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Accueil du site > Actualités > Economie > Méfiez-vous de l’idéologie !

Méfiez-vous de l’idéologie !

Jeudi 8 courant, chez Arlette Chabot, N. Sarkozy a mis en garde les Français contre l’idéologie pas moins de six fois. Toutes les idéologies sont dangereuses, insistait-il, sauf la sienne, cela s’entend ... Ainsi, en avril 2006, la libéralisation des services de renseignements téléphoniques (SRT) répondait à la nécessité, jugée impérieuse par la Commission européenne, d’ouvrir à la concurrence une activité jusqu’alors sous monopole du service public. La libre-concurrence et son alchimie miraculeuse étaient censées favoriser la baisse des prix tout en améliorant la qualité des prestations proposées au consommateur. (1) En réalité, la libéralisation des SRT a causé l’effet radicalement inverse de celui tant célébré dans l’euphorie du moment. Aujourd’hui, la facture est salée, les nouveaux opérateurs en pleine tourmente conjecturale, tandis que le service minimum auquel pouvait prétendre le consommateur s’est considérablement dégradé.(2)

Avant la déréglementation des SRT, le « 12 » employait à plein temps plus de 5 000 salariés (3 600 chez Pages Jaunes) sous conditions de travail, et sous statut incomparables. (3) Ce service public satisfaisait les usagers moyennant une contre-partie si raisonnable qu’elle semblait gratuite aux yeux de la plupart des Français. (4) Mieux, le « 12 » répondait, à l’époque, à une demande beaucoup plus forte qu’elle ne l’est aujourd’hui. L’opérateur historique réalisait, en effet, près de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels pour environ 270 millions d’appel sur la même période. (5) Depuis, entre l’essor fulgurant des abonnés haut-débit, et l’opacité dans laquelle sont plongés les SRT libérés, la demande a chuté de 100 millions d’appel en quelques mois. Cela étant, bien avant l’effet dévastateur de l’Internet gratuit, l’ouverture des SRT avait entraîné, en Grande-Bretagne, une chute de 40 % du marché, et jusqu’à 50% dans les cas de l’Espagne et de l’Italie. (6)

I. Les mérites de la déréglementation systématique des marchés sont constamment vantés par N. Sarkozy, pas plus tard que jeudi de nouveau exposés lors de l’émission politique d’Arlette Chabot. Force est de constater que pour le 118, l’alchimie n’a pas du tout fonctionné. Depuis des mois, les associations de consommateurs dénoncent les numéros compliqués à retenir, les tarifs opaques, le taux élevé de réponses aléatoires, et surtout, les manoeuvres peu orthodoxes destinées à fourguer au consommateur un service supplémentaire, généralement surfacturé, dont il n’a, le plus souvent, strictement aucune utilité. (7)

II. Non seulement la qualité du service s’est détériorée, mais les tarifs sont devenus prohibitifs. A l’instar de l’Espagne, où les prix ont doublé en trois ans, la déréglementation a eu pour conséquence directe une augmentation du tarif des prestations. Ironie du sort, tenez-vous bien, ceux qui, comme Pages Jaunes, ont joué à fond le jeu de la concurrence se retrouvent Gros-Jean comme devant, même perdants. Ainsi, selon Michel Datchary, directeur général du groupe Pages Jaunes, « Nous étions les moins chers, ceci ne nous a pas donné d’avantages sur le marché  ». En jouant le jeu de la concurrence, Pages Jaunes a tout bonnement perdu des millions d’euros que le groupe entend résolument récupérer au cours de l’exercice 2007. (8) Chez SFR, cinq minutes coûtaient déjà 1,6,euros lors de l’ouverture du marché, le même service coûte aujourd’hui 3,05 euros (1,35 euro l’appel + 0,34 euro par minute). Il faut comparer ces tarifs proprement exorbitants avec ceux de l’ancien « 12 » - 0,90 euro l’appel sans mise en relation - pour mesurer pleinement la dimension de ce qu’il y a lieu de qualifier légitimement d’arnaque.

III. L’impérieuse nécessité d’éradiquer le gaspillage sert, trop souvent, de prétexte à la privatisation des services publics, y compris lorsqu’ils apparaissent relativement invisibles comme l’était le « 12 ». En réalité, le plus souvent, la facture économique et sociale s’avère rapidement exorbitante comme l’atteste le bilan de la privatisation dans de nombreux dossiers où de nombreuses entreprises publiques françaises ont été bradées sur l’autel de la libre-concurrence. (9) C’est ainsi qu’en un an seulement, les dépenses de publicité des opérateurs téléphoniques ont atteint près de 250 millions d’euros ! Ce chiffre représente 11 % des investissements publicitaires globaux (2,1 milliards d’euros l’an). Actuellement sur le marché des SRT, pour un euro dépensé, un euro est gaspillé dans la pub. (10)

Au chiffre d’affaires réalisé chaque année par l’ancien « 12 » , il faudrait, pour être objectif, réintègrer annuellement 250 millions d’euros de revenus d’activité puisqu’il fonctionnait correctement sans la nécessite de recourir à cette stratégie publivore, et pour cause. Certes, ces dépenses de publicité sont incontestablement dues à la genèse d’un marché soumis à une concurrence impitoyable, mais il serait illusoire d’espérer qu’elles diminuent de façon significative une fois le marché stabilisé. Selon Philippe Vidal, directeur de l’Unité d’affaire chez France Télécom, en, 2007, « Les 118 ne seront plus des numéros de renseignements téléphoniques mais de renseignements tout court, présents sur le Net comme Pages Jaunes. Et il faudra bientôt compter sur ce marché avec la concurrence de géants comme Google ou Yahoo ». Par conséquent, deux ou trois entreprises sur un marché soumis à la concurrence formelle doivent se battre à coups de millions d’euros en communication pour subsister. Les SRT n’échapperont pas à cette constante. Il suffit pour s’en convaincre de mesurer ce que les trois leaders mondiaux de l’équipement sportif ont investi en communication lors de la Coupe du monde 2006, pour se rendre à l’évidence des sommes exponentielles mises en branle par ces géants lorsqu’ils s’affrontent. (11) Évidemment, l’argent gaspillé par ces entreprises pourrait être utilisé à tout autre chose qu’à matraquer le quidam de slogans débiles.

IV. Quant à la doctrine libérale originelle inscrite, cela mérite d’être rappelé, dans la législation française depuis 1791, (12) elle prône la liberté du commerce à travers une saine ouverture des marchés à la concurrence parfaite. Or dans les faits, l’ouverture des SRT à la concurrence telle qu’elle est pratiquée favorise la concentration du marché autour de quelques entreprises empressées de le rendre invincible aux nouveaux investisseurs. Actuellement, trente entreprises survivent dans cette jungle moderne, (13) mais seulement quatre d’entre elles jouent un rôle significatif. "Je pense que trois ou quatre acteurs resteront sur le marché", explique Valérie Schwartz, directrice des Pages Jaunes. Loin de favoriser la concurrence parfaite, un tel processus nourrit l’émergence d’ententes illégales et encourage les positions dominantes. Il va sans dire que dans le langage néolibéral, deux entreprises élaborent des « accords de gestion » même lorsque leur collaboration tend à verrouiller le marché. (14)

V. Quant à la question des emplois, le verdict est, lui aussi, sans équivoque. Certes, France Télécom n’a procédé à aucun licenciement sec, mais il n’existe aucune comparaison entre le statut des opérateurs historiques du « 12 » et les emplois créés par les nouveaux arrivants. J’évoque ici l’emploi français, car la plupart des opérateurs ont surtout créé des sous-emplois à l’étranger, préférant les régions du monde où les exigences sociales sont minimalistes. Il y aurait, au moins, un fond de satisfaction à surpayer un service dans l’intérêt de populations méritantes qui aspirent légitimement à améliorer leur condition de vie, s’il ne s’agissait, en réalité, que d’engraisser des actionnaires profitant de la misère des pays que l’on nomme ironiquement « émergeants ». Des actionnaires qui, de surcroît, ne sont jamais satisfaits même lorsque les entreprises réalisent des bénéficies tout à fait honorables.(15) Ne serait-ce que par leur simple présence, exclusivement motivées par des considérations illégitimes et cupides, ces entreprises, loin d’exporter la richesse et le bien-être, favorisent dans les pays en voie de développement la paupérisation et la misère de la condition humaine.

En conclusion, que sont devenues nos entreprise publiques depuis les vagues successives de privatisations de ces dernières décennies ? Sauf une succession de déboires et de restructurations qui n’ont, dans la plupart des cas, servi ni l’intérêt de l’entreprise, ni celui de ses partenaires, pas plus que celui de ses salariés, mais au contraire, trop souvent mis en péril sa propre pérennité. Tant de fleurons de l’industrie française purement et simplement sacrifiés, sous-évalués, dans des secteurs en pleine expansion, comme chez feu Alcatel, où des ingénieurs français à la pointe de la connaissance apprennent effarés qu’on s’apprête à les licencier. (16) Quel avenir pour EDF, leader européen de la production, de la distribution, et de la commercialisation d’électricité et gaz naturel aux mains de cette racaille financière ? (17) Que va devenir le réseau autoroutier français maintenant qu’il est privatisé ? Serait-il devenu le deuxième réseau autoroutier d’Europe derrière l’Allemagne si l’argent versé pendant des décennies par les automobilistes, si la juste contibution au service existant avait servi à engraisser des actionnaires plutôt qu’à promouvoir l’expansion et la maintenance d’un réseau ultra-moderne ? (18)

La tragi-comique épopée du 118 est autant une perte financière que la mise en oeuvre implacable d’une idéologie jusqu’à l’idiotie économique. L’idéologie de la libre-concurrence sacralisée et poussée jusqu’au paradoxe, ou comment l’utopie ultralibérale contribua à détruire quelque chose qui fonctionnait correctement pour le remplacer par ce qui coûte plus cher, grossit dans le désordre et prospère grâce au gaspillage. Toute la dimension tragique de cette affaire se résume, finalement, à la casse volontaire et systématique d’un service public simplement parce qu’aux yeux de quelques fanatiques, il commettrait le crime de propager en France l’égalité et l’idée d’une certaine cohésion sociale. Méfiez-vous de l’idéologie, clamait Nicolas chez Arlette s’adressant au quidam Paulo. Qui ne croyait si bien dire, et si bien entendu de tous les Paulo, n’en doutons pas un seul instant.

1.La libre-concurrence, synonyme de liberté économique, doit elle être totale (concurrence formelle) - quitte à qualifier encore de concurrentiel un marché dans lequel apparaissent des entreprises d’une telle dimension qu’elles exercent de fait un monopole absolu - ou bien la libre-concurrence consiste-t-elle à ériger des normes destinées à empêcher toute forme de monopole y compris celui d’une entreprise objectivement plus performante que feu ses concurrentes (concurrence réelle ou plus communément appelée « concurrence parfaite ») ?

2. Actuchomage

3. http://www.silicon.fr/fr/silicon/news/2006/07/24/pagesjaunes-finalement-cedees-kkr ou http://www.linternaute.com/imprimer/acheter/interview/france_telecom/060330chat.shtml

4. Selon Michel Datchary, DG du groupe Pages Jaunes « Les Français pensaient qu’ils avaient le 12 gratuitement » Pour C. Tonlorenzi, (Telegate France), ils n’avaient pas conscience « que les renseignements sont payants alors qu’ils avaient longtemps pensé que, faisant partie du service de base, ils étaient gratuits ».

5. Le Figaro

6. http://www.francebourse.com/fiche_news_962.fb

7. http://www.silicon.fr/fr/silicon/news/2006/04/02/12disparait-debouchera-foire-dempoigne-118

8.http://www.lexpansion.com/NLTech/4466.18.154223.htmlou http://www.allo118.com/2007/02/16/les-discretes-augmentations-de-prix-des-118/

9. France Télécom encaissera 3,3 milliards d’euros pour sa filiale Pages Jaunes valorisée à 6 milliards d’euros ! http://www.silicon.fr/fr/silicon/news/2006/07/24/pagesjaunes-finalement-cedees-kkr -

10. http://www.francebourse.com/fiche_news_962.fb

11.http://www.lexpansion.com/art/134.0.137919.0.html- http://www.allo118.com/2006/05/09/hausse-de-109-de-la-publicite-a-la-television-en-avril/

12. http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Le_Chapelier

13. www.challenges.fr/france/chall_310856.html - www.silicon.fr/fr/silicon/news/2006/04/02/12disparait-debouchera-foire-dempoigne-118 - http://www.silicon.fr/fr/silicon/news/2006/03/07/france-telecom-obtient-condamnation-118-218 ou http://www.telesatellite.com/infos/idisp.asp?i=2506 -

14. http://www.allo118.com/2007/02/16/le-118-008-patine-pagesjaunes-reprend-le-118-007-dallo-bottin/

15. Nouvel Obs

16. L’express n°2905, 8 mars 2007, « Télécoms Tchuruk la scoumoune ».

17. http://www.edf.fr/100002i/Accueil-com/presse/reperes/presentation-du-Groupe.html

18. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/france_829/decouvrir-france_4177/france-bref_2271/economie_4457.html


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27 réactions à cet article    


  • parkway (---.---.18.161) 12 mars 2007 13:36

    cher demos,

    encore une fois vous prouvez ici toute l’inanité de nos salauds de fonctionnaires, dont je fais partie.

    les salauds de fonctionnaires, chèrement attaqués par le TCE de giscard et l’OMC,prouvent encore ici l’inutilité de leurs existences.

    par contre, la concurence libre et non faussée avec l’économie sociale de marché, belle et joyeuse dans sa marche vers l’avant, nous entraînera vers le bonheur le plus pur !

    Ah ! si tous les JDCH d’agoravox voulaient se donner la main !

    putain ! avec tous les moyens d’information que l’on a maintenant, il y a encore de gros crétins qui croient à ces conneries de concurrence libre et non faussée et de fonctionnaires jean-foutres !

    plus de fonctionnaires, d’accord, mais faudra payer, bande de ploucs !


    • JL (---.---.73.200) 12 mars 2007 17:52

      Je ne comprends pas ce commentaire. Il me semble qu’il y a erreur et qu’il concerne un autre texte.*

      Question innocente, Mr Parkway : c’est quoi un ’JDCH’ ?


    • faxtronic (---.---.164.146) 13 mars 2007 00:05

      un JDCH, c’est un polytechnicien raté betement anti-fonctionnaire comme mon chien est betement anti-chat. C’est un terme propre a AV.


    • Vilain petit canard Vilain petit canard 12 mars 2007 13:42

      Bravo pour l’exemple imaparable des 118, qui montre que la concurrence n’est pas forcément constructive. Sur un autre versant, l’amende record des opérateurs de mobiles (ici, la référence de l’ultra-gauchiste Figaro) montre qu’elle est souvent l’occasion d’ententes malhonnêtes sur le dos du consommateur-payeur.

      Par ailleurs, ce mantra des néo-politiciens (« pas d’idéologie ») est à mon avis inquiétant, en ce sens qu’il intime l’ordre de ne pas penser le monde. Comme l’avait dit l’illustre Tony Blair, du temps où on l’adulait : il n’y a pas de gestion de droite ou de gauche, seule compte la ligne du bas (c’est-à-dire : le bilan net avant imposition, NDLR).

      Le terme « idéologie » est très chargé de toutes les connotations attachées au communisme et aux dictatures soviétiques (ou chinoise). C’est pourquoi la droite aime à l’utiliser pour souiller métaphoriquement ses adversaires. Une anecdote, entendue sur France-Inter : Villepin, en pleine crise du CPE, est attaqué verbalement par une jeune fille qui lui demande comment obtenir un contrat de location ou un emprunt avec un tel contrat de travail comme garantie. Par réflexe, il lui dit (je le jure, je l’ai entendu) : « ne pensez pas idéologiquement ». Elle lui répond : mais c’est très pratique, ce n’est pas idéologique, ma question, comment on fait, alors ? Mais non, il fustigera encore l’idéologie. A ce point de non-pensée, il faut se découvrir et rester digne. Un tel enterrement mérite d’être commémoré.

      Et s’il n’y a plus d’idées, comment faire marcher le monde ? Eh, répondent les anti-idéologues, en s’obstinant à rester collé aux (vraies) « réalités ». Ces fameuses « réalités » s’avèrent être assez vite des constructions qui n’ont de sens que pour une partie de la population : rentabilité, concurrence, flexibilité, etc. On enrobe ça dans un faux bon sens (« travailler plus pour gagner »... pareil ?), et emballez, c’est pesé, on a repris le discours du MEDEF.

      MEDEF, qui non seulement, est censé ne plus avoir d’idéologie, seulement le sens des réalités, mais de plus, ne comporte plus de patrons en son sein : le Cercle du Patronat Français est devenu le Mouvement des Entreprises de France, sous la houlette et l’inspiration de l’incroyable Baron Seillière, fonctionnaire en rupture de ban et rentier professionnel.

      Plus d’idéologie, plus de patrons : la voie est libre. Quand on veut vraiment influencer les gens, il vaut mieux disparaître de la scène pour un instant, comme l’auteur s’efface devant les acteurs. Méfions-nous de ceux qui disent qu’il est désuet de penser.


      • Vilain petit canard Vilain petit canard 12 mars 2007 16:03

        Tiens ? Mon commentaire a sauté ?


      • Vilain petit canard Vilain petit canard 12 mars 2007 16:05

        Ah non, il a réapparu. C’est mystérieux, l’informatique...


      • LaEr (---.---.126.214) 12 mars 2007 13:56

        Et encore, attendez voir la libéralisation de l’énergie... Ici, en Belgique, la facture est salée... :D

        De plus, cela va même se répercuter sur les taxes locales étant données que les collectivités n’ont plus le droits aux tarifs spéciaux....


        • demos demos 12 mars 2007 15:19

          Ce qui me rassure dans l’ensemble, c’est la clairvoyance avec laquelle la majorité les gens analyse la situation. Je tiens ce constat de ce que je peux lire ça et là, ou entendre. On va encore dire que je suis chauvin mais,il n’y a qu’en France que l’on constate un tel bon sens si l’on compare, partout en occident, la course à l’ultra-libéralisme auquel tous se soumettent de façon fataliste ... Je dis que nous sommes le dernier rempart de l’humanité ...


        • jujubinche (---.---.162.94) 12 mars 2007 19:33

          « Je dis que nous sommes le dernier rempart de l’humanité . »

          Plus pour longtemps si sarkozy est élu.


        • laurent (---.---.20.123) 12 mars 2007 16:44

          juste une précision en début d’article, les 3600 opérateurs étaient des opérateurs France Télécom et non Pages Jaunes


          • demos demos 12 mars 2007 17:10

            Vous voulez dire avant que FT vende ses 54% du groupe PJ aux amerloques ... Je ne comprends pas la stratégie de FT. Pendant que ses cadres expliquent à la presse économique que demain tout le renseignement téléphonique passera par l’Internet, l’entreprise cède sa filiale qui, de surcroît, est bénéficiaire ... cédés est un grand mot, disons plutôt bradée 3 milliards évaluée à 6 milliards. En plus, à ce prix, les petits porteurs auraient pu en profiter au lieu d’un fonds de pension ... Pour l’anecdote, Il y a quelques années, j’ai cédé un fonds de commerce la moitié de sa valeur à ma mère, elle a eu un redressement fiscal et moi aussi, pourtant la cession n’a pas été publiée dans toute la presse économique nationale ... :-=


          • Forest Ent Forest Ent 12 mars 2007 18:16

            KKR n’est pas un mutual fund. C’est un hedge fund, et le roi du LBO :

            http://forestent.free.fr/kkr.html

            J’ai bien apprécié votre article, comme d’habitude.


          • (---.---.162.15) 12 mars 2007 19:08

            J’aurais aimé avoir des infos sur le 118-818 de Proxad/Free dont les appels de base étaient gratuits*** et qui s’est arrêté apparemment à cause de menaces de poursuite judiciaire. Comme quoi ce système n’est pas si libéral qu’il le prétend puisqu’il a réussi à rejeter le canard boîteux qui cassait les prix...

            *** par exemple, voir ici : http://www.clubic.com/actualite-33389-renseignements-gratuits-chez-free-118-818.html

            Am.



            • (---.---.38.189) 12 mars 2007 22:09

              « Quand à la question des emplois » ! ! !

              Entre 2002 et 2004 ont été perpétrés plusieurs dixaines de milliers de licenciements pour seule cause d’age de 50 ans ou plus.

              Il fallait, parait il, rééquilibrer la pyramide des ages des grandes entreprises privées afin, soi disant de pouvoir embaucher des jeunes.

              Promis, celà se passerait discrètement sans plan social ou licenciements collectifs. Dans la dentelle...Et ce fut fait !

              Et les PDG de ces entreprises étaient amis avec...devinez qui.... !


              • arturh (---.---.119.98) 13 mars 2007 06:13

                Avec le racket absolument scandaleux qu’exerce France Télécom sur les millions de gens qui continuent à être abonné à cet ex monopole parce qu’il y ont été habitué, avec des tarifs de plus de 40 euros mensuels d’abonnement pour un service minable uniquement de téléphone qui a déjà été largement rentabilisé et qui devrait être gratuit, il faut être sacrément gonflé pour prétendre que la concurrence n’a rien apporté dans le secteur. heureusement que la concurrence à ouvert la possibilité à ces abonnements téléphone/télé/internet à 30 euros tout compris

                Il est certains que les renseignements téléphoniques ont augmentés. Mais ils ne rendent plus le même service. Quand on se souvient, comme moi, qu’il fallait laisser sonner 20 fois le 12 avant qu’une mémère grincheuse accepte du bout des lèvres à vous donner une adresse où un numéro de téléphone, ça n’a strictement rien à voir avec les services rendus par les 118.

                Il faut surtout être gonflé de venir se plaindre du « néolibéralisme » sur internet, pur produit de la liberté de communiquer que l’on doit aux seuls américains.

                Si on suivait le raisonnement de l’auteur, on en serait encore au Minitel à se faire racketer par des fonctionnaires aux 30 heures à payer des sommes dingues pour dialoguer sur des serveurs joignables par le 3615.


                • le mave 13 mars 2007 07:09

                  Moi je me souviens de l’époque ou je bossais au 12 , c’était avant l’informatique à la fin des années 70. Je n’étais pas une mémère grincheuse , j’avais 20 ans .

                  A l’epoque on taxait les appels en appuyant sur une touche :une fois une taxe ,deux fois deux taxes Et pour les pénibles de votre genre UNE FOIS DEUX FOIS DIX FOIS .......


                • arturh (---.---.119.98) 13 mars 2007 08:47

                  Ah ! C’était le bon temps ! Maintenant je comprends mieux ma feuille d’imposition puisque vous avez été mutée aux impôts où vous pouvez encore taxer les pénibles dans mon genre 10 fois, 20 fois, cent fois !

                  Bravo, la productivité du service public s’est drôlement amélioré !


                • ratatouille (---.---.124.203) 13 mars 2007 11:56

                  « les millions de gens qui continuent à être abonné à cet ex monopole parce qu’il y ont été habitué, avec des tarifs de plus de 40 euros mensuels d’abonnement pour un service minable uniquement de téléphone »

                  Renseignez vous un peu sur les tarifs, c’est dans les 15 euros. Je ne veux pas dire que rien ne s’est amélioré avec la privatisation des opérateurs, ou que tout était parfait quand on avait un monopole d’Etat dirigé par des hauts fonctionnaires débiles. Mais ce n’est pas une raison pour dire n’importe quoi

                  « Il faut surtout être gonflé de venir se plaindre du »néolibéralisme« sur internet, pur produit de la liberté de communiquer que l’on doit aux seuls américains. »

                  Le protocole tcp/ip sur lequel s’appuie le web provient de la recherche publique militaire américaine. Le web tel qu’on le connait n’est pas originaire des US comme vous l’affirmez, mais du CERN en Suisse, institut de recherche public. Tout ça est assez connu.

                  « internet » ne doit rien aux prétendus bienfaits du néolibéralisme, encore moins aux politiques récentes de privatisation dans les telecoms. Il faut être très mal informé, ou très idéologue, pour affirmer le contraire.


                • arturh (---.---.119.98) 13 mars 2007 12:52

                  Il faut être d’une mauvaise foi sidérante pour imaginer qu’internet trouve son origine en Suisse ! C’est bien aux USA que s’est développé internet, qui en contrôle d’ailleurs toujours l’instrument essentiel, les noms de domaine.

                  Oui, le modèle européen de la communication numérique, symbolisé par le Minitel, c’était le monopole public nationaliste antilibéral et antimondialiste.

                  Ce qui explique d’ailleurs que les européens en général et les français en particulier, nous sommes passés pour la première fois de notre histoire entièrement à côté d’une révolution industrielle, la révolution informatique/numérique après laquelle nous ne cessons de courir depuis !


                • ratatouille (---.---.194.249) 13 mars 2007 14:50

                  Que ça colle avec vos préjugés ou non, le protocole HTTP et le format HTML sur lesquels s’appuient votre navigateur et les sites web ont été développés au CERN. C’est comme ça.

                  Par ailleurs à l’époque le minitel fut plutôt une réussite. Une foule de services commerciaux se sont développés autour de la plate-forme. Ce n’a pas été le cas pour l’équivalent outre-atlantique, les BBS, faute de standardisation et de moyen simple de facturer les service.

                  C’est un exemple où les vilains monopoles publics antilibéraux et antimondialistes ont mieux assisté le développement de l’entreprise privée commerciale que la pure concurrence libre et non faussée. Ça devrait faire réfléchir. Enfin quand on peut...


                • Je ne suis pas un n° (---.---.226.194) 13 mars 2007 10:11

                  Bonjour, j’ai lu avec beaucoup d’attention votre article concernant l’émergence des 118. Je vous rejoins sur un certain nombre de points mais là où je m’inscris en faux c’est sur l’image que vous voulez donner des conditions de travail des entreprises qui gèrent ces services en off shore. Ayant moi-même travaillé à la fois chez l’opérateur historique (le 12) puis chez SFR (en France et au Maroc) et actuellement pour le leader des 118 (toujours au Maroc) je puis vous assurez que les conditions de travail des équipes ici n’ont absolument rien à envier à celles de l’Hexagone. Certes le choix du off shore est naturellement lié, entre autre, au coût de sa main d’oeuvre beaucoup moins chère qu’en France mais dire que développer ses activités dans des pays émergents conduit à leur paupérisation c’est être profondément malhonnête ou alors c’est ne pas connaître ses dossiers. Je puis vous assurer que les conditions de travail dans les centres ici sont bien meilleures qu’en France et ce pour une raison bien simple : l’activité de téléconseiller est reconnu ici, à l’inverse de la France, pour ce qu’elle est c’est à dire un métier à part entière avec des perspectives d’évolution et une visibilité de carrière qui n’existe pas outre Méditerranée. Pour conclure, les campagnes de dénigrement quasi permanentes de ces nouveaux services dans tous les médias n’ont pas non plus permis de faciliter leur développement malgré des résultats bien meilleurs qu’à l’époque du 12 et du 222 (cf.l’Arcep) notamment et ce sur l’ensemble des indicateurs liés à ces services (exactitude, rapidité, convivialité). Parlons bien, parlons vrai. Merci pour cet espace de discussion.


                  • demos demos 13 mars 2007 15:18

                    Monsieur « je ne suis pas un n° », vous devriez signé vos contributions, mieux ouvrir un compte sur agora pour la clarté du débat entre autre ...

                    Je ne suis pas opposé à une discussion franche et honnête. Vous nous dites qu’au Maroc, les conditions de travail des opérateurs n’ont rien envier à celles des employés privés de l’hexagone. Je ne vais pas vous contredire en me comportant plus royaliste que le roi puisque vous y avez travaillé. Mais je vous invite à nous fournir des exemples de manière à ce que nous puissions nous faire une opinion. En quoi concrètement, le statut des opérateurs marocains est-il comparable à celui des opérateurs français, lui même, déjà plus précaire qu’il ne l’était à l’époque du fonctionnariat ? Je veux dire en terme de salaires, d’horaires, de couverture sociale, de retraire etc .... Comme vous avez connu les deux modèles, vous devriez être capable de nous donner des exemples significatifs.

                    En ce qui concerne les délocalisations, peut être, ai-je été un peu fort pour les sociétés off shore dans le domaine des SRT, mais, je reste convaincu que les entreprises qui délocalisent dans les pays émergeant ne sont pas prêtent à favoriser le minimum social auquel, nous occidentaux, nous pouvons prétendre et, c’est en ce sens, qu’elles participent, selon moi, à la paupérisation parce qu’elles influences politiquement et, surtout économiquement, les pays où elles s’installent à retarder les mesures nécessaires à une amélioration des conditions de travail. En clair, elles profitent du malheur des autres en consentant quelques miettes de leur énorme profits à ceux qu’elles tiennent intelligemment dans un état de sous-salarié ... Penez l’exemple de la Chine, le pays s’enrichit mais le quoitidien des Chinois est de plus e plus révoltant. Savez vous qu’en Chine, l’an passé, l’on a battu les records de révoltes, je dis « révolte » parce qu’en Chine quand les paysans ou les salariés manifestent, les autorités tirent dans la foule. Par conséquent, seuls ce qui n’ont plus rien à perdre choississent de prendre ce risque.


                  • ? ?? (---.---.226.194) 15 mars 2007 16:22

                    Bonjour,

                    Je suis ravi d’avoir à répondre à vos commentaires que je m’empresse de reprendre point par point.

                    Je pourrais effectivement signer mes commentaires avec un pseudo exotique, un prête nom original ou encore avec mon propre patronyme mais quel intérêt et surtout quel apport réel pour la clarté du débat. Je m’adresse bien à Demos, nom au demeurant fort original, mais après qu’y gagne-t-on réellement dans notre échange, à vous de me le dire. Pour ce qui est de s’inscrire sur à Agora, c’est une éventualité. Mais cette inscription pour moi se suit d’un engagement : celui de venir souvent « sur la place du marché » discourir courtoisement avec d’autres interlocuteurs. Je n’ai pas, hélas, suffisamment de temps à dégager à cette activité, forte intéressante et enrichissante par ailleurs, compte tenu de celui que je dois consacrer à exploiter inlassablement les équipes qui travaillent avec moi au Maroc.

                    Vous aurez naturellement compris la transition sous forme de boutade qui nous amène à notre vrai sujet. Comme je l’ai écrit dans mon précédent message, je travaille effectivement depuis plusieurs années au Maroc, 7 pour être précis. Ma réaction n’avait pas pour objet de comparer deux modèles sociaux, cela n’aurait d’ailleurs aucun sens tant les différences culturelles, historiques, religieuses, environnementales... sont différentes. Je tenais simplement à faire remarquer que les conditions de travail, dans nos centres d’appels, sont biens sinon mieux que celles que l’on peut rencontrer dans la majorité des plates formes téléphoniques en France. Je n’aurais pas l’impudeur de dire que tout y est mieux mais simplement j’invite nos détracteurs à venir voir effectivement ce qui s’y passe.

                    Pour reprendre vos termes donc, je n’oppose pas le statut de l’opérateur français par rapport à l’opérateur marocain mais je compare les deux à périmètre iso, c’est-à-dire par rapport au droit du travail qui les régit. Je vais vous faire un inventaire à la Prévert, n’y voyez aucune importance au niveau de l’ordre des arguments, je les cite comme ils me viennent. Au Maroc, la durée légale de travail est de 44 heures par semaine avec un jour de repos hebdomadaire, nos agents travaillent au maximum 37H (pas si loin que nos collègues français finalement) avec 2 jours de repos hebdomadaires. Le SMIG marocain est de 1900 DH (environ 190 euros) mensuel, nos rémunérations à l’entrée sont pratiquement le double (jusque 8000 DH pour les meilleurs) avec des primes allant jusqu’à 17% de leur revenu mensuel brut. Je doute que les rémunérations des chargés de clientèle en France soient payés près du double du SMIC. Des évolutions semestrielles permettent à nos équipes d’évoluer statutairement tous les 6 mois. Un système de promotion interne original est en place, puisque c’est le collaborateur qui se propose et non pas un responsable qui le nomme (« fini la promotion canapé » bien connue dans nos belles entreprises françaises) Nos équipes ont la possibilité de modifier leurs plannings au moins une fois par semaine (systèmes de permutations et de glissement d’horaires). En fonction de nos activités, nous offrons aux collaborateurs la possibilité de choisir leurs horaires de travail, chaque collaborateur bénéficie de la sécurité sociale et d’une complémentaire retraite (selon le statut du collaborateur). Un système d’avance sur salaire permet de gérer les imprévus, des incentives et des soirées récompensent régulièrement les plus méritants (une vingtaine de collaborateurs rentrent du Brésil il y a quelques semaines...). Et au-delà de ces quelques exemples, il y aurait encore beaucoup à dire, il est à noter l’importance cruciale que nous attachons au management. Pas de place aux petits chefs et autres zélés de la sanction, ici c’est avant tout la proximité et la participation de l’ensemble des ressources qui contribuent à la réussite de nos projets. Vous allez me dire, que de grands mots. Je réfute. Certes ce n’est pas l’eldorado (cela ce saurait !) mais c’est un modèle différent de celui qui existe en France.

                    Dans la seconde partie de votre réponse, vous expliquez que l’arrivée de ces structures dans des pays émergents ralentit le développement de ces états. Je n’ai pas d’argument à vos donner par rapport à la Chine, que je ne connais que trop peu pour apporter une contribution intelligente à nos échanges. Je suis comme vous éffaré de voir à quel point les droits de l’homme y sont exclus. Je me limiterai donc à vous parler du Maghreb en continuant à affirmer que pour ces pays (Maroc, Tunisie, Algérie) et plus au sud de l’Afrique (la Mauritanie le Sénégal, le Cameroun) l’arrivée de ces activités est essentielle pour leur développement. Revenons sur l’exemple marocain que je connais mieux, les devises que rapportent ces business (si le mot ne vous choque pas) sont en partis réinjectés dans de grands projets. Il vous suffit de regarder le développement de villes comme Tanger ou Casablanca. Ces nouveaux métiers profitent à une jeunesse qui aujourd’hui, malgré ces diplômes restait sans emploi, mais également à beaucoup d’autres populations n’ayant pas toujours pu bénéficier d’un accès à la scolarité qui avec l’arrivée de ces entreprises ont pu commencer une activité et ainsi faire vivre plus décemment leurs familles. Je pense ici à tout le personnel en charge de la sécurité, de l’entretien, du transport...

                    Pour conclure, oui nous cherchons à gagner de l’argent, comme toute entreprise qui souhaite perdurer (la philantropie n’a jamais fait long feu en tant que modèle économique, les trobriandais vous le diront) mais nous le faisons tout en ayant toujours le même objectif : le respect de la personne et de sa dignité.

                    J’espère vous avoir apporté un éclairage nouveau sur le sujet. Je ne cherche pas à vous convaincre mais juste à vous expliquer. Savoir que vous avez été jusqu’au terme de ce message est pour moi une satisfaction suffisante. Merci

                    Et Pour vous faire plaisir : « Un Ex pas trié »


                  • Gilles Gilles 13 mars 2007 12:49

                    Evidement vos détracteurs vous sortiront des privatisations réussies (téléphone apr exemple, Air France....), du moins pour le moment. Mais ne devrait-on pas parler aussi des cas de privatisation ratés pour faire valoir que certains services ne peuvent être bradés ?

                    - Le train en Angleterre ; (XXX morts duent aux accidents causé par du matériel périmé alors que les actionnaires ponctionnent leur dû, plus de tgv car investissement trop sur le long terme, prix effarants...)

                    - La production et l’acheminement d’électricité en californie (spéculation sur les prix au dépend de la régularité de l’approvisionnement, coupures...)

                    - Les telecom, électicité, trains en Argentine (ils s’en mordent les doigts aujourd’hui)

                    - L’énergie au RU. J’y ai vécu et c’est carrément 10 fois plus compliqué et trés cher. Les opérateurs sont capables de toutes les bassesses pour vous abonner.

                    - etc etc etc

                    On en parle si peu !


                    • demos demos 13 mars 2007 16:05

                      Le pire, c’est qu’on en parle. Je lis, je vois à la télé des articles ou des sujets sur ce fiasco ... mais c’est insuffisant. Il n’y a rien de pire que les bonnes idées défendues par de mauvais arguments. Le problème aujourd’hui, c’est,amha, que ceux qui critiquent réellement le néolibéralisme ne le font pas comme on pourrait le faire ... En réalité, on peut parfaitement critiquer la concurrence formelle sans être un planificateur. C’est pour ça que Bayrou devient de plus en plus crédible dans ces critiques. C’est parce que pour la première fois, un homme de droite critique de façon aussi radicale le libéralisme ...


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