce « fleuron » (qui n’est pas unique du reste, les Allemands ont l’ICE aux performances comparables, à la ligne plus esthétique, plus confortable, les Japonais ont aussi leur TGV) aix dépens des petites lignes et du train classique Corail ; les Italiens et les Espagnols ont développé eux la technologie du train pendulaire. Et puis je ne vois pas vraiment l’interet d’atteindre 575 km/h, si ce n’est pour posser un cocorico chauvin, surtout quand on sait que dans les conditions normales d’exploitation ont du mal à attindre la moitié de cette vitesse sur les 3/4 de leurs trajets, par contre le prix du billet c’est un véritable coup de bambou pour le client, c’est çà le « social » de la SNCF ?


              • quent1 (---.---.22.141) 4 avril 2007 19:15

                Il serait temps que vous en parlassiez, tout vient à point à qui sait attendre et comme je ne fréquente la place de l’agora que depuis peu et par intermittence, peut-être un de vos articles à ce propos m’aura échappé ?

                Mais quand même, je m’étonne du manque de réaction salutaire de la profession enseignante depuis des années, sur nombre de cas graves qu’ils concernent des élèves ou enseignants.

                Le cas que vous citez remonte à quelques années, il n’est pas bon d’écrire ou de décrire ce qui va mal dans l’école sans doute, alors on cherche à un professeur honnête la petite bête ? des poux dans la tonsure ? et viennent ensuite des attaques et poursuites basses ? Y a-t-il un hasard ?

                Je ne dis pas cela pour vous seul, pas d’attaque nominale mais il me semble que nombre de membres de la profession enseignante se réclamant autrefois (et encore ?) d’un certain républicanisme, d’un syndicalisme unitaire, de devises républicaines, d’une éthique, de l’honnêteté intellectuelle, etc.. semblent se porter au plus mal et n’aient manifesté que bien peu de réactions que ce soit dans le domaine des multiples réformes successives attaquant le droit à l’instruction, que ce soit dans les poursuites judiciaires engagées contre leurs collègues, que ce soit dans les petites et sombres affaires de la bureaucratie administrative, que ce soit dans l’introduction de la marchandisation à l’école, que ce soit dans le refus de communiquer les dossiers secrets, etc..

                J’ai malheureusement connaissance d’autre cas dont celui d’un professeur attaqué en sa dernière année avant une retraite bien méritée. Mais qui donc l’attaque ? un couple d’enseignants et de la même matière que lui ! Pourquoi ? Parce qu’il a le malheur de demander à l’enfant majeure de ce couple qui est son élève de venir en cours de terminale avec son cahier et de noter au moins le cours, un minimum syndical ? Il semblerait que cette demande ait été perçue par l’élève et ses parents appelés à la rescousse comme de la persécution, c’est en tout cas ce qui a valu au professeur une suspension de cours avec une de ses classes de terminale, une enquête d’inspection, un voyage de 120 kms au rectorat en compagnie d’un bon délégué syndical de son organisation pour communication du dossier et du reproche fait car le proviseur ne voulait donner aucun élément ni dire qui se plaignait et de quoi.

                Grâce à l’appui du délégué syndical tout se termina par un abandon de l’attaque basse et au final un départ en retraite bien triste bien que son bon droit ait fini par lui être reconnu. En toutes ses années de carrière il n’avait jamais reçu que des félicitations et remerciements de la part de ses élèves et leurs parents. Il donnait des cours gratuits de maths pour aider à la préparation du bac S, etc..

                Que se passe-t-il donc en certains lycées ? D’où viennent les coups bas ? Pourquoi tant d’intervenants extérieurs pour vanter qui les concerts RAP, qui le code de la route, qui les voyages « scolaires » au Mexique durant l’année scolaire à des élèves appelés pourtant en fin d’année à tenter de passer le gué du bac, qui les médias, qui le secourisme, qui l’engagement dans l’armée, qui la lutte contre les MST, qui toutes sortes de choses jugées indispensables, cela au détriment des heures de cours grignotées dans les matières au programme.

                Que s’est-il donc passé en 1981, la république des enseignants aurait investi d’autre bancs, le secrétaire général d’un syndicat serait devenu ministre du « temps libre », on connait la chanson, la suite « logique ? » se nommeraitdérive, casse et emploi des bas moyens de délation ?

                Il vaut mieux que j’abrège, je ne suis pas du domaine de l’éducation mais en nombre de domaines professionnels se passent hélas les mêmes affaires secrètes et bien souvent les poursuivis se retrouvent seuls et traqués, le dos au mur pour tenter de résister et manque la riposte collective, l’individualisme ne peut gagner, cela me semble-t-il n’a jamais été prouvé depuis des siècles ?


                • quent1 (---.---.173.195) 5 avril 2007 18:46

                  Puisque le cas de RV Roland V n’a pas été oublié dans les divers commentaires,je me permets un copiage-collage de La Voix du Nord, tout en attendant la confirmation du comité de soutien, c’est plus sûr. Un visage las et peut-être la possibilité de retrouver enfin un peu de sérénité, ce sera dur mais la force de la vie est plus forte que tout quand comme Roland on possède la ténacité pour faire reconnaître son bon droit en compagnie de soutiens ou parfois seul. Nouvelles du jeudi 5 avril

                  " La Voix du Nord - Edition du jeudi 5 avril 2007 http://www.lavoixdunord.fr/journal/VDN/2007/04/05/FRANCEMONDE/ART520418.pht ml

                  Roland Veuillet a mis du temps pour se faire entendre de Gilles de Robien

                  Roland Veuillet, ce conseiller principal d’éducation qui proteste depuis plus de trois ans contre une sanction disciplinaire et qui a cessé le 18 février une grève de la faim de cinquante-sept jours, a finalement obtenu gain de cause.

                  Non sans avoir mené une nouvelle action, puisque depuis lundi, il avait entamé un circuit de 1 000 km en courant autour du ministère de l’Éducation nationale et de Matignon.

                  LE VISAGE

                  « Lundi, j’ai couru 60 km, et 52 km mardi. Après ma grève de la faim, le ministère avait dit qu’il envisageait ma réaffectation à Nîmes. Or les affectations viennent de tomber et je n’y suis toujours pas affecté », protestait-il hier.

                  En fin d’après-midi, alors qu’il courait toujours, le ministère faisait savoir que « Gilles de Robien, ministre de l’ Éducation nationale, a décidé le 21 février de donner suite aux recommandations du médiateur de l’Éducation nationale et d’accorder à Roland Veuillet une affectation dans l’académie de son choix pour lui permettre de retrouver ses proches » . En précisant plus loin que « la décision ministérielle de mutation (...) est en instance de signature. » Il est cependant curieux de constater qu’il faille autant de temps entre la décision - datée officiellement du 21 février, selon ce communiqué officiel - et la signature... toujours en instance. "


                • quent1 (---.---.19.202) 6 avril 2007 17:49

                  ne cherchez plus j’ai la réponse, la course marathon continue, rien n’a changé Le MEN annonce des contre-vérités pas une mutation, mais une ATP


                • Je comprends maintenant beaucoup mieux pourquoi vous m’étiez apparu si finement compétent sur la protection juridique normalement due au fonctionnaire....sous réserve évidemment qu’au terme de l’instance il n’apparaisse pas lui même auteur de fautes personnelles détachables du service....ce qui rejoint notre cas concret des récents « condamnés » par la Cour d’appel de PARIS (écoutes téléphoniques) pour des fautes personnelles détachables du service...Donc l’Etat devra aller demander le remboursement de tous les frais de défense avancés par ses soins à leur profit.

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